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La diffusion de flux multimédias se banalise sur Internet

Diffuser en direct sur Internet des flux multimédias comme des émissions de télévision : c’est possible. Le ” streaming media ” est lancé.

Fondamentalement, le streaming Internet est une méthode qui consiste à envoyer séquentiellement une partie d’un fichier audio ou vidéo de manière à le diffuser de manière fluide. Pour assurer la diffusion de ce type de fichiers, les opérations à réaliser sont assez simples. Dans un premier temps, il faut encoder les fichiers audio ou vidéo dans un format utilisable (lire le tableau ci-contre). Ensuite, il faut les stocker dans un serveur spécialisé et, enfin, envoyer les images ou les sons par Internet au poste client pourvu d’un logiciel client (player) qui décodera le fichier. Pour la diffusion proprement dite, plusieurs problèmes surgissent selon qu’elle se fait en direct ou en différé. Ils sont liés en partie à la bande passante disponible et aux temps de réponse exigés.

Une normalisation encore difficile à appliquer

Bien sûr, les organismes de normalisation ont défini des règles de diffusion, comme le multicast, et des protocoles adaptés au transport des flux multimédias. Le mode multicast permet d’acheminer un flux d’un émetteur vers plusieurs récepteurs sans le dupliquer. Seulement, faute d’être compatible avec les routeurs Internet les plus anciens, le mode de diffusion point à multipoint n’est pas encore opérationnel sur tous les réseaux. Les organismes de normalisation ont donc trouvé une autre solution : l’utilisation de multiplexeurs spécialement conçus pour la diffusion des flux multimédias. Ces équipements sont installés dans chaque point de présence des opérateurs. Ils captent le flux émis par le multiplexeur maître, puis le dupliquent et l’expédient vers les destinataires. Au cours de la connexion, le serveur propose différents débits afin que le routeur puisse choisir le plus approprié en fonction des chutes de bande passante et des charges du réseau. Ce calibrage est réalisé en amont lors de l’encodage. L’utilisateur peut choisir son débit selon qu’il dispose d’un modem 56K, d’une liaison RNIS ou d’une liaison louée.

Les serveurs de cache garantissent l’acheminement

Une autre technique consiste à faire appel à des serveurs de cache. Inktomi, Network Appliance ou encore Cache Flow ont passé des accords avec les trois ténors du streaming que sont Real Networks, Apple et Microsoft. Les serveurs de cache incorporent les technologies de ces trois éditeurs. Pour la diffusion, les serveurs spécialisés dupliquent les flux multimédias entre l’internaute et le point de connexion au fournisseur d’accès Internet. Ces serveurs de cache sont dotés de mécanismes propriétaires de hiérarchisation. Si un serveur est défaillant, celui qui se situe en amont (par rapport à la source de diffusion) reprend le relais et duplique, si nécessaire, les flux pour les utilisateurs.
À côté de ces mécanismes de communication, l’IETF a défini des recommandations pour le transport des informations multimédias. Le protocole RTSP (Real Time Streaming Protocol), définit par le RFC 2326, reprend un mode de fonctionnement client-serveur et contrôle la diffusion de documents multimédias. Il est utilisé par Apple et Real Networks. Ce format se situe au niveau des couches hautes du modèle ISO (couche 7, ou applicative). Il reste alors à choisir les protocoles de transport. RTSP a le choix entre TCP, UDP et RTP (Real Time Protocol). Il n’y a pas de règles absolues, chaque protocole a des avantages et des inconvénients. Ainsi, les différents mécanismes sous-tendant TCP ralentissent la diffusion et le rendent difficilement compatible avec le temps réel.
Généralement, les applications de streaming utilisent le protocole UDP. Bien qu’il présente aussi un inconvénient : l’émetteur ne sait pas si les paquets émis sont bien arrivés, car le destinataire ne lui renvoie pas d’acquittement pour signaler qu’il a bien reçu les informations. Avec UDP, les applications sont directement chargées de remettre les paquets reçus dans le bon ordre. Cependant, sachant que la vitesse de défilement est de 25 images par seconde, les pertes qui peuvent en résulter n’ont que peu d’impact sur le rendu final. Et l’?”il humain s’accomode facilement d’une légère dégradation de la qualité d’image.

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XAVIER BOUCHET