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La démocratisation de l’ADSL

Avec la multiplication des offres ADSL, les modems figurent maintenant au catalogue de nombreux constructeurs. Alcatel ne fait plus cavalier seul en France, il doit désormais compter avec des concurrents de poids.

On commençait à peine à se familiariser avec le RNIS que déjà l’ADSL vient l’éclipser. L’ADSL, qui, pour la transmission des données à hauts débits, utilise la ligne téléphonique classique, sans aucune transformation, nécessite des modems spécifiques. Ces derniers sont disponibles en trois formats physiques : externes Ethernet, externes USB et internes PCI. Certains sont dotés de fonctions complémentaires.

Une ligne RTC, un filtre et un modem

Lors du choix d’un modem, plusieurs critères entrent en ligne de compte, notamment la configuration du PC, du système d’exploitation, et du mode d’utilisation (partagée ou non).Grâce à l’amélioration des technologies, la transmission de la voix sur le RTC n’occupe plus l’ensemble de la bande passante. La portion non utilisée de cette bande est donc employée pour véhiculer à hauts débits des informations numériques : ainsi sont nées les technologies xDSL.Pour son usage, il suffit de disposer d’une ligne téléphonique classique et d’installer un filtre pour séparer les données informatiques et la voix, ce qui permet, comme avec Numéris, d’avoir la possibilité de téléphoner, de recevoir un message vocal, et d’émettre ou de réceptionner une télécopie. Il faut, enfin, disposer d’un modem spécifique ADSL.Celui-ci doit être capable d’exploiter au mieux les débits théoriques de l’ADSL : 8 Mbit/s en réception et 1 Mbit/s en émission. Au-delà des récentes offres de Colt, de Mangoosta, du ” 9 ” et de Cegetel, l’utilisateur reste limité aux solutions France Télécom, soit Netissimo 1 – 500 kbit/s en réception et 128 kbit/s en émission – et Netissimo 2 – qui double cette bande passante dans les deux sens. Mais, ces débits ne pouvant être atteints qu’aux heures de faible trafic, France Télécom tente de faire fonctionner la ligne avec des échanges de données à une vitesse de 30 kbit/s.

Netissimo, porte d’entrée obligatoire

Le modem externe Ethernet a été commercialisé le premier. Il nécessite la présence d’une carte Ethernet ; et celle d’une carte interne (au format PCI) ; ou externe (au format PCMCIA). Il faut alors bénéficier de deux raccordements, l’un ADSL et l’autre réseau. Cela oblige, si l’ADSL est sur un poste particulier, à disposer de deux cartes Ethernet, ce qui, pour éviter les conflits, exige une installation et une configuration pointues.Si l’on opte pour un modem USB, il est inutile d’ouvrir le PC et d’occuper une IRQ (Interruption ReQuest) supplémentaire. C’est la solution la plus indiquée pour les portables, certains modems combinant les formats Ethernet-USB, comme le Diva, d’Eicon. Enfin, le modem PCI interne évite l’emploi de la seconde carte Ethernet.Pour bénéficier d’un raccordement ADSL, il faut, pour l’instant, combiner l’offre Netissimo, pour le réseau physique, et les prestations du fournisseur d’accès Internet, pour l’abonnement et la connexion. Il est nécessaire d’installer le support physique (modem) et l’accès au serveur du fournisseur choisi.L’abonnement mensuel est facturé 219,73 F ht pour Netissimo 1, auxquels il faut ajouter 642,62 F ht de frais de mise en service. Pour accéder aux services Netissimo 2, il en coûte 990 F ht de frais de mise en service et 700 F ht par mois. Dans les deux cas, il faudra évidemment compter avec le prix du modem (entre 1 300 et 3 500 F) et celui de l’abonnement au fournisseur d’accès Internet.Pour naviguer à hauts débits, les internautes se trouvant dans certaines grandes agglomérations peuvent choisir entre le câble ou l’ADSL.

Le câble et l’ADSL, un coude-à-coude théorique

L’ADSL présente cependant l’avantage de ne pas limiter le volume de données transmis. Ainsi, Noos limite à 250 Mo, par mois, le trafic montant, avec un abattement supplémentaire de 4 Mo par jour. Au-delà, le prix du mégaoctet supplémentaire est facturé 1,50 F ttc. Il n’existe pas de contrainte de ce type pour l’ADSL, tant en voie descendante qu’en voie montante. En matière de débits des transferts des données, câble et ADSL sont, en théorie, au coude-à-coude. Mais, en pratique, le câble offre un débit plus régulier, proche du maximum théorique, à toute heure du jour et de la nuit, alors que l’ADSL présente encore d’importantes variations, la vitesse de navigation chutant sensiblement aux heures d’affluence (de 19 heures à 22 heures).Le câblo-opérateur est à la fois fournisseur d’accès matériel (la ligne elle-même) et ISP. L’installation est transparente, puisqu’il suffit de raccorder la prise câble au modem, et ce dernier à la carte Ethernet, sans faire appel au moindre pilote supplémentaire. En cas de difficultés de connexion, le problème est plus difficile à résoudre avec le câble, puisque seul l’opérateur peut intervenir.Enfin, la liaison par câble reste aujourd’hui moins coûteuse : 299 F ttc comprenant l’abonnement, la connexion ” illimitée ” et la location du modem.L’offre ADSL couvre mieux la France que celle des câblo-opérateurs. Mais, plus l’abonné est loin du répartiteur de France Télécom, plus la connexion sera difficile. Et au-delà de 5 km… c’est le service Numéris qui reprend le dessus, mais on revient alors à un principe de facturation en fonction de l’utilisation.

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Henri Gillarès-Calliat