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La censure chinoise inquiète de plus en plus le patron de Google

À Hong Kong, Eric Schmidt a fait savoir ce qu’il pense de la nouvelle loi chinoise qui condamne à trois ans de prison les auteurs de « calomnies » et de « fausses informations ». Il s’inquiète de l’aggravation de la censure en Chine.

Alors que l’accès au web s’accélère d’un bout à l’autre de la planète, les libertés des internautes, et en premier celle de s’exprimer librement reculent. Cette réalité est constatée par les associations non-gouvernementales qui spécialisée sur ces dossiers, mais aussi par les décisions prises dans plusieurs états du monde pour limiter la possibilité de s’exprimer et d’accéder aux informations.

Tous les pays en prennent pour leur grade, notamment dans le rapport de Freedom House dans lequel la France est épinglée. Mais la Chine reste l’état le plus prompt à surveiller et, surtout, condamner les propos publiés et lus en ligne.

En septembre dernier, ce pays a décidé de condamner les internautes qui publieraient une « fausse information » ou des propos calomnieux consultés par 5 000 personnes ou retweetés 500 fois. La peine pour ce délit peut aller jusqu’à trois ans de prison et la privation des droits politiques.

Deux millions d’agents pour surveiller 564 millions d’internautes

En voyage à Hong Kong, Eric Schmidt, président de Google, n’a pas hésité à faire savoir ce qu’il pensait de cette décision dans un entretien au South China Morning Post révélé par l’AFP. Il s’est surtout dit inquiet de ces restrictions et lance un appel au gouvernement chinois pour libérer l’accès à l’Internet. « La Chine vient d’adopter une directive sur les 500 reprises. Après ça, vous allez sans doute y réfléchir à deux fois avant d’écrire quelque chose. C’est un problème qui signifie que votre voix n’est pas totalement entendue », a-t-il indiqué.

Dans une interview au Wall Street Journal, M. Schmidt a par ailleurs précisé qu’en raison de la censure de l’Internet chinois, « Google n’avait pas l’intention d’investir dans le pays pour le moment. » Il rappelle que son groupe a abandonné son moteur de recherche en langue chinoise en 2011 sur le continent pour le transférer à Hong Kong. « Le régime de censure en Chine s’est nettement aggravé depuis que nous en sommes partis. Il faudra donc que les choses changent avant que nous y retournions ».

La Chine ne semble pas prête à céder aux injonctions d’Eric Schmidt. Le départ de Google lui a permis de développer ses propres services qui, pour la plupart, sont calqués sur les offres américaines. Baidu est le moteur de recherche national qui est le plus visité de Chine.

Fort de 564 millions d’internautes, la Chine investit beaucoup dans la surveillance d’Internet. Selon les Nouvelles de Pékin, les activités de surveillance  du Net et sa censure occupent deux millions de personnes rémunérées par le gouvernement et le Parti communiste, et par les sites commerciaux.

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Pascal Samama