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L’imprimante 3D, futur équipement de base des écoliers et aussi révolution au long cours

Si elle n’est plus sous le feu permanent des projecteurs, l’impression 3D grand public se porte bien et continue son évolution technique. Après avoir séduit les « makers », la nouvelle cible est désormais l’éducation et donc… les makers de demain !

L’impression 3D n’est peut-être plus sur toutes les lèvres, mais elle n’est pas morte pour autant, loin de là. « La hype de ces dernières années est terminée », explique Gary SHU, responsable marketing de XYZPrinting, champion taïwanais des imprimantes 3D grand public avec 25% de parts du marché mondial. « Si le marketing et les ventes ne sont plus acquises comme par le passé, cela ne veut pas dire que le marché ne progresse plus, il avance juste moins vite ». Soit entre 15% et 20% par année, une « petite » progression que d’autres secteurs envieraient sans doute.

01net.com – Adrian Branco – Deux imprimantes 3D sur un stand du Computex.

Présente dans toutes les publications, spécialisées comme généralistes, l’impression 3D à partir de dépôt de plastique a bénéficié « d’une bulle médiatique, qui est retombée dès lors que les utilisateurs – et les journalistes – ont pleinement pris conscience des limitations techniques » développe Gary SHU. Citant notamment la lenteur des impressions, la précision médiocre des premiers modèles, les difficultés à imprimer en couleur, la qualité des logiciels, etc. « Les progrès sont plus lents que dans l’électronique car s’y ajoutent d’autres contraintes. Mécaniques bien sûr, mais aussi chimiques avec les réactions des matériaux plastiques ». Les améliorations sont régulières « mais si on devait comparer à l’informatique, on en est à l’époque des macro-ordinateurs (ceux qu’on appelle les mainframes, NDLR) qui occupaient l’espace d’un salon. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir », soutient Gary SHU, pourtant « confiant que l’impression 3D est un élément clé de notre futur ». Et pour assurer le futur de cette technologie, XYZPrinting veut s’adresser au futur de l’humanité : les enfants

L’imprimante 3D, calculatrice de demain ?

01net.com – Adrian Branco – Une imprimante 3D pour les enfants…

Historiquement, ce sont des makers – « bidouilleurs » – qui sont à l’origine des imprimantes 3D grand public et ce sont eux qui furent dans un premier temps la cible des fabricants. « Mais le marché, dont nous, s’oriente beaucoup vers l’éducation ». Le groupe ambitionne d’ailleurs de rendre l’imprimante 3D « aussi essentielle demain que la calculatrice l’était hier ». Un parallèle logique pour XYZPrinting puisque sa maison mère, New Kinpo Group, a commencé comme sous-traitant des fabricants japonais de… calculatrice.

01net.com – Adrian Branco – Un stylo imprimante 3D pour dessiner et créer en 3D. Bientôt dans toutes les trousses ?

Si l’éducation est en ligne de mire « le sujet est compliqué car cela demande plus que de simples produits : il faut former les formateurs – les professeurs – et produire des logiciels et du matériel pédagogique, ce qui n’est pas notre cœur de métier, ça prend du temps », analyse Gary SHU. La progression technique pure se fait donc toujours du côté des makers et des pros tandis que XYZPrinting améliore les modèles grands public avec le lancement de son modèle miniature, la da Vinci Nano. Ou encore une évolution de son stylo d’impression manuelle, un jouet dont la tête d’impression est passé de plus de 100°C à 50°C pour éviter de brûler les doigts de nos chères têtes brunes.

01net.com – Adrian Branco – L’impression 3D est désormais au coeur des phases de prototypage dans de nombreux domaines.

Les makers et les pros font toujours la valeur

Qu’il s’agisse de designers, d’architectes, de joailliers ou de prothésistes dentaires, de plus en plus de professionnels s’emparent des imprimantes 3D car elles ont facilité le prototypage. Si le volume des ventes se fait ainsi sur l’entrée de gamme, c’est bien toujours les professionnels qui financent les évolutions techniques des technologies d’impression, que cela soit par dépôt de plastique (FDN) ou par bain de résine au laser (SLA).

01net.com – Adrian Branco – Un exemple de “prototype” imprimé en 3D et servant à préparer des interventions chirurgicales.

En attendant le prochain saut technologique, les progrès se font par petits pas mais sont loin d’être sans intérêt. Les machines se font ainsi plus précises, elles permettent des impressions plus grandes ou des vitesses d’impression plus rapides. Des améliorations pour lesquelles les pros sont prêts à investir.

Des géants dans l’ombre aux commandes de l’innovation

01net.com – Adrian Branco – Cette grosse imprimante permet évidemment de produire des pièces plus grandes pour des objets plus complexes.

D’autant que, malgré ses améliorations, les différentes technologies plastiques actuelles (FDN, SLA, DLP) ont de nombreuses limites, ne serait-ce qu’en termes de précision. Quand on demande « quelle sera la technologie d’impression du futur », Gary SHU explique humblement que « ce n’est pas de nous que viendra la réponse dans un premier temps ». Car ce sont des pointures de l’impression 3D professionnelle comme Stratasys ou HP qui sont aux commandes. Ces géants de l’impression 3D, qui vendent des solutions aux industriels comme les constructeurs automobiles, disposent de milliers de brevets et de moyens colossaux pour expérimenter dans leurs laboratoires. « Mais nous continuons aussi de progresser et notre but ultime est de rattraper puis dépasser les pointures historiques » professe Gary SHU, conscient que derrière XYZPrinting d’autres entreprises, chinoises pour la plupart, ont la même ambition.

Mais pourquoi parier à ce point-là sur l’impression 3D. « Nous ne savons pas quand, comment, ni sous quelle forme elle se présentera, mais pour nous il est évident que l’impression 3D deviendra un objet domestique au même titre qu’un four. Tout ce que nous savons c’est que nous y travaillons, sans relâche ».

Retrouvez l’intégralité de notre dossier sur le Computex 2017.

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Adrian Branco, envoyé spécial à Taipei