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Jean-Marie Gutleben (Clemessy) : ” L’externalisation n’empêche pas la DSI de conserver la maîtrise d’ouvrage “

Pour la refonte de son système d’information, le groupe Clemessy externalise son informatique, avec un plan de reprise de personnel.

Les contraintes de réduction des coûts, d’évolution du périmètre et de refonte complexe de système d’information ont poussé le groupe Clemessy à conclure un contrat d’infogérance globale du système d’information incluant le transfert de personnel. La gestion sociale du transfert de ressources, le support et la capacité d’accompagner le groupe dans la conduite du changement ont été des atouts déterminants dans le choix du prestataire.Qu’est-ce qui a poussé le groupe Clemessy à externaliser l’ensemble de son système d’information, y compris ses informaticiens ?Le choix d’une infogérance globale ou partielle de son informatique est le plus souvent lié à une refonte complexe du système d’information. C’est le cas du groupe Clemessy auquel s’ajoutent des problèmatiques de maîtrise financière, de ressources et de délais. Aussi le changement de périmètre d’activités de l’entreprise a été une des raisons principales de ce choix. Il faut reconnaître que les nombreux changements de notre système d’information étaient quasi impossibles à réaliser seuls. Nous sommes aujourd’hui à la troisième année de notre contrat d’infogérance globale (conclu sur 5 ans), qui inclut un transfert de vingt-six de nos informaticiens chargés de la production informatique chez notre prestataire Euriware. Nous avons bien entendu gardé la maîtrise d’ouvrage et le pilotage de la maîtrise d’?”uvre au niveau de la direction des systèmes d’information du groupe. Nous dirigeons nous-mêmes la mise en place et le déploiement de nos solutions technologiques sur l’ensemble de nos filiales et de nos agences, avec l’appui, pour la réalisation, de notre infogérant et grâce aux moyens de son agence locale et de sa direction régionale lyonnaise.Quelle est aujourd’hui la nouvelle donne du groupe et quelles contraintes supplémentaires cela engendre-t-il ?Notre groupe s’est développé, passant de sept à une quinzaine de filiales, avec une quarantaine d’agences, passant de 4 000 à 6 500 personnes. Et de surcroît, nos projets informatiques se multiplient. Depuis l’arrivée de la messagerie Lotus Notes en 1999, nous avons dix fois plus de travaux d’infrastructure informatique. La filiale Euriware Lyon a eu d’ailleurs un rôle de renfort important pour ce déploiement. Actuellement nous développons dans l’ensemble du groupe plusieurs applicatifs et outils collaboratifs (Lotus Notes, un PGI Movex et interfaces associées, un système de stockage en réseau SAN…). Les contraintes ne sont donc plus les mêmes. Nous avons pour cela élaboré un ensemble d’indicateurs et de paramètres lors de la signature du contrat d’infogérance. Ils mesurent le niveau de qualité et de réactivité des prestations de support et de maintenance, comme la prise en compte des délais d’intervention lors d’une panne logicielle ou de l’ouverture de droits d’accès, ainsi que le niveau de disponibilité de nos serveurs et du calculateur central AS/400.Avez-vous gardé une équipe informatique ?En interne, nous avons gardé dix chefs de projet, qui sont responsables de l’assistance à maîtrise d’ouvrage, pour élaborer les cahiers des charges fonctionnels, piloter la sous-traitance et l’évolution de l’infrastructure. En charge de la maîtrise de l’architecture système, ils ont pour pour objectif de contrôler l’évolution de l’architecture système de notre infrastructure. S’y ajoute la maîtrise de notre parc informatique et la mise en place du plan de production.Et que sont devenus vos hommes transférés chez le prestataire ?Les vingt-six informaticiens font aujourd’hui partie de l’agence Euriware, située à Mulhouse, où nous sommes établis. L’activité de cette agence Euriware a d’ailleurs démarré avec notre contrat. Certains d’entre eux ont déjà trouvé de nouvelles pistes d’évolution de carrière dans les agences de Chambéry et de Lyon, quittant le site de Mulhouse. Nous avons suivi cela tout au long de la première année du contrat. Cette procédure de suivi du personnel a été demandé expressément par les partenaires sociaux du groupe Clemessy. Cet aspect social a fait partie de nos principaux critères de choix du prestataire infogéreur.Pourquoi désirez-vous reconsidérer votre contrat d’infogérance globale au bout de la troisième année et qu’attendez-vous du prestataire ?Aujourd’hui, nous pensons améliorer les aspects de qualité de service et revoir les aspects économiques de notre contrat passé avec la SSII Euriware. L’amélioration de la qualité est analysée lors de comités mensuels de pilotage mis en place à cet effet. L’aspect économique est tout aussi important dans un contrat de type d’infogérance globale : il faut que la facture informatique et, donc, le prix des prestations suivent la courbe de rentabilité économique du client. Nous tenons à associer le prestataire à cette démarche tout le long de l’année. Les prix sont déterminés en fonction de taux d’unités d’?”uvre (c’est-à-dire par poste de travail, par serveurs et par toutes autres unités centrales du groupe), ce qui nous permet de maîtriser le coût des lots externalisés. Nous souhaitons en revanche revoir les coûts fixés au début du contrat car notre périmètre a largement évolué. L’évolution régulière des paramètres du contrat est nécessaire pour préserver la pérennité de la relation client/prestataire.

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Clarisse Burger