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Interdit de départ au cours d’un PSE

Décidément, il n’est pas toujours bon d’être un collaborateur apprécié. Car on peut se retrouver le premier pénalisé si plan social il y a !

Las de travailler dans une entreprise française fort mal en point, l’un de ses cadres, la quarantaine, vient d’envoyer sa lettre de démission. Il souhaite en effet profiter du plan de sauvegarde pour l’emploi et aller exercer ailleurs
ses talents.Sa démarche est menée après mûre réflexion, notamment avec le soutien d’un cabinet d’outplacement. Malgré l’intérêt de ses missions, le temps est venu pour cet ingénieur informaticien, entré dans la maison depuis une petite quinzaine
d’années, d’aller mettre ses compétences au service d’une autre entreprise.Surprise ! Sa démission est refusée – ou, tout au moins, s’il persiste, les conditions financières qui auraient dû l’accompagner ! Chantage ? Alors qu’il a justement encore l’âge de bouger et de se retourner pour trouver
un nouvel emploi…Certes, on peut comprendre qu’une hiérarchie n’ait pas envie de voir partir un collaborateur apprécié. Mais est-ce vraiment faire preuve d’intelligence ? Lorsqu’il signifie son désir de partir, quel intérêt de le retenir ? On
sait bien qu’il ne travaillera plus avec la même ardeur, le lien avec l’entreprise étant quelque part rompu.Par ailleurs, pourquoi le pénaliser en lui refusant les conditions négociées lors du PSE ? L’entreprise en question est-elle à ce point figée qu’elle n’imagine pas confier son poste à un autre collaborateur, ou recruter quelqu’un à
l’extérieur ?On ne peut que s’affliger d’une vue à si court terme, dans un environnement où l’on prône à tout bout de champ la flexibilité et le respect des salariés. Dans la pratique, on en est souvent loin !Et, au bout du compte, cette réticence de la part de l’employeur risque d’avoir l’effet inverse et de conforter ce collaborateur dans sa décision. En effet, elle manifeste une réelle reconnaissance de sa valeur – ce qui ne peut que
l’inciter à mieux la vendre – et confirme une gestion malheureuse des ressources humaines.


Alors, vraiment, mieux vaut quitter au plus vite le navire !* Rédactrice en chef adjointe de 01 InformatiqueProchaine chronique lundi 5 juillet

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Anne-Françoise Marès*