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Intel lance « Rocket Lake », sa 11e génération de processeurs pour PC de bureau

Après les puces mobiles, Intel décline sa 11e génération de puces « Core » pour les desktops. Mais les soucis de  production imposent à Intel une fabrication en 14 nm, ce qui impacte le nombre de cœurs et la consommation énergétique.

Intel annonce aujourd’hui sa 11e génération de processeur Core pour PC de bureau. Après avoir servi les PC portable en fin d’année dernière, c’est au tour des « desktop » de recevoir la nouvelle fournée d’Intel qui a la rude tâche d’endiguer la « vague » des Ryzen d’AMD. « Rocket Lake » de son nom de code, est une drôle de génération de puces car elle combine du neuf et du vieux.

Pour faire simple, Intel a des capacités de production limité en 10 nm et a récupéré les briques de ses puces mobiles 10 nm pour les « agrandir » en 14 nm. Oui, vous avez bien lu, alors qu’Intel livre des puces mobiles en 10 nm avec une nouvelle génération de transistors « SuperFin » (approchant techniquement la gravure en 7 nm de TSMC), les puces desktop 11e gen « Rocket Lake » utilisent le bon vieux procédé 14 nm++. Du côté obscur de la force, cela implique une consommation énergétique importante – les puces affichées à 125W sur la boîte ont été flashées à 292W en pic chez Anandtech – et un maximum de coeurs vu à la baisse par rapport à la génération précédente (8/16 contre 10/20 pour Comet Lake).

Mais cette gravure « ancienne » a des avantages comme la montée en fréquence : le modèle haut de gamme, le Core i9-11900K cadencé à 3,5GHz de base pousse la chansonnette à 4,7GHz en turbo multicœurs et jusqu’à 5,3 GHz en monocoeur !

Gravé en 14nm++, le Core 11e gen a pourtant de nouveaux ingrédients en son sein. A commencé par ses cœurs CPU « Cypress Cove », un dérivé des cœurs Sunny Cove que l’on retrouve dans les puces mobiles de 10e génération (oui, il faut suivre !).
Sous ces noms de code se cache une grande petite nouvelle : Intel remplace enfin la vieillissante architecture Skylake qui propulsait ses processeurs de bureau depuis… 2015 !

Tout n’est pas parfait dans le meilleur des mondes puisqu’il s’agit d’une évolution de cœur mobile 10 nm, transposé dans un procédé plus ancien, mais en dépit des limites techniques et des retards d’Intel, cette 11e gen a quelques cordes à son arc.

19% d’IPC, Intel Xe, IA et moteur multimédia

Du côté de la puissance brute, Intel affirme que ses nouveaux cœurs CPU calculent jusqu’à 19% d’instructions en plus par cycle d’horloge. De quoi battre les meilleures puces d’AMD ? Peut-être pas, mais de quoi justifier la mise à jour de plates-formes anciennes pour certains utilisateurs. Et certainement de quoi marquer un saut significatif par rapport à la génération précédente.

En difficulté sur la production, Intel n’a donc pas tout misé sur les cœurs CPU mais a soigné le reste de sa puce. Comme tout ce que nous appelons improprement « processeur » ou « CPU », cette nouvelle génération est bel est bien une puce tout-en-un, un SoC dans le jargon (system on a chip).

Et sur ce SoC, Intel a transposé sa nouvelle génération de puce Xe, celle-là même qui propulse Tiger Lake. Avec ses 32 unités d’exécutions, il s’agit sans doute de la puce graphique intégrée (iGPU) la plus puissante du monde du desktop.
Pas de quoi remplacer une RTX3080/RX6900XT, mais de quoi accélérer la 3D des apps bureautiques et jouer à la plupart des jeux en Full HD. Pour les gamers, Intel a prévu des modèles avec le suffixe « KF » indiquant l’absence de ce moteur graphique.

A ces parties CPU et GPU s’ajoutent aussi des unités liées à l’intelligence artificielle (IA) et au multimédia, souvent passées sous silence, mais pourtant de plus en plus importants dans les puces modernes.
Côté IA, on retrouve toujours le Deep Learning Boost, mais aussi le support des VNNI (Vector Neural Network Instructions), des instructions qui accélèrent l’exécution de certains algorithmes et de modèles d’IA. Des modèles souvent intégrés dans les logiciels « graphiques » tels que Photoshop (Super Resolution).

En ce qui concerne la vidéo, du HEVC (encodage/décodage 4K 12-bit 4:4:4) au tout dernier codec AV1 (décodage), la plupart des formats sont pris en charge matériellement. De quoi laisser au calme le ventilateur dans les opérations multimédia.

PCIe 4.0, pas de DDR5

Si la nouvelle norme PCIe est de la partie, avec la prise en charge de 20 lignes, la mémoire vive est limitée à la DDR4 3200 MHz. Point de DDR5 donc. Mais Intel oblige, Rocket Lake est conçu comme une plate-forme sur laquelle les partenaires peuvent très facilement intégrer Thunderbolt 4, Wi-Fi 6, Ethernet 2,5 Gbit, etc.
La plate-forme reste un des avantages d’Intel sur AMD, même si ce dernier commence à monter en puissance dans ce domaine (notamment pour le Wi-Fi avec MediaTek).

La nouvelle garde « Rocket Lake » représente 19 processeurs lancés ce jour, allant du petit Core i5-11400T avec ses petits 35 W et ses 189,99 euros jusqu’au méchant Core i9-11900K et ses (prétendus) 125 W, commercialisé à 689,99 euros. Il faudra attendre la fin du mois de mars, voire le courant du mois d’avril, pour voir arriver ces puces en magasin.

Il reste à voir désormais le niveau de performances/prix de cette nouvelle génération, surtout quand on la compare aux excellents Ryzen 5000 Desktop d’AMD…

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