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Hertz Lease se réorganise autour de son data warehouse

Le loueur de véhicules abandonne progressivement son infocentre, trop figé. Après la France, cinq filiales européennes viennent de décider de l’adopter rapidement. Parallèlement, la société devra réorganiser ses services commerciaux.

” Tous les managers sont persuadés que le data warehouse est un bon outil. Mais ils ont besoin d’être convaincus des opportunités d’affaires qu’il peut apporter. “ Pour Pierre-Yves Raivard, responsable du projet data warehouse chez Hertz Lease Europe, loueur de véhicules pour les entreprises, tout commence. Après un an de développements et un premier déploiement chez les cent trente utilisateurs français, cinq responsables de filiales européennes viennent d’accepter l’outil. Trois d’entre elles ?” Espagne, Belgique, Luxembourg ?” l’utiliseront dès septembre 2000. Pour les convaincre, l’argument n’a pas été technique. ” L’entrepôt de données ” affinera le calcul de la rentabilité d’un véhicule ?” très difficile à évaluer avec l’ancien infocentre ?” et permettra de fournir aux clients des informations sur l’évolution de leur parc.La deuxième activité commerciale de Hertz Lease Europe, en plus de la location longue durée, est l’achat et la vente de véhicules. Ainsi, sur les sept cubes d’analyse définis par les utilisateurs clés, les deux principaux concernent la mesure de la rentabilité et les événements survenus au cours de la vie d’un véhicule. Avec soixante indicateurs répertoriés, auxquels on peut appliquer deux cents critères d’analyse, tous les recoupements sont possibles. Seule limite : l’imagination du commercial ou du manager.Les indicateurs sont génériques et ont été déterminés en fonction des priorités métier de Hertz Lease : retour sur investissement, bien sûr, mais aussi mesure de coût d’intérêt, revenu, marges, etc. Les critères d’analyse, eux, viennent préciser les indicateurs par pays, devise, date de clôture, marque, produit, modèle, type de contrat, etc. “Le data warehouse est conçu pour faire du leasing, et non pour vendre des cigarettes !”, insiste Pierre-Yves Raivard. D’ailleurs, il est fait pour digérer les données issues de sociétés de leasing éventuellement acquises.

Eviter d’équiper tous azimuts

“Nous sommes encore en train de rêver, mais l’outil va certainement s’accompagner d’une réorganisation commerciale et d’une amélioration de la qualité du travail”, affirme Marc Milewski, directeur des ventes et pricing pour les marchés publics. Cet utilisateur de la première heure a déjà testé le produit sur un appel d’offres géant (voir encadré). Quasiment signé mais encore secret, ce contrat devrait doubler le parc en circulation en France.En attendant, on pense ” organisation “. Dans un tel projet, après s’être appliqué à bâtir une architecture de récupération de données complexe, la difficulté consiste bien à ” accrocher l’utilisateur “. Pour ce faire, il faut éviter d’équiper tous azimuts. Hertz Lease commence donc le déploiement par le contrôle de gestion. C’est lui qui possède l’information et qui, donc, doit la distribuer et orchestrer sa diffusion. Considéré comme structurant, le nouveau système peut se révéler dangereux s’il est mal compris, notamment par les commerciaux. Pierre-Yves Raivard insiste donc sur le fait qu’il “ libérera du temps ” en supprimant les formatages manuels, sous Excel notamment, et en permettant à l’information de passer directement.Finis, donc, les trois cents rapports figés, générés par l’infocentre. L’heure est à la personnalisation des états. Finies aussi, les requêtes trop lourdes, qui allaient jusqu’à retarder les calculs comptables de nuit, parfois non achevés le matin. Une requête devrait désormais prendre “de quelques secondes à dix minutes”. Dans un secteur acquis aux solutions informatiques spécifiques, Pierre-Yves Raivard estime avoir un avantage technologique de deux ans sur ses concurrents.

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Philippe Billard