Passer au contenu

Frileuse fin d’année pour le capital-risque français

En passant de 3,4 milliards à 2,6 milliards de francs, les investissements du second semestre 2000 ont accusé une chute de 24 % par rapport à la première moitié de l’année. Comparée à 1999, 2000 reste néanmoins une bonne année.

Selon le cinquième indicateur Chausson Finance paru le 12 mars, les investissements des sociétés de capital-risque ont chuté de 3,4 milliards de francs au premier semestre 2000 à 2,6 milliards de francs pour le second semestre de cette même année. Au total 6 milliards de francs ont été investis par le capital-risque en 2000, contre 2,3 milliards en 1999, et 680 millions en 1998.Malgré la baisse d’un semestre sur l’autre, les investissements demeurent donc importants et croissants sur les trois dernières années. En revanche, certains secteurs sont délaissés.

Le commerce électronique en mal de fonds

Il en va ainsi des investissements liés à Internet (dot-com, agences Web, etc.), qui chutent de plus de 50 % d’un semestre à l’autre : le commerce électronique et les contenus sont passés de plus de 1 milliard au premier semestre 2000 à 490 millions de francs pour le second semestre.Le secteur des télécoms accuse en revanche une hausse sensible : 489 millions de francs d’investissements au second semestre, contre 317 millions de francs au premier semestre. Toutes catégories confondues, les investissements technologiques sont d’ailleurs redevenus supérieurs à ceux liés aux contenus ou aux services.” La vocation d’un capital-risqueur n’est pas le commerce électronique ou le contenu, c’est la technologie “, explique Christophe Chausson, fondateur de Chausson Finances. Pour lui, les mouvements actuels sont à prendre comme ” un retour à l’ordre des choses “, ” le financement Internet [des dot-com, NDLR] est un accident dans l’histoire “.

Premières levées : le temps des vaches maigres

Mais ce sont surtout les premières levées de fonds qui souffrent de l’essoufflement des investisseurs : ces derniers ont financé 115 start-up avec une enveloppe de 950 millions de francs au second semestre, contre 1,75 milliard de francs pour 170 start-up au premier semestre.L’écart se creuse également en matière de montants moyens investis : les fonds d’amorçage atteignaient 5 millions de francs au second semestre 2000, contre 6 millions de francs au premier semestre dernier. Les premiers tours de table s’élevaient à 9 millions en moyenne dans la deuxième moitié de l’année contre 12,5 millions dans la première moitié, et les seconds tours à 15 millions, contre 18 millions.

Beau temps d’ici à la fin de l’année

Christophe Chausson considère cependant que le premier semestre 2001 devrait être stable. Les investissements de cette période devraient se maintenir aux alentours de 2,5 milliards de francs ou chuter quelque peu.Le fondateur de Chausson Finance envisage d’autre part le second semestre de cette année sous de meilleurs auspices : “Il reste près de 10 milliards de francs à investir, il faudra bien le faire à un moment “, se réjouit-il.Son raisonnement est simple : l’argent est disponible, la culture start-up est entrée dans les m?”urs en France, de nouvelles technologies restent à trouver (UMTS, wireless, haut débit, etc.),” il y a donc structurellement du beau temps à l’horizon “.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Mélusine Harlé