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Freebox Delta : une box riche en bonnes idées… et en moins bonnes

La Freebox Delta occupe le haut de gamme et concentre un équipement hors norme en deux boîtiers très design. L’opérateur a-t-il eu raison d’en faire autant ? Peut-on réellement dire que Free a conçu « la box ultime » ? Décryptons l’offre. 

Elles sont enfin là, les deux nouvelles box de Free… et certaines rumeurs disaient vrai. D’abord sur leurs noms. Elles s’appellent One pour la version « entrée de gamme » et « Delta » pour la version Premium.
La vraie remplaçante de la Freebox Revolution est évidemment la Delta. Comme l’espéraient certains, elle fait office de hub technologique pour la maison, en regroupant dans un boîtier « serveur » et un « player » les fonctions de NAS, de centrale domotique, de barre de son ou encore d’enceinte connectée. Quelles sont les bonnes ou mauvaises idées – selon nos premières impressions ? Décryptons à chaud les choix de Free.

Le Wi-Fi AC 4400 Mbit/s : bonne idée mais…

« Concevoir des box internet toujours à la pointe de la technologie », tel est le credo de Free, porté par Xavier Niel lui-même à chaque présentation de produit. Au-delà des promesses marketing, force est de constater que c’est bel et bien le cas…  sur le papier.
Le nouveau serveur de l’offre Delta intègre un puissant processeur (Qualcomm Snapdragon 835) et aussi une connexion Wi-Fi AC 4400 Mbit/s tri-bande. L’intérêt de cette technologie qu’on ne trouve dans aucune autre box opérateur est évidente : offrir de très haut taux de transfert et une large portée en exploitant, aux choix, un réseau 2,4 GHz ou 5 GHz.
Mais il y a un, mais. Outre le fait qu’il nous faudra attendre de tester la box pour vérifier la qualité de la connexion Wi-Fi intégrée, Free n’a pas annoncé – ou n’a pas précisé en tout cas – une quelconque compatibilité avec le réseau maillé (topologie Mesh). Il s’agit pourtant d’une technologie qui aurait permis d’étendre considérablement la portée du Wi-Fi.
L’opérateur n’a pas donné plus de détail sur l’utilisation des trois bandes. Est-ce qu’une des bandes est dédiée à une liaison entre le boîtier serveur et le Player lorsqu’ils ne sont pas connectés avec les Free Plugs ? Nous avons posé la question à Free, mais nous n’avons (pour l’instant) pas eu de réponse.

Le serveur NAS : assurément une bonne idée

Intégrer une fonction de disque dur réseau à sa Freebox Révolution était déjà une bonne idée il y a huit ans… l’avoir encore améliorée nous fait applaudir des deux mains. Non pas parce que le stockage est désormais de 1 To (contre 256 Go pour la Révolution) mais parce que la Freebox Delta intègre quatre baies 2.5 pouces permettant de faire du serveur un véritable stockage réseau de compétition (jusqu’à 20 To), avec la possibilité de le configurer en RAID 0, 1, 5 ou 10, en fonction de vos préférences en matière de sécurité des données.

En revanche, nous ne nous prononcerons pas sur la qualité de l’interface d’administration de ce NAS, ni même sur les outils d’accès à distance que nous n’avons pas encore testé. On peut dire que l’accès au rack accueillant les disques durs est assez simple : il suffit d’ôter un cache présent sur le serveur et de basculer le rack.

Une box « smart home » : une bonne idée à éprouver

L’innovation chez Free passe aussi par la création d’une box tout-en-un qui se comporte comme un hub technologique pour votre maison. Le boîtier serveur regroupe ainsi de véritables fonctions domotiques qui passent notamment par un partenariat avec Somfy et Philips Hue.
Ainsi lorsque les clients de l’offre Delta recevront leur colis à domicile, ils auront vraiment l’impression d’en avoir pour leur agent. En plus des deux boîtiers, les abonnés recevront un capteur d’ouverture de porte, un détecteur de mouvement et une caméra Wi-Fi.

En cas de détection, par l’un de ces capteurs, de la présence d’une personne ou d’une effraction, non seulement le propriétaire reçoit une alerte sur son mobile, mais la sirène intégrée dans le serveur transforme ce dernier boîtier en une véritable alarme.
A noter que les quatre micros intégrés dans le boîtier Player servent également à détecter des bruits douteux et ainsi partager une alerte avec le propriétaire.
Autre bonne nouvelle : il est possible de faire évoluer son équipement domotique en ajoutant des accessoires compatibles avec les protocoles Somfy (RTS), mais aussi les objets connectés fonctionnant sur le réseau Sigfox. Il s’agit d’un réseau basse consommation dédié aux objets connectés – il est aujourd’hui concurrencé par le réseau Lora développé par les opérateurs Orange et Bouygues.

Des assistants vocaux : visiblement une bonne idée

Free a également intégré deux assistants vocaux au sein de sa box : Alexa d’Amazon et OK Freebox. Deux assistants qui permettent d’ailleurs de piloter les objets connectés dans le cadre d’un usage domotique. C’est par exemple avec Alexa qu’on demandera à allumer ses ampoules connectées Philips Hue. Et c’est via OK Freebox, l’assistant vocal développé par les équipes de Free, qu’on demandera à baisser ou ouvrir ses volets Somfy.
Evidemment, les fonctions ne s’arrêtent pas là. Alexa met aussi tout son savoir-faire à disposition des abonnés Freebox et, selon les premières démonstrations auxquelles nous avons assistés, elle réagit rapidement aux requêtes.
Et c’est visiblement aussi le cas de l’assistant développé par les équipes de Free. Les réactions à chacune des requêtes que nous avons pu prononcer après le fameux « OK Freebox » se sont avérées assez rapides.  

Un OS maison : pas une si bonne idée

Free serait-il fâché avec les solutions Google ? Même si l’interface y ressemble beaucoup, le boîtier « Player » ne tourne pas sous Android TV. Après une Freebox mini 4K qui avait bien du mal à digérer cet OS de Google, les équipes de Free ont fait le choix d’un système d’exploitation qui a été totalement développé par les équipes de Free, nous a-t-on assuré.

Selon nos premiers essais, nous avons trouvé l’interface plutôt fluide et personnalisable à souhait. Et pour cause, cela ressemble quand même beaucoup à l’OS de Google, on parcourt ainsi les menus à la verticale et les sous-menus à l’horizontale, comme sur Android TV. On choisit des applications favorites qu’on épingle pour voir ensuite apparaître du contenu associé, comme sur… vous avez deviné. Ca a tout d’Android TV, mais ça ne l’est pas. Il faudra donc oublier le Play Store qui va vous permettre de décoder les tout derniers formats de fichiers, ou encore de télécharger des jeux ou autres applications.
L’évolution de votre box et des applications disponibles dépendra des équipes de Free. Oubliez aussi l’intégration de Google Assistant et Chromecast. Des technologies qui auraient permis d’étendre considérablement les fonctions de commandes vocales, mais aussi les interactions avec un smartphone, devenu l’outil principal de notre vie numérique.

Un système audio Devialet  : a priori une bonne idée, mais…

Il nous faut pour l’instant rester très réservés sur nos impressions du système audio Devialet intégré dans le boîtier Player. Evidemment – et ce n’est pas franchement un exploit – le son est plus puissant que la quasi-totalité des systèmes audio intégrée dans les téléviseurs, exception faite de certaines télés intégrant également une barre de son. De fait, proposer à ses abonnés un tel dispositif peut être perçu comme une bonne idée, la réalisation de l’objet laisse planer quelques doutes. 
La griffe Devialet et l’équipement qui compose le Player (six haut-parleurs : trois pour les basses et trois autres pour les larges fréquences) laissent présager un son détaillé et riche… Pourtant, nous n’avons pas franchement été subjugués, tant par la puissance totale que par la présence des basses qu’on nous promettait bien présentes.

L’intégration du Player nous inquiète par ailleurs. La présence des six haut-parleurs constitue une contrainte physique qui a des répercussions sur l’épaisseur du boîtier de Free. Il nous paraît un peu trop épais pour le placer facilement sous un téléviseur, à moins qu’il ne soit accroché au mur. C’est pourtant sous l’écran qu’il serait idéalement placé pour diffuser le son spatial que Free nous promet grâce à l’intégration à 360 des six haut-parleurs. Ajoutons que cette enceinte Devialet fait grimper le prix de la facture de 10 euros par mois pendant 48 mois… à moins d’être disposé à débourser 480 euros d’emblée pour acquérir la box Player.

La télécommande tactile : une bonne idée, à améliorer

Free livre deux télécommandes avec son offre Delta. La première, très classique, fonctionne sur pile et propose un revêtement « soft touch » assez agréable.

La seconde, tactile et entièrement numérique, résonne comme un coup d’essai de l’opérateur qui n’a d’ailleurs pas hésité à demander à sa communauté de partager ses retours sur cet accessoire. Parmi les membres de la rédaction 01net.com qui ont pu l’utiliser, cette nouvelle télécommande ne fait pas (sur ces premières utilisations) l’unanimité.

Les plus dubitatifs le sont en raison de son manque de sensibilité manifeste. Pour éviter toute erreur de manipulation, lorsqu’on empoigne la télécommande sur la table basse par exemple, Free a placé un peu haut le curseur de la sensibilité de la zone tactile. Il faut appuyer assez fort du bout des doigts pour que les commandes réagissent et soient validées par une petite vibration.

Pour autant, force est de constater que l’idée du tactile et l’interface qui s’adapte est très pratique, car en fonction du menu dans lequel on évolue (vidéo, service de VOD, musique, TV, accueil, paramètres de la box, etc.), les icônes changent. Elles donnent ainsi accès aux commandes de façon intuitive et rapide. Voilà qui nous rappelle un peu les télécommandes Harmony de Logitech.

En conclusion, il n’y a aucun doute que Free a vraiment mis le paquet sur sa nouvelle offre Delta en y intégrant un maximum de technologies. Dans l’ensemble, leur intégration est plutôt réussie. On regrette l’absence de Google Assistant et la conception de la box Player qui ne devrait pas rendre son intégration facile au sein de son équipement Hi-Fi. Peut-être qu’un prochain test de la box nous fera changer d’avis, notamment sur le prix élevé de cette offre… La qualité et la pertinence des services annexes feront sans doute pencher la balance d’un côté ou d’un autre, de celui de la réussite séduisante qui fait pardonner les défauts ou, au contraire, de celui de l’usine à gaz un peu trop complexe et coûteuse. On ne pourra en tout cas pas dire que Free la joue petits bras.

Retrouvez notre dossier spécial pour en savoir plus sur les Freebox Delta et Freebox One

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David NOGUEIRA