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François Trouillet, un aventurier sédentarisé

Directeur marketing de Business Objects, il a pour mission de valoriser l’image de marque du groupe.

Àlui tout seul, François Trouillet incarne vingt années d’épopée informatique. Vingt ans d’une carrière mouvementée pour ce quadra, pilote d’avion à ses heures perdues. “ Il faut aller vite, répète-t-il, c’est comme ça ! ” Il n’est d’ailleurs resté que quelques mois chez Hewlett-Packard. “J’avais été nommé pour structurer une équipe de soixante personnes à la direction marketing France de la branche informatique d’entreprise. Et puis, il y a eu la réinvention d’Hewlett-Packard, lancée par Carly Fiorina… Je ne voyais plus tellement ce que je pouvais apporter “, se souvient-il. Ses débuts dans l’informatique, il les a faits chez Philips, sans jamais adhérer à la culture “philiparde “. “ J’ai très vite évolué du support technique au marketing produit. J’avais besoin d’aller au-devant du client “, raconte-t-il. Une vocation de marketer qu’il a assumée sans renier sa formation d’ingénieur, de laquelle il garde “ un fond d’exigence vis-à-vis de moi-même et vis-à-vis des autres“.Le rachat de la branche informatique de Philips par Digital a été, pour lui, l’occasion de participer au lancement de la marque Digital PC. Il a saisi sa chance. Clin d’?”il du destin : il était basé à Puteaux, dans la tour de la rue Chantecoq où Business Objects a élu domicile. “C’était déjà un esprit start-up : une “business unit” autonome, l’invention du marketing de vente directe“, note-t-il. Son dynamisme bouillonnant trouvait, finalement, un exutoire. Marc Chardon est alors à la tête de Digital. Un grand moment. Mais après le rachat par Compaq en 1998, l’aventure s’est abîmée dans la routine : “Ils sont arrivés avec une organisation déjà établie. Ce n’était pas pour moi. ” Qu’à cela ne tienne : François Trouillet change de cap et entre chez un éditeur de progiciels, Baan France. “ Avec l’immatérialité du produit, le marketing devient stratégique et “corporate”. Tout un argumentaire commercial qui doit se construire au-delà du bénéfice technologique. “Ce talent de communication n’a pas échappé à Jérôme Jaunasse, le DG France de Business Objects. Un premier contact avec la société en décembre 2000, et un nouveau départ : “J’ai été nommé pour une double mission : valoriser l’image de marque de Business Objects et prendre la direction des opérations France.” Géant mondial du logiciel d’aide à la décision, Business Objects souffre, sur le marché français, d’un manque de lisibilité : “La valeur du secteur de l’e-business intelligence reste encore assez méconnue en France “, déclarait récemment son fondateur Bernard Liautaud. Dans ses nouvelles fonctions, François Trouillet sera à la tête de quatre divisions : la communication, qu’il a déjà mise à l’heure de l’e-CRM [gestion électronique de la relation client, ndlr], les produits internet et extranet, les solutions industrielles de places de marché et les partenariats. Il sourit, ravi, et avoue : “ Enfin un horizon dégagé…

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Sébastien Fumaroli