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François Chiche (Informix Software France): ” Nous n’avons pas fait de base de données pendant deux ans “

Informix Software, l’une des deux nouvelles entités indépendantes d’Informix Corporation, se focalisera sur l’activité base de données.

Chez Informix, l’idée d’un recentrage sur son métier d’origine, à savoir la base de données, n’est pas nouvelle… Cette fois, Informix Software ne parlera plus du tout de solutions.Celles-ci passent entièrement sous la responsabilité d’Ascential Software, la seconde entité résultant de la récente scission d’Informix Corporation en deux sociétés distinctes.L’accent – trop – fortement mis naguère sur nos solutions a fini par porter préjudice à nos serveurs de données.Quand un commercial vous dit : “Un SGBD ? Oui, nous en avons un…si vous voulez “, il y a peu de chances que le client suive le conseil.En revanche, sur l’année fiscale 2000, votre chiffre d’affaires est en baisse, et vos pertes nettes s’élèvent à plus de 98 millions de dollars. Comment expliquez-vous cette déconvenue ? On ne passe pas de plus de 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires en 1999 à 929 millions par hasard.Malheureusement, Informix a oublié de faire des bases de données pendant deux ans.Et, logiquement, beaucoup de nos clients se sont sentis délaissés.En France, nous avons entrepris de reprendre contact avec chacun de nos mille cinq cents grands comptes.Si Informix est en pleine phase de restructuration, son passé morose est derrière lui.Le retard accumulé face à Oracle, IBM, ou même Microsoft n’est-il pas trop important pour espérer recoller à ce peloton de tête ? Informix a vingt ans d’existence, et il n’est pas près de disparaître.Notre base installée représente plus de cent mille clients dans le monde : ils sont nombreux et, surtout, fidèles.Il y a deux ans, l’ancienne équipe partait du principe que la guerre des bases de données était finie.C’est faux.C’est un marché auquel les analystes prédisent une croissance de 20 à 24 % pendant les quatre prochaines années.Et, sur ce terrain, nous avons une bonne carte à jouer.Les solutions d’Ascential seront-elles réellement indépendantes de la base de données Informix ? Il nous arrivera, bien sûr, d’associer la vente de notre SGBD à celle d’un outil d’extraction tel que DataStage, d’Ascential.Mais, de la même manière que DataStage fonctionne avec d’autres bases de données, comme Oracle ou IBM, il n’est pas impossible que nous signions des partenariats avec des concurrents d’Ascential, comme Informatica, dans le domaine de l’extraction et de l’alimentation de datawarehouse.Votre position d’outsider ne complique-t-elle pas votre politique d’alliances ? Nous venons de conclure deux gros partenariats.Le premier avec Broadvision, dont le progiciel de commerce électronique, concurrent d’i.Sell, d’Ascential (NDLR : en réalité, i.Sell n’apparaît plus à son catalogue), s’intégrera maintenant étroitement à IDS.Le second a été conclu avec SAP : le droit de revendre IDS avec R/3 se voit renouvelé.Par la même occasion, SAP a retenu IDS pour son usage interne avec MySAP.com.Nous avons en commun mille six cents clients, et 7 % des implantations de R/3 tournent sous IDS.Un résultat qui passe à 70 % si l’on ne considère que les installations de R/3 sur serveurs HP.Pourquoi êtes-vous le seul grand éditeur de SGBD à ne pas posséder de serveur d’applications ? Nous ne cherchons pas à devenir un fournisseur d’infrastructure logicielle complète.Autrement dit, nous ne prévoyons pas de racheter un serveur d’applications.Nous sommes repus de nos différentes acquisitions, STG, Illustra, Red Brick, Cloudscape et Ardent.Nous entretenons une relation très forte avec ATG et son produit Dynamo.Ce qui ne nous empêche pas de travailler avec BEA.Contrairement à Oracle, IBM ou Microsoft, vous n’avez pas de stratégie dans le domaine des échanges collaboratifs sur internet.Pourquoi ? La base de données n’était pas stratégique au cours des deux dernières années.En 2001, nous nous attacherons précisément à combler notre retard sur les domaines du commerce interentreprises, des services web ou de la location d’applications.

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propos recueillis par Stéphane Parpinelli