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France Télécom change son fusil d’épaule

En investissant dans Answork et Seliance, France Télécom met fin à sa vocation d’opérateur exclusif de place de marché.

France Télécom multiplie les prises de participation dans des places de marché dites horizontales. Il était déjà actionnaire à hauteur de 5 % dans Seliance, la future place de marché du Crédit Lyonnais. Il vient de récidiver aujourd’hui en s’emparant de 10 % du capital d’Answork. De ce fait, la part de Cap Gemini, l’un de ses quatre actionnaires, aux côtés du Crédit Agricole, de la Société Générale et de la BNP-Paribas, retombe de 20 à 10 %. Et d’aucuns de voir là une stratégie de rechange face aux ratés du réseau achats, la propre place de marché de France Télécom n’ayant jamais décollé. Elle est d’ailleurs appelée à s’interfacer avec Answork, bien que ce dernier, fruit d’un investissement de 200 millions de francs, ne compte encore que six acheteurs et une vingtaine de catalogues de fournisseurs. Ce faisant, France Télécom admet se démarquer de ses homologues euro- péens. Des opérateurs comme Deutsche Telekom ou Belgacom continuent, en effet, à commercialiser et à opérer leur propre place de marché horizontale. Autre particularité : Ariba et Commerce One, qui équipent respectivement Seliance et Answork, se retrouvent pour la première fois sur un même marché, avec un partenaire opérateur commun.

Answork au catalogue de France Télécom

ais, pour l’opérateur, ce n’est là qu’un début. “Des négociations sont en cours en France et en Europe, notamment avec des places de marché verticales”, révèle ainsi Denis Petonnet, directeur de la division de l’opérateur. Entre Answork et Seliance, France Télécom se défend de vouloir fausser la concurrence. “Answork a un statut neutre, il n’intervient pas dans la transaction entre le fournisseur et l’acheteur”, souligne Denis Petonnet. Seliance, davantage tournée vers les PME, porte, quant à elle, une casquette de centrale d’achat. Elle négocie les meilleurs prix pour les acheteurs et sélectionne les fournisseurs. La relation avec Answork recèle le plus de promesses. “France Télécom va inclure nos prestations à son catalogue”, prévoit Dominique Engasser, directeur général d’Answork. Global One épaulera Answork à l’étranger, pour jeter les bases techniques et commerciales de nouvelles filiales. L’Espagne serait ainsi leur première tête de pont commune. France Télécom Hébergement créera un site redondant à la plate-forme Answork hébergée par Cap Gemini. Seliance bénéficiera pour sa part d’un référencement sur les por- tails de France Télécom, tel que Kompass.fr.

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Samuel Cadogan