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Face à la pénurie, les constructeurs auto font de gros chèques pour relancer les puces en 28 nm

Deuxième fondeur mondial en termes de volumes, United Microelectronics Corporation (UMC) va augmenter le volume de production du vieux procédé en 28 nm pour satisfaire ses clients automobiles… qui ont payé cash.

Dans l’ombre de TSMC et Samsung en termes de chiffre d’affaire, UMC est tout de même le second fondeur mondial en termes de volume. Et le taïwanais annonce aujourd’hui un bel investissement de plus de 700 millions de dollars pour augmenter son volume de production de puces en 28 nm. Portant à 2,3 milliards les investissements d’UMC (United Microelectronics Corporation) cette année. Loin, très loin des plus des cents milliards de dollars que TSMC prévoir d’investir en trois ans !

Pourquoi parler d’un si « petit » investissement ? Simplement parce que le mode de financement n’a rien à voir : quand TSMC fait appel à ses fonds propres, à ses banques, aux subventions d’états (USA et Taïwan), UMC investit ici l’argent de ses clients du process 28 nm, à savoir en grande majorité les constructeurs automobiles. Fait rare dans le business modèle des « fabs », les clients ont donc payé cash la construction de la nouvelle unité de production et ont garanti les prix d’achat et les volumes de commandes. Pas par gaité de cœur, mais parce qu’ils en ont bien besoin.

Après avoir fait l’erreur de mettre les commandes en pause en 2020, certains constructeurs auto se sont retrouvés dans la panade quand ils ont voulu reprendre le court normal des opérations : d’autres industriels avaient pris leur place dans les lignes de TSMC. Et les délais sont passés de quelques semaines à plusieurs mois, obligeant parfois les constructeurs à arrêter les usines ou retirer des composants de certains modèles de voitures.

La situation des constructeurs automobiles qui avaient arrêté les commandes était difficile parce que d’un côté, si les usines en 7 nm et 5 nm poussent comme des champignons, ces process (qui sont les plus volumiques) sont trop chers et les designs des puces auto pas encore adaptés à cette finesse de gravure. Et puisque l’industrie des semi-conducteurs regarde toujours devant, aucun acteur n’aurait eu intérêt à construire une usine faisant appel à un vieux procédé – comme nous vous en parlions ici.

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En mettant la main au porte-monnaie, les constructeurs automobiles sont allés contre le mouvement naturel des semi-conducteurs afin de sécuriser leur futur proche. Il va sans dire qu’on ne les reprendra plus et que nombre d’entre eux vont faire en sorte d’accélérer le développement de puces dont les process sont les plus proches possibles des standards informatiques actuels…

Source : ArsTechnica (article Financial Times)

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