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États-Unis : les licenciements liés aux activités internet s’intensifient

La situation de l’emploi est critique dans les dot-com américaines, qui employaient encore plus de 360 000 personnes l’an passé. Après le B to C puis le B to B, les licenciements frappe les entreprises de technologie.

Avec plusieurs mois d’avance sur le reste du monde, une vague de licenciements, aux États-Unis secoue le secteur des dot-com. Les statistiques du cabinet de recrutement Challenger, Gray et Christmas, installé à Chicago, font état de 34 936 suppressions d’emploi, entre décembre 2000 et février 2001. Mais en février, les suppressions d’emplois (11 649) ont été inférieures de 9 % aux 12 828 suppressions de janvier dans ce secteur. Mais, outre-Atlantique comme ailleurs, la dynamique internet est loin d’être enrayée.Tandis que le ministère américain du Travail peine à définir des nomenclatures pour isoler le secteur internet et se doter de mesures statistiques fiables, le Center for Research in Electronics Commerce, à l’Université du Texas, à Austin, s’est attelé à la tâche du recensement. D’après ses résultats, quelque 360 718 personnes travaillaient, l’an dernier, dans l’univers des dot-com. Ce chiffre n’a qu’une valeur d’estimation, compte tenu de la difficulté du décompte des employés de divisions numériques au sein d’industries traditionnelles.

Les pure players les plus touchées

Une entreprise peut utiliser les moyens offerts par le net pour élargir son cercle de fournisseurs ou soigner sa campagne de communication sans pour autant créer une dot-com, et le recensement des effectifs mobilisés par cette activité devient alors plus complexe.Selon John Challenger, patron de Challenger, Gray et Christmas, ” un demi-million, peut-être trois quarts de million d’emplois ont été créés dans l’univers internet. ” Si la crise qui secoue le secteur est sérieuse ?” avec plus de 50 000 licenciements ?”, l’internet continue d’employer un effectif important. La déprime du secteur s’est propagée par étapes. La première salve de licenciements a touché le commerce en ligne grand public, puis est venu le tour du B to B. Les Américains en sont, maintenant, à la troisième phase.En janvier, les réductions d’effectif les plus importantes concernaient les start-up technologiques de l’internet (plus de 3 000 licenciements) et les sociétés de services qui vendent de la publicité et des consultations aux sites (2 700 suppressions d’emploi). En 2001, la vague de licenciement s’étend aux pure players.MVP.com, le marchand d’articles de sport en ligne, a décidé de fermer ses portes et licencie ses 43 derniers salariés. De même, Etoys, l’expert en jouets sur le net, met fin à ses activités et aux contrats de 700 salariés. Amazon a remercié 1 300 personnes. Les entreprises du secteur de la communication ne sont pas épargnées. Les effectifs de Fox.com, le site télé de Rupert Murdoch, s’amincissent de 200 personnes. Disney, en fermant le portail Go.com, créé en 1999, renvoie 400 salariés.La branche America on Line se sépare de 725 employés des systèmes d’information technologique. Et la filiale CNN réduit son équipe, sur le net et sur les ondes, de 400 personnes. Enfin, les directions des journaux, inquiètes de la baisse du volume de la publicité en ligne, font machine arrière.Le groupe Knight Ridder a renvoyé 64 collaborateurs, tandis que le groupe New York Times ferme le site abuzz.com et diminue les rédactions en ligne du New York Times et de Boston.com. Cette forte morosité, qui succède à l’éclatement de la bulle spéculative, marque une phase de mutation. De nombreux observateurs estiment que les entreprises traditionnelles, en développant des activités sur le net, prendront le relais des dot-com fragilisées et stabiliseront la situation. “Les survivants seront ceux qui ne dépendront pas seulement d’internet “, prédit John Challenger…

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Caroline Talbot, à New York