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Ericsson abandonne la fabrication de mobiles

Confronté à des pertes financières et à une stagnation du marché des téléphones mobiles, le constructeur suédois crée la surprise en cédant ses unités de fabrication de portables au singapourien Flextronics. Ericsson devrait néanmoins conserver la responsabilité de la recherche et de la distribution.

Troisième fabricant mondial de portables ?” derrière le finlandais Nokia et l’américain Motorola ?”, Ericsson, le spécialiste suédois des équipements de télécommunications, a annoncé sa décision de renoncer à produire lui-même des téléphones mobiles. Une décision motivée par de mauvais résultats financiers et des perpectives incertaines sur le marché des mobiles, explique-t-on chez le constructeur.Ericsson affiche de fait un dernier trimestre fiscal inquiétant avec une perte d’exploitation de 1,5 milliard de couronnes suédoises (155 millions de dollars). Et à elle seule, la division téléphones mobiles a accumulé sur l’ensemble de l’année écoulée des pertes de 16,2 milliards de couronnes (1,67 milliard de dollars). Selon Ericsson, ces pertes seraient dues principalement à des pénuries constantes de composants et à un mauvais rapport qualité-prix de ses produits, sur un marché de plus en plus compétitif.” Les résultats de notre activité mobiles ne sont pas satisfaisants, a déclaré Kurt Hellstrom, PDG d’Ericsson. Nous avons donc décidé de sous-traiter complètement la production de téléphones mobiles. “L’autre explication des dirigeants d’Ericsson porte sur la stagnation des ventes de mobiles, dont le marché est actuellement estimé à 500 millions d’unités par an, mais qui est de plus en plus un marché de remplacement. Les dirigeants d’Ericsson estiment toutefois que les ventes pourraient redémarrer au second semestre avec l’arrivée des mobiles de troisième génération ou GPRS (General Packet Radio Switching).Un délai visiblement trop long pour le constructeur qui revendra la plupart de ses usines au singapourien Flextronics, déjà sous-traitant pour Motorola. Les effectifs de la branche grand public d’Ericsson devraient passer de 16 800 à moins de 7 000 personnes. Le suédois conservera néanmoins ses activités de recherche, de design, de marketing et son réseau de vente.Du côté de ses concurrents, les commentaires fusent déjà. Ainsi, Volker Jung, membre du directoire de la firme allemande Siemens, s’est étonné, à l’occasion de la conférence de Davos, de la décision d’Ericsson. “
Je ne vois vraiment pas l’intérêt de sous-traiter la totalité d’une activité. Le vrai coût d’un téléphone mobile est dans son développement et son marketing“, a-t-il affirmé.“Si on veut être le leader d’un secteur, il faut tout garantir, de la qualité aux délais de livraison. Il est impossible de savoir si on est ou non le client privilégié d’un sous-traitant. Ça peut être quelqu’un d’autre et on a alors des problèmes de livraisons“, a t-il poursuivi.

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D. G. (avec Reuters)