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E-commerce grand public: attention, terrain miné

Entreprises survalorisées, modèles économiques fragiles, rentabilité lointaine: le cabinet Mercer Management dresse un tableau bien sombre des start-up positionnées sur le B-to-C.

Le cabinet de consultants Mercer Management vient de publier une étude portant sur deux cent soixante entreprises cotées en Europe, actives sur le segment du commerce électronique à destination du grand public, le célèbre ” B2C “.Les constats sont loin d’être encourageants pour ceux qui souhaiteraient créer une start-up sur ce segment de marché. D’abord, les auteurs de l’étude soulignent l’importance de la survalorisation des entreprises de la Net-économie, et ce malgré les corrections boursières successives qui ont plus particulièrement affecté les acteurs du e-commerce.En effet, 57 % des entreprises Internet dédiées au commerce électronique et surveillées par le cabinet, ont aujourd’hui une capitalisation boursière inférieure à celle de leur introduction en Bourse. Seules 13 % d’entre elles ont augmenté leur capitalisation de plus de 200 %. De même, elles sont loin d’être bénéficiaires. Si leur chiffre d’affaires progresse, leurs pertes augmentent elles aussi pour atteindre 43 % du revenu, alors que ce rapport est de 24 % pour l’ensemble des entreprises Internet !Les auteurs remarquent que ” de nombreuses entreprises de e-commerce se développent selon des modèles de profit et des business designs peu robustes “, car elles privilégient les revenus indirects et la gratuité pour acquérir une position de leader. Le cabinet Mercer estime qu’il sera difficile de faire évoluer de tels modèles et d’amener les entreprises à être rentables.

La rentabilité sera le fait de sociétés hybrides

En fait, en se livrant à la guerre des prix, les sociétés ont réduit elles-mêmes leurs marges. L’étude prend l’exemple du courtage en ligne et remarque que les commissions des e-brokers américains sont passées d’une fourchette de 30 dollars à 40 dollars, à des prix variant de 5 dollars à 10 dollars. Conclusion : seuls les clients sont bénéficiaires de la valeur créée par l’entreprise. Ce dont ils ne se plaindront pas, mais cela ne contribue pas à développer la société.Les entreprises qui basent leur modèle économique sur la publicité ne sont pas en reste. Le paradoxe est qu’elles dépensent aujourd’hui pour leur publicité plus d’argent qu’elles n’en reçoivent sur leurs sites. Bref, s’ils ne veulent pas disparaître tout de suite, les sites marchands doivent réagir. D’après Mercer Management, trois solutions s’offrent à eux : l’adossement ou le rachat par un grand groupe traditionnel (exemple : cdiscount.com avec Casino), la fusion entre pure players, comme celle de lastminute.com et de degriftour.com, ou les partenariats commerciaux comme celui danyway.com et de fnac.com.Toutefois, si ces solutions peuvent aider au développement des entreprises, elles ne les mettront pas forcément sur la voie des bénéfices. Le cabinet Mercer prédit que la rentabilité sera le fait de sociétés hybrides associant le commerce électronique à des modes plus traditionnels.

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Sophy Caulier