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Du rififi au pays des serveurs Unix

Sun et IBM ont dévoilé leurs derniers serveurs Unix haut de gamme. Sun veut se positionner comme un acteur incontournable du ” rehosting ” de mainframes. Quant à IBM, il souhaite surtout conserver ses clients grands systèmes.

“Nos serveurs répondent aux besoins de consolidation et de calcul scientifique” : voilà un point sur lequel Sun Microsystems et IBM sont d’accord. Ces serveurs s’adressent aussi aux clients qui souhaitent migrer d’un mainframe à un système Unix. Un secteur sur lequel Sun avait, avec HP, jusque-là la mainmise. “Le coût total d’acquisition d’un Sun Fire 15K est bien inférieur à celui d’un mainframe, d’autant qu’IBM, seul sur ce marché, augmente depuis peu les coûts de ses zSeries”, déclare Jean-Yves Migeon, responsable marketing data center de Sun France.Face à ces critiques, Big Blue se devait de réagir. C’est chose faite avec le projet Regatta, initié en 1998, et la sortie du serveur Unix p690. Selon Pascal Nicolle, chef de produit Unix chez IBM, “le p690 n’est ni le successeur ni le concurrent du p680, c’est un serveur Unix très haut de gamme, le plus puissant du marché “. C’est le premier serveur à disposer des nouvelles puces SMP Power4 du constructeur. Elles abritent deux processeurs cadencés à 1,1 ou 1,3 GHz, un commutateur hauts débits et une unité de gestion des entrées-sorties. Ces puces sont disposées par quatre au sein d’un module appelé MCM (Multi chip module).

Assurer une très haute disponibilité de service

Avec cette architecture, IBM introduit un troisième niveau de cache (128 ou 512 Mo), qui doit minimiser les temps de latence entre les MCM. Le p690 est aussi l’aboutissement du projet eLiza. Cette architecture vise à sécuriser le serveur en assurant une très haute disponibilité de service. Elle détecte et isole automatiquement les composants présentant un risque de défaillance, sans interruption de service.L’architecture du Sun Fire 15K a, elle aussi, évolué depuis son prédécesseur, l’Enterprise 10000. Le châssis accepte 18 cartes quadriprocesseurs (UltraSPARC 900 MHz) dotées de 32 Go de mémoire et jusqu’à 18 cartes d’entrées-sorties. Selon la configuration, le Sun Fire 15K peut accueillir de 72 à 106 processeurs. Les mécanismes de haute disponibilité et de qualité de service ont été renforcés. Le contrôleur système a été doublé, et on compte trois crossbars, dédiés aux données, à la cohérence des caches et à la mémoire.Interrogé sur la concurrence, Pascal Nicolle affirme que les concurrents d’IBM utilisent des technologies en fin de vie sur leurs serveurs Unix. Et il précise qu’“avec un nombre de processeurs bien inférieur, le p690 est environ 30 % plus rapide que le Sun Fire 15K, de Sun “. Une analyse qui n’est pas du goût de Sun puisque IBM se base sur des estimations de performances au test TPC-C, auquel Sun n’aurait jamais participé avec son Sun Fire 15K ni même avec l’E10000. “On préfère participer à des benchmarks orientés applications, qui répondent plus aux problématiques de nos clients”, explique fermement Jean-Yves Migeon. Et Dario Wiser, responsable marketing de Sun, de rajouter : “Le p690 ne peut être comparé à notre Sun Fire 15K, il serait plus proche de notre solution Sun Fire 6800. Mais, il est amusant de voir nos concurrents vouloir se comparer à nous, et surtout à notre machine haut de gamme qui leur sert visiblement de référentiel.”

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Nicolas Belot