Passer au contenu

Distributeur de flux numérique

Véritable porte d’accès au monde de l’Internet, la box ADSL s’est invitée en masse dans nos foyers. Mais que se passe-t-il sous le capot ?

Nous avons tous pesté un jour ou l’autre contre les coupures ou les blocages intempestifs de notre box ADSL… Il n’empêche ! Le boîtier magique de nos fournisseurs d’accès Internet s’est bel et bien imposé dans nos foyers. Free a initié le mouvement en 2002 avec la Freebox et ses concurrents lui ont rapidement emboîté le pas, faisant de cet appareil une composante à part entière de nos équipements informatiques. Les offres Triple Play comprenant l’Internet et la téléphonie illimités ainsi que l’accès aux services de TV et de VOD (vidéo à la demande) ont parachevé son succès. L’Arcep dénombrait 18 millions d’abonnés à l’Internet haut débit fin 2008 en France dont 5 millions qui ont opté pour un dégroupage total. L’intérieur d’une box s’apparente à celui d’un PC. La carte mère abrite un processeur, fabriqué par des sociétés comme Broadcom ou Infineon, qui assure le traitement des applications et des flux de données. Selon les modèles, il peut y avoir des accélérateurs, notamment pour le traitement de la VoIP si le processeur principal n’est pas assez puissant. Y figure aussi de la mémoire flash pour le stockage du firmware (micrologiciel) ? en fait l’OS de la box ? mais aussi de la mémoire vive. La carte comprend enfin des composants pour le Wi-Fi (réseau sans fil) ou encore les connexions Ethernet (réseau filaire).

Le triple play à la loupe

Le décodeur TV ? fourni séparément ? repose sur un processeur en charge du décodage des flux vidéo (MPeg-2, mais surtout MPeg-4). En plus des composants nécessaires à la liaison avec la box (Ethernet, Wi-Fi ou CPL selon le FAI), on trouve aussi une sortie son et différents ports pour relier le téléviseur (HDMI, DVI, Péritel selon les modèles), voire un disque dur pour l’enregistrement des programmes TV. “ Le décodeur est capable d’afficher des données HTML, ce qui permet de rendre la TV interactive, notamment pour les services de VOD. Et la gestion des droits d’accès est gérée par le décodeur, de façon logicielle et matérielle ”, explique Olivier du Besset, responsable marketing chez SFR.“ Lorsque la box démarre, elle charge le firmware qui se décompresse dans la mémoire vive afin de lancer les différents services ”, explique Cyril del Missier, chef de projet technique Livebox chez Orange. La box établit un lien physique avec le DSlam du FAI et active les fonctions de VoIP, TV, Wi-Fi et Ethernet. Durant cette phase, une Led clignote et la connexion Internet s’établit via le protocole PPP (Point to Point Protocol). Jusqu’au DSlam du FAI, tous les flux de données circulent ensemble sur une paire de cuivre, mais ceux liés à la téléphonie et à la TV sont définis par la box comme prioritaires. “ En fait, c’est un peu comme si on avait trois tuyaux étanches, un pour les données, un pour la VoIP et un pour la TV  ”, précise Cyril Del Missier. Sur la Livebox, ces “ tuyaux ” sont créés par les liens ATM entre la box (côté Wan) et le DSlam. Ce sont les chemins (ou routes) qu’on leur demande de prendre qui sont différents et qui confèrent le côté “ étanche ”.Lorsque l’usager souhaite consulter un site Internet, il effectue une requête DNS : autrement dit à partir du nom de domaine, 01net.fr par exemple, la box va interroger le service DNS du fournisseur d’accès pour obtenir cette URL sous la forme d’une adresse IP. Quand le PC obtient l’adresse, il retransmet la requête http à la box qui l’envoie sur le Web. Une fois le site trouvé, les données sollicitées sont envoyées vers la box qui a gardé l’adresse IP du PC en mémoire afin de pouvoir lui transmettre les données. Si plusieurs ordinateurs sont connectés à la box, celle-ci gardera en mémoire leurs différentes adresses IP pour procéder à un routage approprié des données. La box agit, par conséquent, comme un modem, mais aussi comme routeur réseau.Le travail principal de la box consiste à faire de la translation d’adresses, c’est-à-dire traduire des adresses privées en adresses publiques et inversement. Ce mode de fonctionnement est dû aux carences du protocole IPv4 qui ne permet pas de créer un nombre suffisant d’adresses IP fixes pour tous. D’où les attentes des acteurs du marché en ce qui concerne IPv6. “ IPv4 a un inconvénient puisqu’il oblige la box à être très active. En revanche, il offre un niveau de protection intéressant. Dès que des données extérieures parviennent à la box sans une requête préalable du PC, elles sont carrément rejetées ”, ajoute Cyril del Missier.Pour ce qui est des appels téléphoniques, le module de VoIP se charge de convertir le signal analogique émis par le téléphone de la maison en signal numérique via des codecs audio. Les flux de données sont alors envoyés vers les infrastructures réseau du FAI qui se chargent de router l’appel. Quant aux flux TV, ils sont réceptionnés et mis en forme par le fournisseur d’accès avant d’être acheminés sur son réseau. Ils sont routés vers la box qui n’intervient pas sur les paquets, cette charge étant dévolue au décodeur. Il y a aussi vérification des droits octroyés avant affichage du programme ou du service demandé.Et pendant que la box se prépare à l’arrivée de la fibre optique, les FAI continuent de la façonner pour qu’elle devienne le hub numérique de la maison. Disque dur et imprimante partagés en USB, passerelle multimédia, diffusion TV multicast, domotique… La box va vite s’imposer comme le centre névralgique du réseau domestique.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Rémi Langlet