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Difficile retour sur investissement pour les utilisateurs d’i2

Deux études ?” contestées ?” de Nucleus Research tendraient à prouver que l’utilisation des solutions de Manugistics est plus profitable que celle d’i2.

Il ne fait pas bon s’appeler i2 en ce début d’année. Outre un délisting du Nasdaq qui s’avère de plus en plus inévitable, deux études sur le retour sur investissement (ROI) des
solutions phares de la gestion de la chaîne logistique (SCM) mettent l’éditeur dans l’embarras.Selon ces rapports parus en début d’année, 55 % des clients interviewés ne croient pas avoir atteint un ROI positif après un usage de vingt-six mois, alors que 80 % des clients de Manugistics estiment en avoir obtenu un
au bout de seize mois.Pour arriver à ce résultat, Nucleus Research a interrogé les entreprises présentées par les éditeurs comme étant des clients de référence. Pour i2, vingt-deux utilisateurs sur soixante entreprises potentielles ont accepté de
participer à l’étude, contre vingt sociétés sur cent pour Manugistics. Anecdote amusante, sept clients de référence listés sur le site d’i2 ont affirmé n’être plus utilisateurs des solutions de l’éditeur.D’après les résultats, les bénéfices qualitatifs de l’utilisation de l’une ou l’autre des solutions de SCM sont identiques : baisse des coûts d’inventaire, réduction du temps de traitement de la commande et, enfin, gains dans la
productivité des salariés. Mais le pourcentage d’entreprises ayant constaté ces bénéfices varie fortement, si l’on excepte ce qui a trait aux inventaires. i2 est clairement distancé pour ce qui concerne la productivité et le cycle de la commande. En
outre, seules les entreprises utilisant les produits de Manugistics auraient constaté des gains opérationnels.

L’arrivée d’i2 Six pourrait changer la donne

Le problème d’i2 ? Le prix de la licence de la solution, des problèmes en matière de conseil, et des déploiements plus longs que prévu de sa solution. Ainsi, selon une entreprise citée dans le rapport Nucleus,
‘ ce qui a tué le ROI, c’est le fait qu’i2 ait fixé le prix de ses modules en se fondant sur un calcul de retour sur investissement qu’il a lui-même estimé durant le processus de vente ‘.En sus, certains clients auraient acheté des modules qu’ils n’ont jamais utilisés, abusés par une commercialisation de packages à prix réduits. Packages dont seule une petite partie pouvait les intéresser. Enfin, cerise sur le gâteau,
plus des deux tiers des déploiements des produits de l’éditeur ont duré plus longtemps que prévu : trois fois plus en moyenne !L’étude Nucleus portant sur i2 est fortement attaquée dans un rapport publié par Flemish Bay, une société de services également spécialisée dans le calcul du retour sur investissement. Dans le résumé de celui-ci, on peut lire que la
publication de Nucleus a été ‘ pauvrement préparée, et [qu’elle] contient des affirmations biaisées pouvant conduire à des investissements incorrects et à manquer des
opportunités ‘
. Sont en cause la petitesse de l’échantillon, sa représentativité, la méthodologie de calcul. Autant dire, tout.Flemish Bay rappelle aussi que, d’après des audits effectués indépendamment d’i2, l’éditeur aurait permis à ses clients de réaliser 30 milliards de dollars d’économie. Reste que ce rapport aussi peut être sujet à caution. On peut
en effet y lire des phrases comme ‘ i2 est connu pour apporter de la valeur ‘
…Hors de ces batailles d’experts, l’arrivée d’i2 Six pourrait changer la donne. Nucleus estime ainsi que les entreprises qui ont été incapables d’amortir leurs investissements ou même de déployer leur solution du fait du risque
encouru, du coût et de la complexité de l’implémentation devraient considérer une mise à niveau. Le cabinet ajoute même qu’un petit investissement incrémental devrait aider à payer la solution.Nucleus recommande aux entreprises en quête d’une solution de gestion de la chaîne logistique de considérer i2 Six. Les raisons en sont multiples : l’architecture basée sur les services web devrait faciliter l’intégration, faire
baisser le nombre de développeurs impliqués en interne et réduire le besoin en consultants.

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Renaud Edouard