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Didier Delepine (Equant) : ” Le marché des télécoms a besoin d’opérateurs spécialistes “

Equant et Global One ont annoncé leur fusion. Didier Delepine, PDG d’Equant nouvelle mouture, évoque le rapprochement des deux groupes.

Comment s’est déroulée la fusion des offres d’Equant et Global One ? Il se murmure que les produits Equant seraient plus mis en avant que ceux de Global One. Je ne sais si l’on peut dire cela. Le responsable des produits chez le nouvel ensemble Equant est issu de Global One. Les spécialistes ont analysé le portefeuille des produits. Il s’avère qu’ils sont en fait très proches les uns des autres.Pour les équipes aussi, la fusion Equant/Global One semble plutôt avoir été perçue comme une absorption de Global One…Dans toute fusion, rien n’est facile pour les individus. Nous avons essayé de communiquer au maximum. En France, cela s’est bien passé. Nous avons par exemple maintenu le rôle de distributeur de Transpac.On évoque tout de même 3 000 suppressions de postes.Nous tablons sur 10 à 15 % de réduction d’effectif, soit 1300 à 2 000 postes. Mais le chiffre final peut différer de cette estimation. Ces coupes sont normales, il y a des redondances.
Tout cela est logique, sachant que Global One et Equant cohabitaient dans de nombreux pays. Les efforts porteront plutôt sur les équipes techniques. Des réaffectations au sein du groupe France Télécom auront lieu.Quelles vont être les économies générées par l’intégration des deux réseaux ?La grande valeur de la fusion est que les deux opérateurs ont recours aux mêmes technologies. L’effort d’intégration permettra une économie de 100 millions de dollars (118 millions d’euros) par an sur les 300 espérés. Nous redéploierons du matériel, nous fermerons certains centres. Ce rapprochement a un sens industriel.Lors de l’annonce de la fusion, vous avez évoqué l’échec des grandes alliances. Quelles erreurs ont été commises ?Un réseau doit être contrôlé par une seule entité. L’alliance ne marche pas si on veut décider vite, construire un réseau sans coutures. Toute alliance qui n’est pas suffisamment contrôlée a peu de chances de réussir.Est-ce que Global One a commis des erreurs ?Global One a un très beau réseau. Mais ses forces de vente n’ont peut-être pas bénéficié d’une direction suffisamment sensible aux coûts réels du réseau. Global One s’est engagé sur un trop grand nombre de marchés, avec des durées de contrat et des tailles d’entreprise trop différentes… On ne peut pas tout faire.Qui sont vos principaux concurrents aujourd’hui ?Nos plus grands concurrents sont les opérateurs historiques nationaux. Ce sont de vrais concurrents car les grandes sociétés sont souvent déjà en rapport avec eux, surtout en ce qui concerne la voix. Par ailleurs, nous affrontons des opérateurs comme Infonet sur les services IP.

Le nouvel Equant, en chiffres

  • CA : 3 milliards de dollars en 2001 (3,55 milliards d’euros) ; 5 milliards de dollars (5,92 milliards d’euros) prévus en 2004
  • 3 700 entreprises clientes
  • Présence dans 220 pays.

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Propos recueillis par Guillaume Deleurence