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Des sanctions sans impact immédiat, selon les analystes

Dans quelques heures, Microsoft devrait rendre publique sa proposition de solution pour répondre à la demande du département de la Justice de voir l’éditeur se séparer en deux entités. Pour les analystes, l’impact du procès sur le marché se ressentira à plus long terme.

Alors que Microsoft s’apprête à rendre publique sa propre ” suggestion de remède ” que l’éditeur accepterait de se voir imposer (ainsi est faite la législation américaine), les analystes se perdent un peu en conjectures.Pour certains, une menace d’éclatement de la firme de Bill Gates en deux, ou plus, ne peut faire que du bien à l’éditeur. Ainsi, pour Robert Enderle, vice-président du cabinet d’analystes Giga Information Group, l’attitude de Microsoft vis-à-vis de ses clients et de ses concurrents rappelle l’IBM des années soixante-dix et quatre-vingt, lorsque son arrogance avait failli conduire l’entreprise à la faillite : “Microsoft avait besoin d’un coup de semonce. Cette entreprise est devenue trop bureaucratique et tournée vers elle-même”, explique l’analyste.L’arrogance des deux dirigeants de Microsoft, Bill Gates et Steve Ballmer, qui se répandent, et cela depuis des mois dans la presse et à la télévision, pour expliquer que leur entreprise n’a rien fait de mal est tout à fait significatif de cet état d’esprit et pourrait ainsi aboutir au résultat opposé de leur démarche. “Ils disent exactement ce que le département de la Justice (le plaignant, Ndlr) voudrait qu’ils disent : c’est le meilleur moyen de se mettre à dos, dès maintenant, les juges qui se prononceront en appel”, poursuit Robert Enderle.Du point de vue du marché de la micro-informatique, peu d’observateurs s’attendent à des modifications significatives à court terme. “Les consommateurs continueront d’acheter les logiciels de Microsoft, que la firme soit ou non éclatée”, pronostique Dan Kuznetzky, analyste au cabinet IDC. Pour les fabricants de PC, qui préchargent les produits de l’éditeur dans leurs machines, là encore, peu de changements sont à attendre dans l’immédiat. “En revanche, lorsque les contrats actuels arriveront à expiration, il se pourrait que des concurrents comme Corel ou Sun, avec leurs nouvelles suites logicielles orientées vers Internet, exercent une concurrence plus sérieuse qu’aujourd’hui.”Quoi qu’il en soit, la plupart des analystes sont d’accord sur un point : la période pendant laquelle se déroulera le procès en appel de Microsoft ne sera pas favorable à l’éditeur. Un cours de Bourse qui devrait chuter, des salariés émérites, mais découragés, pourraient quitter lentreprise et les partenaires traditionnels de la firme seraient peut-être, pour la première fois, tentés de regarder ailleurs…

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Jean-Baptiste Su