Des chercheurs de l’Université Northwestern aux États-Unis ont développé une paire de lunettes de réalité virtuelle destinée aux souris. Comme le montrent les photos partagées par l’université, les lunettes se composent de deux écrans OLED, répartis de chaque côté de la tête de l’animal. L’intégralité du champ de vision de la souris est obstruée par les images affichées sur les dalles.
« Nous avons conçu et construit un support personnalisé pour les lunettes », détaille John Issa, un des chercheurs impliqués dans l’étude.
Grâce à ces lunettes AR, baptisées « Miniature Rodent Stereo Illumination VR » ou iMRSIV, les chercheurs peuvent étudier la manière dont le cerveau des souris réagit dans certaines situations. Le dispositif doit surtout permettre de simuler efficacement une traque par un prédateur venant des airs. Comme l’explique l’étude, « le haut du champ de vision d’une souris est très sensible ». Dans la nature, elles guettent en effet en permanence l’apparition d’un oiseau. Une fois que la simulation est lancée, les chercheurs enregistrent l’activité cérébrale de leur cobaye. Pour les besoins de l’expérience, la souris est placée sur un tapis roulant.
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Un atout pour la recherche
Auparavant, les scientifiques se servaient d’un assemblage d’écrans pour faire croire à la souris qu’elle était pourchassée par un prédateur. Comme l’explique Daniel Dombeck, le chercheur principal de l’étude, « les laboratoires ont utilisé de grands ordinateurs ou des écrans de projection pour entourer un animal » jusqu’à aujourd’hui. Cette approche est imparfaite. Elle ne permet pas d’immerger complètement la souris :
« Pour les humains, c’est comme regarder la télévision dans votre salon. Vous voyez toujours votre canapé et vos murs. Il y a des indices autour de vous, vous disant que vous n’êtes pas à l’intérieur de la scène ».
C’est pourquoi les scientifiques américains se sont tournés vers la réalité virtuelle, où « vous ne voyez rien d’autre que la scène projetée ». Les résultats du dispositif ont été très concluants. Les souris plongées dans une expérience VR réagissent nettement plus rapidement, et de façon plus intense, que celles placées dans un environnement classique composé d’écrans.
« Après la première session, elles pouvaient déjà terminer la mission. Elles savaient où courir et cherchaient les bons endroits pour obtenir des récompenses. Nous pensons qu’ells n’ont peut-être pas besoin d’autant d’entraînement parce qu’ils peuvent s’engager avec l’environnement d’une manière plus naturelle », indique
Grâce à cette technique, c’est la première fois que l’activité cérébrale d’une souris traquée par une menace aérienne, comme un hibou, a été enregistrée. Les chercheurs ont ainsi pu récolter des informations précieuses sur la manière dont les circuits neuronaux d’un animal s’activent dans certaines situations nécessitant de surveiller le ciel. À l’avenir, les scientifiques vont s’attarder sur l’activité cérébrale d’une souris qui joue le rôle d’un prédateur. Ils espèrent aussi que leur création va faciliter la recherche sur le cerveau.
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Source : Université Northwestern
