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« Demain, il y aura des morts » à cause des objets connectés, selon l’ANSSI

L’agence nationale cherche à sensibiliser les développeurs sur les aspects de sécurité informatique, qui sont trop souvent ignorés dans la course mondiale aux appareils connectés.

A l’occasion du Forum international de la cybercriminalité (FIC 2016), l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) a tiré la sonnette d’alarme au sujet des objets connectés. Ces nouveaux appareils high-tech se multiplient à grande vitesse, mais comme le développement se fait souvent très rapidement – pour faire face à la pression du marché – la qualité du code laisse souvent à désirer, ce qui crée des risques au niveau du fonctionnement et de la sécurité.

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Depuis plusieurs années, les chercheurs en sécurité n’arrêtent pas d’alerter l’opinion publique en analysant pêle-mêle bracelets, montres, webcams, disques durs, jouets, etc. Dernière affaire en date : la poupée connectée Barbie qui serait victime de 14 failles de sécurité.

Des développements « effrayants »

Mais selon Guillaume Poupard, directeur général de l’ANSSI, la situation serait particulièrement préoccupante dans le domaine de la santé. « La santé numérique va avoir un impact absolument incroyable. Par contre, avec les yeux de l’informaticien expert cyber, c’est juste effrayant. Quand on voit la quantité d’informations récoltées, quand on voit l’action que tout cela peut avoir sur les patients, il y aura des morts demain », estime-t-il. Pour autant, il ne s’agira pas nécessairement d’assassinats ciblés, mais plutôt de dégâts collatéraux, dans la mesure où « ces appareils vont se faire polluer par des attaques qui ne leur étaient pas destinées ».

Comment éviter ce scénario catastrophe ? Une première étape est la sensibilisation des développeurs de ces appareils. « Il faut aller voir ces gens-là et leur expliquer qu’à défaut d’une bonne sécurité, leur produit ne sera rien de plus qu’un feu de paille. C’est un discours qui marche très bien avec certains, d’autres font encore un rejet quasi-idéologique », poursuit Guillaume Poupard.

Outre la sensibilisation, l’ANSSI promet également une implication plus directe. « Sur la voiture connectée, on sera beaucoup plus regardant », souligne le directeur général. Sur ce domaine, l’agence nationale ne se retrouve d’ailleurs pas toute seule. En juin dernier, la Gendarmerie nationale a créé l’Observatoire central des systèmes de transports intelligents (OCSTI) dont le but est de recenser les risques de la voiture connectée et de créer une plateforme de dialogue avec les fournisseurs.

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Gilbert KALLENBORN