Passer au contenu

Demain, des puces informatiques sans fil

Des recherches menées aux Etats-Unis laissent entrevoir une évolution radicale du sans-fil : des puces autonomes dotées d’émetteurs.

Au cours d’une expérience effectuée en mai dernier, des chercheurs de l’université de Floride ont démontré la faisabilité d’un composant unique, de la taille d’un ongle, regroupant processeur, émetteur-récepteur et antenne au sein d’une seule et même puce.Le degré de miniaturisation de la puce est admirable. Mais ses applications potentielles sont encore plus étonnantes.En premier lieu, une puce sans fil peut constituer une alternative aux composants traditionnels, pour augmenter la rapidité des ordinateurs, en supprimant les connexions à l’intérieur même du processeur. En d’autres termes, la puce communiquerait, sans fil, avec elle-même, ou plus exactement synchroniserait les différentes parties qui la composent, par ondes radio : donc, de façon quasi instantanée. Une technologie qui pourrait permettre de produire des processeurs cadencés à 100 GHz, tout en s’affranchissant de la problématique de la finesse de gravure des composants.

De multiples applications

Mais des puces sans fil pourraient aussi communiquer avec l’extérieur. En tant que composants autonomes, elles pourraient avoir de multiples applications. En temps de guerre, les militaires pourraient larguer sur une zone plusieurs milliers de puces couplées à de minuscules micros, permettant d’espionner ce qui se dit au sol. On pourrait également répartir des puces dotées de capteurs de mouvements à l’intérieur des murs d’un bâtiment, permettant ainsi de détecter des présences humaines en cas d’effondrement…” Le principal avantage de l’intégration d’antennes dans des puces sans fil réside dans le faible coût, la compacité et la simplicité d’utilisation “, explique l’un des responsables du projet à l’université de Floride.Mais si le principe est intéressant, ses applications sont encore loin d’être pleinement opérationnelles. En particulier, le problème de l’alimentation électrique des puces n’est pas simple. Il y a deux possibilités : soit alimenter les puces en les connectant comme des composants traditionnels (mais leur utilisation est alors moins simple car dépendante d’un circuit externe), soit leur adjoindre des piles miniatures (et se pose alors le problème de l’autonomie).” Si le circuit transmet de façon peu fréquente, par exemple, quelques fois par jour, il est toutefois possible d’envisager une durée de vie très longue, de plusieurs années “, envisage le responsable.La réalité économique de la technologie demeure incertaine, même si son concepteur se veut optimiste : “Je pense quune puce sans fil pourrait être disponible commercialement dans les cinq prochaines années “, prédit-il.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Cyril Fievet