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Dégroupage au compte goutte

Un an après la demande d’ouverture des répartiteurs de France Télécom, seul le marché de l’accès à internet pour les entreprises semble faire son chemin. À Paris, Lyon et Marseille pour la technologie DSL, dans une dizaine de villes pour la boucle locale radio (BLR).

L’an I du dégroupage touche à sa fin. Combien d’opérateurs, parmi les 130 ayant effectué une demande de licence auprès de l’ART (Autorité de régulation des télécommunications), ont installé des DSLam dans les répartiteurs de France Télécom ? Trois, au dire de l’opérateur historique, à savoir Kaptech, FirstMark et Colt. Coïncidence, ces trois acteurs se focalisent sur les prestations destinées aux entreprises. Plus précisément, Kaptech et Colt, qui font de l’accès DSL, limitent leur localisation aux trois grandes villes françaises que sont Paris, Lyon et Marseille. Le reste du territoire sera couvert par la revente d’une offre DSL de France Télécom. Pour sa part, FirstMark et la BLR ont plutôt le vent en poupe puisque l’opérateur couvre Nantes, Lyon, Strasbourg, Paris-Nord, Marseille et Lille.Sur le marché de l’accès DSL résidentiel, un véritable vent de contestation anime les opérateurs alternatifs face à l’opérateur historique. “Les conditions de référence de France Télécom pour le résidentiel ne permettent pas de faire quoi que ce soit”, accuse Frédéric Gastaldo, directeur général de LDCom. Claude Olier, directeur général du groupe Colt, qualifie même de “suicidaire” l’arrivée d’un opérateur dans le dégroupage pour le grand public. La révolte gronde, au point que les opérateurs ayant souscrit au protocole d’accord, établi en mai dernier avec France Télécom, n’ont pas signé la convention au 30 septembre 2001, malgré 4 révisions. Si certains ont jeté l’éponge, à l’image de Cegetel, les autres restent pourtant confiants et caressent l’espoir d’un accord à plus ou moins brève échéance.

Noos se déploie

Faisant partie du plan câble, Noos n’est donc pas concerné par le dégroupage. Il positionne néanmoins une offre concurrente à celles des précédents opérateurs sur Paris et en banlieue, ainsi que dans certaines agglomérations de province. Dans ces villes, NoosNet Pro fournit un accès illimité et permanent avec des débits descendants de 1 100 kbit/s et montants de 128 kbit/s, 20 adresses e-mails et 400 Mo d’espace disque pour son site internet. Cette prestation est commercialisée au prix compétitif de 89 ? par mois, auxquels s’ajoutent 92 ? d’installation et 10 e mensuels pour la location du modem.Plutôt destinée aux TPE, NoosNet Pro illustre une stratégie qui s’appuie sur la propriété des prises et de l’infrastructure sur le dernier kilomètre, ainsi que sur la location des dorsales aux opérateurs, dont fait partie France Télécom. Le modèle économique semble fonctionner ; pourtant, l’opérateur historique a cédé les 49,9 % qu’il détenait dans Noos à Morgan Stanley (22,9 %) et NTL (27 %).

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Lionel Sarrès