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Darl McBride (SCO) : ‘ Nous nous battons pour le bien de l’industrie logicielle ‘

SCO a décidé de récolter les fruits de sa propriété intellectuelle sur Unix. Il s’en est suivi un procès contre IBM et l’implication des utilisateurs de Linux. Le PDG de SCO répond à nos questions.

Une bonne partie de la communauté Linux voit en SCO un empêcheur de tourner en rond…Linux comporte des portions d’Unix, dont SCO est l’unique propriétaire. Nous sommes conscients de faire beaucoup de mécontents. Pourtant, c’est la bataille du siècle : les choses vont changer en ce qui concerne la propriété
intellectuelle d’informations numériques, et nous montons au front pour le bien de tous. C’est un peu comme lors de la création des Etats-Unis d’Amérique : au début, les gens s’appropriaient simplement la terre, puis les choses se sont
organisées.Comment accueillez-vous le fait que votre procès contre IBM ne sera jugé qu’en 2005 ?Ce délai nous fait du mal. D’un autre côté, étant donné que nous avons révoqué le contrat Unix d’IBM, ce dernier nous devra, selon nous, de 40 à 50 milliards de dollars par an si la justice nous donne raison.
Parallèlement, cinq millions de serveurs avec un noyau Linux 2.4 ou supérieur ont été déployés. Ce qui représente des milliards de dollars(1)Que répondez-vous à l’argument d’IBM, qui met en avant la GPL(2) ?Il est intéressant de voir le ralliement que cet argument a généré. IBM a choisi de surenchérir en mettant en avant la GPL. Sujet que nous n’avions pas soulevé. Nous pensons que l’utilisation de notre code relève des lois de
copyright, et non de la GPL. Il s’agira du second round de la bataille.Quel message adressez-vous aux entreprises qui utilisent Linux ?Il est vrai qu’elles s’inquiètent pour le futur de leurs logiciels d’entreprise et qu’elles redoutent les litiges. Remplacer le code incriminé ne paraît pas envisageable, même si nous serions les premiers à approuver une telle
solution. Mais il s’agit de millions de lignes et non de quelques dizaines. De plus, les parties empruntées sont précisément celles qui ont rendu Linux apte au déploiement en entreprise, comme SMP ou Numa. Nous invitons donc les entreprises à se
mettre dans la légalité en achetant notre licence pour l’utilisation du code binaire de Linux, ou en revenant à une version de Linux antérieure à 2.4, qui suffira probablement à certaines sociétés.Comment SCO se porte-t-il financièrement ?Nous allons de mieux en mieux. Il y a un peu plus d’un an, l’action stagnait dangereusement en dessous du seuil de un dollar. Depuis, elle s’est montrée l’une des trois plus performantes du Nasdaq. SCO est passé d’une valorisation
d’environ 10 millions de dollars à 130 aujourd’hui. Nous avons réduit nos coûts, affichons maintenant des résultats positifs et n’avons pas de dette à long terme.Quelle direction allez-vous suivre au niveau des produits ?A côté des personnes en charge des affaires légales, nous comptons quand même trois cent vingt-cinq employés qui planchent sur notre c?”ur de métier, Unix. Ce dernier représente un marché de 21 milliards de dollars, quand
Linux ne pèse que 2 milliards. La marque SCO, relancée il y a un an, véhicule une forte image. Notre base installée est beaucoup plus large que ce que laisse penser le chiffre d’affaires, car certains serveurs sont en place depuis très
longtemps. On recense quatre mille trois cents applications développées pour SCO ?” principalement des solutions verticales. A cela s’ajoute une nouvelle communauté provenant de six mille licences du source System V. Enfin, nous
allons établir de nouveaux partenariats et réaliser des acquisitions.

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Annabelle Bouard