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Computer Associates prêt pour un nettoyage à SEC

Le cinquième éditeur mondial de logiciels confirme l’existence de plusieurs enquêtes préliminaires de la SEC (Security Exchange Commission) et de la justice fédérale américaine sur ses pratiques comptables.

L’éditeur de logiciels de sécurité Computer Associates (CA) est dans la ligne de mire de la justice américaine. La semaine dernière, le New York Times révélait que la société basée à Islandia (Long Island) faisait l’objet de plusieurs enquêtes préliminaires de la part des autorités fédérales et de la SEC (Security Exchange Commission), le gendarme de Wall Street. Objectif : faire la lumière sur les pratiques comptables?” de plus en plus critiquées ?” du cinquième éditeur mondial de logiciels.A Wall Street, où l’on entend désormais tout faire pour éviter un mauvais remake du scandale Enron, l’intérêt soudain de la justice pour CA a fait l’effet d’une bombe. Sitôt la nouvelle connue, le titre Computer Associates s’est effondré. Après avoir atteint 38,74 dollars cette année, l’action ne valait plus que 16 dollars vendredi en fin de séance.

Primes indexées sur le cours de Bourse

Certains analystes sont inquiets quant au niveau d’endettement de l’éditeur et sur son actuelle marge de man?”uvre financière. Début février, l’agence de notation financière Moody’s avait déjà placé en observation la dette principale à long terme et à court terme de Computer Associates. Vendredi dernier, Standard and Poors, une autre agence de notation lui emboîtait le pas.Comme beaucoup de sociétés cotées en Bourse, Computer Associates a pris l’habitude, depuis octobre 2000, de présenter ses résultats financiers en mode pro forma. Sans être illégale, cette pratique se démarque des règles comptables américaines en permettant notamment d’exclure certaines dépenses des coûts opérationnels.Or, selon une information révélée la semaine dernière par le
New York Newsday
, et basée sur le témoignage d’anciens employés, cette présentation aurait permis à l’éditeur de diffuser une version biaisée de ses résultats financiers. Cette man?”uvre, dont l’objectif visait à soutenir le titre de l’éditeur coté à Wall Street, aurait par ailleurs pu profiter aux dirigeants de CA.Déjà, l’été dernier, la direction de Computer Associates, avec à sa tête Charles Wang et Sanjay Kumar, avait eu à répondre à certaines de ces accusations. Elles émanaient alors de Sam Wyly, un milliardaire texan controversé, qui tentait à cette époque une prise de contrôle ” à la hussarde ” de la société.Après avoir affirmé ne pas être au courant d’une éventuelle enquête préliminaire, la direction de Computer Associates en a finalement reconnu l’existence. Son président directeur général, Sanjay Kumar, a déclaré vendredi dans une conférence de presse téléphonique que Computer Associates était prêt à fournir aux enquêteurs “toute information nécessaire pour dissiper les nuages” qui pèsent aujourdhui sur son avenir.

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Philippe Crouzillacq