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Comment Tesla profite de son savoir-faire technologique en pleine pénurie de composants

L’entreprise d’Elon Musk veut produire presque deux fois plus d’autos en 2021, en pleine crise des composants. Une promesse qu’il pourrait tenir grâce à sa maîtrise du matériel et du logiciel.

Comment Tesla peut-il envisager produire 80% de véhicules en plus en 2022 qu’en 2020 alors que le monde est en pleine pénurie de composants électroniques et que le reste de l’industrie auto envisage une baisse de 15% par rapport à 2019 ? Point de tour de passe-passe ou d’approvisionnement mafieux, mais une réponse assez simple : dans le monde de l’automobile, Tesla est un « Petit Poucet », mais aussi un spécialiste de la technologie, comme le détaille très justement le Wall Street Journal dans un article.

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Commençons par ce dernier point : contrairement au reste des constructeurs auto, Tesla ne passe pas par des sous-traitants pour son approvisionnement technologique. Quand BMW contacte (par exemple) NXP qui fait produire ses puces à architecture ARM où il veut (TSMC, Samsung, STMicroelectronics, etc.), Tesla conçoit quant à lui ses puces en interne ou en partenariat direct avec des concepteurs de puces (AMD notamment) et traite directement avec les fabs.

Autre avantage, l’intégration : un analyste de Bain Capital note ainsi un exemple, l’audio et la reconnaissance vocale et gestuelle. Les constructeurs traditionnels gèrent le contrôle des enceintes, celui de la voix et celui des mouvements avec trois assemblages de puces séparées. De son côté, Tesla fait tout avec un seul groupe.

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À ce savoir-faire hardware, s’ajoute un avantage clé en matière de logiciel. Là encore, quand le constructeur automobile classique intègre non seulement des puces, mais aussi des briques logicielles développées par ses sous-traitants, Tesla va bien plus loin. Puisqu’il maîtrise tout le software de ses autos, il est à même de faire plus de choses avec moins, mais aussi de changer plus rapidement de fournisseur de puces en réécrivant tout ou partie du code pour des puces différentes – un atout clé quand on arrive à mettre la main sur un autre type de processeurs.

Finalement, c’est aussi la petite taille et le côté « star montante » qui aident Tesla. Quand les sous-traitants ont l’habitude de contrats très lourds et figés chez les mastodontes du monde de l’auto, Tesla est plus agile, facile à gérer. Avec seulement 627.000 véhicules livrés sur les 9 premiers mois de 2021 et une structure plus agile et plus technophile, Tesla est un client moins contraignant en termes de volume et profite de son d’image de marque innovante, contrairement aux « vieux » de l’industrie. Ce qui facilite les arrangements ponctuels et rapides.

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Il reste à voir comment Tesla se comportera en grossissant. Mais ce qui est sûr, c’est que le « petit » a déjà beaucoup influencé les gros : selon Gartner, d’ici à 2025, la moitié du Top 10 des constructeurs auto envisage d’avoir les mains dans le cambouis dans le design de leurs propres puces. Quoi qu’on pense des voitures et du patron de Tesla, l’impact de l’approche technologique de l’entreprise américaine sur le reste de l’industrie est réel.

Source : Wall Street Journal

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