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Clusters Linux : un excellent rapport performances/prix

Solution particulièrement économique, le clustering Linux commence à se développer au sein des entreprises. Mais le manque d’outils d’administration freine encore son essor.

De plus en plus utilisée dans les milieux scientifiques, la mise en grappe de serveurs Linux (ou clustering Linux) est une alternative économique à l’achat de supercalcuteurs hors de prix. Il s’agit en effet d’interconnecter plusieurs serveurs ” classiques ” qui traitent les tâches applicatives du système en parallèle, comme une seule machine virtuelle. Après l’émergence de ce clustering dit ” de performances “, le clustering de haute disponibilité (qui répartit les requêtes sur les n?”uds du cluster) fait son apparition, notamment grâce à la forte demande des sociétés Internet, mais qui ont rarement les moyens d’investir dans les produits actuels de répartition de charge. “Pourquoi irais-je dépenser des centaines de milliers de francs dans des commutateurs web, alors que ce ne sont finalement que des routeurs Linux ?”, plaide Éric Lafond, cofondateur de Cerclo. com. Cependant, le développement des clusters Linux est pour l’instant freiné par le manque d’outils d’administration : conscients de ce marché prometteur, éditeurs et constructeurs commencent tout juste à adapter leurs outils existants au système d’exploitation libre.

Des outils plus ou moins ergonomiques

La jeune société Alinka a joué le rôle de précurseur en lançant deux logiciels de clustering Linux, Alinka Raisin, pour les architectures à hautes performances, et Alinka Oranges, logiciel qu’utilise Cerclo. com, pour la haute disponibilité. “Notre cluster fonctionne en mode maître/esclave. Une fois la machine ma”tre configurée, elle se charge de reproduire le même modèle sur les n?”uds. Toute l’administration du cluster est assurée par cette machine, à travers une interface web très conviviale”, explique Éric Lafond. Le serveur maître agit en fait comme un routeur, doublé d’un coupe-feu. Le dialogue entre les n?”uds se fait de plus en proto- cole sécurisé SSH (Secure SHell). L’ensemble des serveurs correspondant à une seule unité virtuelle, une adresse IP publique unique lui est affectée, ce qui simplifie nettement la gestion du système. “On peut tout faire avec le produit d’Alinka, et facilement : changer la fonction d’un serveur, paramétrer le mode de répartition de charge, modifier la fréquence des tests de contrôle du serveur maître sur les n?”uds, etc.”

À défaut d’outil convivial tout-en-un, des solutions existent au sein des logiciels libres. Le laboratoire national Henri Becquerel utilise par exemple la bibliothèque PVM (Parallel Virtual Machine) pour effectuer ses calculs en parallèle sur les machines de son cluster de performances. “Cela ne pose pas de problème, car le code de nos programmes est compatible avec PVM, qui permet de créer le cluster et de gérer tous les processus. Au départ, nous avions affecté des processus spécifiques à chaque n?”ud, mais nous préférons finalement qu’ils se répartissent de manière aléatoire”, précise Jean Gouriou du LNHB (Laboratoire national Henri Becquerel). Si les fonctions d’administration de PVM sont quasiment les mêmes que pour Alinka Raisin, elles sont cependant moins faciles à utiliser, ce qui n’effraie ni les milieux scientifiques, ni les adeptes de Linux. Du même acabit que PVM, la bibliothèque MPI (Message Passing Interface) permet également au cluster de travailler en parallèle, mais seulement s’il s’agit de machines homogènes. Jean Gouriou reste en tout cas fidèle à ces outils libres et conclut : “Nous n’avons pas besoin d’un outil d’administration globale. Nous ne passons pas notre temps à modifier les paramètres du cluster…”

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JULIE DE MESLON