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BT Ignite est en dérangement

Dans le collimateur, la branche services et solutions pour les firmes internationales doit recentrer ses opérations sur l’Europe pour renouer avec les bénéfices.

BT Ignite est dans l’?”il du cyclone. Selon les dernières recommandations managériales, la division services et solutions pour les entreprises internationales de BT doit impérativement dégager des profits avant 2003. Sa branche européenne, dont les résultats avant impôts et charges (Ebitda) se sont soldés par 151 millions d’euros de pertes pour l’exercice clos au 31 décembre 2001, est au centre de la tourmente. Rien d’étonnant a priori pour Ignite, qui sort d’une vague de restructurations importantes. “Durant l’année 2000, nous avions décidé de séparer les activités mobiles et fixes de cinq de nos filiales européennes”, explique Ann Caluwaerts, vice-présidente stratégie en charge de l’Europe chez BT Ignite. Dont acte. La division a aujourd’hui intégré les opérations fixes – et pour la plupart déficitaires – de l’Allemande Viag Interkom : Esat en Irlande, BT Belgium, Telsat aux Pays-Bas et les activités espagnoles. Une énorme fusion qui a eu pour conséquence de recentrer la stratégie de BT autour de sa division internationale : “Auparavant, toutes ces sociétés disposaient d’une stratégie de marchés propre. Désormais, tout est unifié sous le management de BT Ignite, ce qui donne l’avantage d’une organisation fonctionnelle”, poursuit Ann Caluwaerts. Une stratégie à laquelle l’intégration de Concert vient ajouter une nouvelle pierre. Joint-venture créé avec AT & T en 1998, Concert a en effet été dissout fin 2001, et ses actifs sont revenus aux deux sociétés mères. Des intégrations difficiles à gérer pour Ignite – 2 200 licenciements ont été annoncés en avril dernier – à qui incombe aujourd’hui la mission de remettre de l’ordre dans les comptes de ses anciennes filiales. La stratégie de ces sociétés européennes a en effet largement achoppé ces dernières années sur leurs espérances en matière de haut débit. Ignite avait en effet investi beaucoup d’argent pour recouvrir l’Europe d’un réseau de fibre optique de 55 000 km reliant 290 villes. La compagnie espérait alors que les petites et moyennes entreprises se tourneraient vers les réseaux à haut débit. Si la stratégie s’est révélée concluante en Espagne et en Irlande, où la pénétration des PME est importante, les autres pays n’ont pas répondu à l’appel. Face à l’échec, Andy Green, CEO d’Ignite, a annoncé son retrait progressif dans les six prochains mois du marché des PME et de la clientèle privée en Europe. Un choix sensé : ce marché ne représente aujourd’hui que 1 % des revenus du groupe BT.

Moins de clients, plus de cash

À l’inverse, les grosses entreprises sont le nouveau c?”ur de cible : “Nous pensons qu’il y a environ 10 000 clients “corporate” en Europe, commentait récemment Andy Green. Et ce ne sont pas les 100 compagnies multinationales sur lesquelles Equant [concurrent majeur d’Ignite, ndlr] se concentre aujourd’hui.” Une stratégie qui revient à générer plus de cash sur moins de clients. Et pour bien marquer qu’Ignite a les moyens de contre-attaquer, la société a annoncé une série de nouveaux services. À commencer par le lancement d’un nouvel IP VPN (réseau privé virtuel au protocole internet) fondé sur une plateforme MPLS (Multi Protocol Label Switching), quIgnite a récupérée de feu Concert. Le lancement de ces nouveaux services devrait contribuer à augmenter la croissance du groupe. Et, là encore, Ben Verwaayen a placé la barre haut : rien moins que 15 % par an pour les trois prochaines années…

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Stéphanie Salti