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Avec le peer to peer, est-ce la fin du modèle client-serveur ?

L’échange direct de fichiers entre internautes est à la mode. Les analystes prédisent même qu’il s’agit du prochain paradigme lié à internet.De là à imaginer la suppression des serveurs, il n’y a qu’un pas.

Le “peer to peer” est la prochaine application phare du net “, affirment sans préambule les analystes du Gartner Group. Nombre de start-up se sont jetées avidement sur le créneau de l’échange direct de fichiers entre internautes, et les grands groupes ne veulent pas être absents du mouvement. Intel a ainsi lancé le Peer to Peer Working Group, dont l’objectif est de créer un standard de programmation en peer to peer (P to P). Sun vient d’acquérir une start-up qui développe un moteur de recherche spécialisé, Infrasearch.Le peer to peer va bien au-delà de l’échange de fichiers musicaux MP3, popularisé par Naps-ter. Cette architecture supporte des applications susceptibles d’intéresser également le monde professionnel. Parmi elles, le calcul distribué. La start-up américaine Entropia utilise ainsi la puissance des PC en veille pour différents programmes de calculs, dont Fightaidsathome. Ce programme a pour objectif d’aider la recherche publique à découvrir des médicaments contre le sida grâce à des simulations informatiques. Mettre ainsi en commun les ressources d’ordinateurs de bureau, souvent sous-utilisées, permet d’égaler, voire de dépasser, en puissance de calcul et en stockage les capacités des supercalculateurs.

Une infrastructure repensée

” Le “peer to peer” facilite également le travail collaboratif “, résume Sébastien Lambla, à la tête du consortium de standardisation européen Gpulp. Ainsi, l’Américain Next Page propose aux sociétés une technologie qui permet l’échange de contenus entre associés, fournisseurs, clients et employés en temps réel. ” Nos clients sont des groupes internationaux qui ont besoin de pouvoir partager des informations entre filiales géographiquement éloignées “, commente Johannes Bertelmann, directeur des ventes Europe. ” On se demande même pourquoi internet n’a pas été conçu en “peer to peer””, s’interroge Olivier Nérot, fondateur d’Amoweba, start-up française qui développe une technologie de partage des connaissances entre communautés d’intérêt.Mais passer à une architecture peer to peer demande des changements significatifs. D’abord, la suppression des serveurs ?” sauf pour quelques applications du type Napster . Équipés d’un mini-serveur de fichiers et d’un routeur, les ordinateurs deviendront eux-mêmes les n?”uds du réseau. Contrairement aux serveurs, qui sont fixes, ces n?”uds apparaissent et disparaissent dès lors que les PC sont éteints. En d’autres termes, l’univers P to P est fluctuant. Le système d’adresse du réseau doit ainsi être repensé car, contrairement aux serveurs, les PC n’ont pas d’adresse fixe. La version actuelle du protocole qui régit internet, IP 4, n’a été créée que pour gérer des n?”uds fixes. Il permet la création d’une quantité limitée d’adresses. En revanche, la prochaine version, IP 6, pourra intégrer une quantité illimitée d’adresses.Enfin, l’architecture P to P ne fait pas le même usage de la bande passante que le système client-serveur. L’ADSL (internet rapide par le fil du téléphone) est optimisé pour une utilisation asymétrique de la bande passante où les serveurs absorbent le maximum du flux. Répartir le flux sur l’ensemble des ordinateurs nécessite l’utilisation de lignes symétriques où le flux entrant est de même capacité que le flux sortant.

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