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Avec 20,7 milliards d’euros de pertes, France Télécom préfère parler de l’avenir

L’opérateur a annoncé une perte nette d’un niveau historique et un endettement de 68 milliards d’euros. Les années 2003-2005 sont placées sous le signe du redressement.

Les chiffres de France Télécom étaient attendus, Thierry Breton n’a pas cherché à biaiser. ‘ France Télécom vient de connaître les pires résultats de son histoire ‘, a-t-il annoncé
d’emblée mercredi, lors de la présentation du chiffre d’affaires. Le groupe a en effet enregistré fin 2002 une perte nette de 20,7 milliards d’euros et un endettement de 68 milliards d’euros.

Acquisitions et charges exceptionnelles

Les raisons principales sont à trouver, pour le PDG, dans ‘ la politique d’acquisition en 2000, soit 100 milliards d’actifs réalisés en cash, au plus haut de la bulle. A partir de là, France Télécom s’est mis
à courir après sa dette. ‘
Le groupe a également dû subir le poids de charges exceptionnelles, comme la fermeture d’Orange Suède ou les provisions et amortissements liés à Mobilcom, NTL, Wind, Equant et Orange Suisse. Le tout
pour 18,23 milliards d’euros.Du côté des bonnes nouvelles, la hausse du chiffre d’affaires, de 8,4 %, provient surtout d’Internet et des activités internationales. Le résultat opérationnel de 6,8 milliards, sur lequel le PDG a beaucoup insisté, a été
supérieur aux attentes, grâce surtout à un bon quatrième trimestre 2002.‘ Nous avons les disponibilités financières pour assurer notre activité sur les deux prochaines années ‘, a ajouté Thierry Breton. Ces liquidités étaient de 10,2 milliards fin
2002. Elles devraient être comprises entre 27,2 et 28,2 milliards en 2003 et 2004.Concernant les différentes activités, les chiffres d’affaires de Orange et
Wanadoo progressent de 93,1 et 96,1 %. Mais l’opérateur a accusé le coup de l’arrivée de la concurrence sur la téléphonie fixe en France, avec un recul de 6,8 % du chiffre
d’affaires.

Un plan TOP pour réduire les coûts

Pour redresser la barre, le groupe compte beaucoup sur le plan TOP et ses cent chantiers de réduction des coûts et des investissements. Sur le marketing, la publicité, la communication, l’objectif est de 200 millions pour 2003. Le
volet ‘ achat ‘ du programme devrait dégager 60 millions d’euros d’économie, et plus de 3,5 milliards d’ici 2005, selon Frank Dangeard, en charge de la politique financière de l’opérateur.Pour le reste, France Télécom se focalise sur le développement de l’ADSL (2,8 millions de lignes à atteindre cette année) et celui des forfaits pour les services fixes, la stabilisation du revenu moyen par ligne téléphonique et
l’innovation.Autant de bonnes intentions qui n’empêchent pas Thierry Breton de reconnaître, à propos des pertes : ‘ Ces chiffres donnent le vertige, mais la réactivité du groupe reste intacte. ‘ Et
puis, statistiques de l’Insee à l’appui, il se permet une note de dérision : ‘ Dans les dépenses des ménages, les télécoms croissent plus vite que les dépenses d’alcool ! J’espère que l’an prochain, nous aurons
doublé le prêt-à-porter féminin. ‘
C’est ce quon peut appeler avoir le sens des réalités.

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Arnaud Devillard