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Avant le Français Eutelsat, OneWeb aurait discuté avec la Chine

À l’agonie avec la coupure des financements de Softbank pendant la crise sanitaire en 2020, OneWeb s’était mis en faillite avec un sursis de quatre mois. Une enquête du service de renseignement britannique MI5 a conclu sous l’ombre des regards que le géant de l’Internet par satellite s’était fait approcher du pavillon chinois.

Il n’y aurait que six places en orbite basse, pour pouvoir proposer l’Internet par satellite. Six places, qui s’expliqueraient par une répartition très stricte et au panel de possibilités très faible pour les bandes de fréquences, ne laissant pas le temps aux acteurs du spatial de réfléchir à deux fois avant de se lancer. OneWeb, qui se déclarait en faillite en 2020, n’est pas passé inaperçu aux yeux du monde entier tant il faisait partie de ces acteurs avec une place suffisamment garantie. Dans un article du Telegraph, nous apprenons que la Chine aurait voulu racheter la société.

Le quotidien anglais se base sur des documents issus d’une enquête du MI5, qui découvrait la présence de ces pourparlers, à l’heure où une récupération étrangère d’un projet aussi stratégique que celui de l’Internet par satellite aurait mis à mal le pays. Les pourparlers remonteraient avant le « sauvetage » du gouvernement anglais, qui injectait 400 millions de livres sterling pour reprendre la main sur la société, avec l’aide du groupe télécom indien Bharti Enterprises. Le plan d’urgence britannique pourrait même s’expliquer par le rapprochement de la Chine, jugé comme une menace, alors qu’il arrivait très tardivement dans l’appel d’offres.

Notons que le service de renseignement du MI5 se spécialise sur la sécurité intérieure au Royaume-Uni, en termes d’espionnage, de terrorisme, de prolifération d’armes et de destruction massive. De quoi montrer l’importance donnée à un acteur comme OneWeb.

Selon les révélations du Telegraph, la Société de sciences et technologies aérospatiales de Chine, qui est une entreprise d’État, aurait mené les négociations il y a de cela trois ans. Les détails sur ce rapprochement et ces pourparlers auraient été expurgés, notamment par l’Intelligence and Security Committee of Parliament, le Comité responsable de la supervision des agences de renseignements britanniques.

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© OneWeb

La fusion de Eutelsat et OneWeb d’ici 2 mois

Depuis, OneWeb a trouvé un terrain d’entente avec la société française Eutelsat, détenue en partie par l’État français, qui investissait en 2021 plus de 700 millions d’euros pour devenir le deuxième actionnaire de la société du spatial anglaise. Entre cet investissement et celui du consortium monté par le gouvernement britannique et le groupe télécom indien, OneWeb a pu poursuivre ses lancements de satellites démarrés en 2019 et ne pas gâcher des contrats en cours, comme avec celui d’Airbus (pour la conception des satellites).

D’ici fin septembre, le destin de OneWeb sera plus intensément encore lié à celui d’Eutelsat, alors que la finalisation de leur fusion est imminente. Ensemble, les deux entreprises comptent proposer une connexion hybride, s’appuyant à la fois sur les satellites en orbite basse de OneWeb et les satellites géostationnaires d’Eutelsat, pour devenir une alternative plus sérieuse à Starlink de SpaceX et ses 3200 satellites proposant des abonnements entre ciel, terre et mer. Le lancement des premières connexions est prévu pour l’année prochaine, après un retard marqué par un autre événement majeur qui a pesé sur OneWeb et ses lancements en Russie : le déclenchement de la guerre en Ukraine.

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Source : The Telegraph


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