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Aux Etats-Unis, les secrets des abonnés aux mobiles étalés sur la place publique

Des douzaines de sociétés américaines opérant sur Internet se sont spécialisées dans la revente de relevés de communications sur téléphone portable.

Outre-Atlantique, la vie privée relève parfois du domaine public. Epouse volage, mari infidèle… moyennant une centaine de dollars n’importe quel quidam peut se procurer les relevés de communications téléphoniques mobiles de la
personne de son choix. De Locatecell.com à Bestpeoplesearch.com, on ne compte plus les sociétés qui ont investi ce créneau particulièrement lucratif.Selon le Washington Post, pour parvenir à leurs fins ces voleurs d’informations d’un nouveau genre utilisent trois techniques. Il leur arrive de disposer d’un ‘ correspondant ‘ employé par
un opérateur de téléphonie mobile, qui leur fournit de petits services. Autre solution : détenir (frauduleusement) le numéro de sécurité sociale d’une personne (l’identifiant comme possesseur d’une ligne mobile) et usurper son identité afin de
récupérer les informations concernant ses communications (noms des personnes appelées, durée des appels…). Enfin, une dernière solution consiste à essayer d’accéder en ligne et sans son consentement au compte personnel d’un abonné.

Un secteur peu réglementé

Au début de l’été 2005, l’Epic (Electronic Privacy Information Center), une organisation de défense de la vie privée, a sonné l’alarme et déposé plainte auprès de la FTC (l’agence fédérale américaine chargée des
télécommunications) contre une quarantaine de sociétés qu’elle accuse de pratiques frauduleuses. Interrogé par CBS, Noah Wieder, le responsable de l’une de ces sociétés, Bestpeoplesearch.com, tenter de minimiser le phénomène.
‘ Il ne s’agit pas d’une activité illégale. Disons que le secteur s’autorégule. C’est comme l’alcool. Si vous le laissez entre de mauvaises mains, cela peut devenir dangereux. ‘Grâce à l’impulsion donnée par l’Epic, certains parlementaires américains se sont saisi du dossier. Ils devraient présenter dès la mi-janvier une proposition de loi pour criminaliser l’accès et la revente de données concernant les
communications téléphoniques.En France, les dérives constatées aux Etats-Unis ne semblent pas d’actualité. Les opérateurs se montrent prudents quand il s’agit de communiquer ce type de données. Ainsi chez SFR pour fournir le duplicata d’un relevé, il en coûte
7 euros, après identification de la personne, et le document est impérativement envoyé au domicile de labonné qui en a fait la demande.

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Philippe Crouzillacq