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Au bord du gouffre, Corvis reste calme et recherche l’équilibre

Après un départ tonitruant, l’équipementier voit le cours de son action s’effondrer. Il préfère parler de conjoncture difficile et affirme pouvoir tenir jusqu’à la reprise.

En un an, le cours de l’action de Corvis est tombé de 70 à 1,5 dollar. Pire : au deuxième trimestre, il affiche une perte de plus de 821 millions de dollars, pour un chiffre d’affaires d’environ 65 millions. Malgré tout, il reste confiant. “En fait, sur cette somme, les charges non récurrentes et les frais exceptionnels se montent à près de 715 millions de dollars, précise Terry Unter, numéro deux de Corvis. Il a fallu en particulier, en raison de la dépression économique, procéder à un réajustement de la valeur d’Algety, acquis l’an passé. Et aussi faire face à des frais de restructuration liés au licenciement de deux cent cinquante personnes.” Quant au cours de l’action, le constructeur remarque que tous les équipementiers sont dans la tourmente. Il préfère mettre l’accent sur la bonne tenue du chiffre d’affaires et, surtout, sur la recherche de l’équilibre pour la fin 2002. Car “le besoin en bande passante chez les opérateurs étant toujours présent, le marché est donc solide “, souligne Terry Unter.

Un marché dominé par Alcatel, Lucent et Nortel

Pour parvenir à l’équilibre, pas de révolution. “Nos 700 millions de dollars en réserve doivent nous permettre de tenir jusqu’à l’éclaircie économique “, souligne Terry Unter, sans se risquer à pronostiquer une date. Côté technologie, Corvis joue la continuité. “Nous sommes fournisseurs d’équipements pour les opérateurs de c?”ur de réseau. Pas question de nous disperser vers les réseaux métropolitains, par exemple ?” un secteur trop encombré.” Le marché visé par Corvis l’est certes moins. Mais il est dominé par Alcatel, Lucent et Nortel. Installés depuis des années, ils y ont noué des relations de longue date avec leurs clients. Difficile, donc, de s’y faire une place.Pour preuve, Corvis a recruté ses trois premiers clients parmi les nouveaux entrants outre-Atlantique : Broadwing, Williams et Qwest. Rien de bien étonnant, sachant que les deux premiers étaient de ses investisseurs. Il aurait été surprenant qu’ils n’aient pas confiance dans une société sur laquelle ils ont misé. Corvis vient néanmoins d’accrocher un opérateur historique : l’Espagnol Telefonica pour un réseau sous-marin côtier. Un autre opérateur européen devrait être annoncé prochainement.

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Jean-Pièrre Soulès