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Apple veut se servir de l’iPhone pour faciliter l’analyse de votre ADN

La firme développerait des applis mobiles en collaboration avec des chercheurs pour aider à collecter en masse nos données génétiques. Elle pourrait les dévoiler lors du prochain WWDC du 8 juin.

Partagera-t-on demain ses données génétiques sur les réseaux sociaux aussi facilement qu’une performance sportive ? Apple s’y attelle en tous cas. La firme collaborerait actuellement avec des chercheurs américains pour développer des applications permettant de collecter notre ADN. La société n’a encore rien annoncé d’officiel à ce sujet. Mais selon la MIT Technology Review, ces applis pourraient être dévoilées dès le WWDC ce 8 juin à San Francisco – si le projet n’est pas abandonné d’ici là.

Comme les iPhone ne sont pas encore munis de capteurs permettant de recueillir notre ADN, les clients d’Apple se verraient proposer des tests génétiques réalisés par des laboratoires et analysés par des partenaires académiques. Plusieurs options sont ensuite possibles. Les données pourraient être exploitées par les scientifiques dans un cloud sécurisé qui ne serait pas accessible au grand public. Mais une partie des informations pourrait aussi apparaître directement sur l’iPhone des utilisateurs, d’où ces derniers pourraient à termes partager leurs informations génétiques ausis facilement qu’ils le font avec leurs données de géolocalisation actuellement. Selon des sources de la MIT Technology Review, l’objectif d’Apple serait de « permettre aux particuliers de montrer et partager » leurs données ADN dans le cadre de différentes études scientifiques.

La course à l’e-santé et à la génétique

Ce n’est pas la première offensive d’Apple dans le domaine de la santé. Il y a un an, la société avait dévoilé Health, l’appli de santé d’iOS 8 permettant de centraliser des données de santé comme son rythme cardiaque, par exemple. Au mois de mars dernier, Apple avait aussi lancé Research Kit, une plateforme qui facilite la participation de sujets à des études médicales grâce à des applis.

Avancer dans le domaine de la génétique est donc l’étape suivante logique. Avec Health et notamment la Watch, Apple s’est donné pour mission d’aider les utilisateurs à être en meilleure santé. Avec un tel programme pour constituer une immense base de données utile aux chercheurs – indépendante de la société de Tim Cook -, Apple prolonge sa position un peu plus loin et cherche à aider à la compréhension de certaines maladies.
Se posera également la question de l’accès à ces données imminemment personnelles si un utilisateur d’iPhone décide d’abandonner l’écosystème Apple. Si l’iPhone peut devenir un compagnon de santé que l’on consulterait à chaque visite chez le médecin, il faut que les données récoltées et stockées puissent être « interopérables », facilement récupérables si une personne passe sous Android, par exemple.

Le domaine de la santé numérique voit s’aligner les plus grands acteurs de la high tech. Apple va devoir faire face à une rude concurrence. Facebook avec l’appli Genes for Good, Google avec Baseline Study, mais aussi des sites de généalogie ou même le gouvernement américain, les acteurs s’intéressant à nos données de santé et génétiques sont nombreux.
Personne ne peut empêcher le grand public de partager son ADN. Reste à savoir comment les géants du Web comptent exploiter financièrement ces précieuses informations et si les Etats se doteront d’un cadre juridique pour contrôler ces nouvelles pratiques. Le retard habituel (et légitime) des législateurs vis-à-vis de l’innovation pourrait avoir, en l’occurrence, d’inquiétante conséquence…

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Samsung met un pied dans l’e-santé avant Apple – 30/05/2014

Source :
MIT Technology Review

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Amélie Charnay