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Apple lance un fonds de 200 millions de dollars pour lutter contre le réchauffement climatique

Quelques semaines après les annonces de ses actions réalisées grâce aux 4,7 milliards de dollars d’obligations vertes levées, Apple annonce un nouveau fonds destiné à financer l’exploitation de forêts de manière durable et rentable. L’objectif : annuler sa dette carbone d’ici 2030 et inciter la concurrence à le copier.

Comment lutter contre le réchauffement climatique et comment atteindre la neutralité carbone d’ici 2030 comme il s’y est engagé ? Depuis plusieurs années et plus particulièrement depuis juillet dernier, Apple multiplie les annonces et programmes visant à réduire son empreinte carbone.

Concilier durabilité et rentabilité, pour être copié…

C’est dans cette optique que le géant de Cupertino vient d’annoncer la mise en place d’un fonds vert de 200 millions de dollars, baptisé Restore Fund. Il est pensé pour remplir plusieurs missions, et doit répondre à deux objectifs, souvent jugés antinomiques : durabilité et rentabilité.

Son objectif écologique est de retirer un million de tonnes de CO2 de l’atmosphère chaque année, soit l’équivalent de ce que produiraient 200 000 voitures. Pour cela, il servira à financer des projets d’exploitation forestière à travers le monde, aussi bien en Afrique qu’en Amérique du Nord ou du Sud qu’en Asie ou même en Europe. Les arbres demeurent en effet à l’heure actuelle le meilleur moyen de capturer du CO2, et donc de lutter contre le réchauffement climatique.

Pour l’aider dans sa tâche et trouver les projets les plus intéressants, Apple s’est associé, une nouvelle fois, avec Conservation international, une association à but non lucratif américaine spécialisée dans la protection des espaces sauvages et de la biodiversité. 

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Le second objectif de ce fonds est de développer des projets qui seront rentables, sous la supervision de la banque d’investissement Goldman Sachs. Pourquoi ? Pour démontrer qu’agir pour la planète peut également générer de l’argent, quand les projets sont menés intelligemment. Or, sans être cynique, l’argent est un bon argument pour motiver les acteurs privés à agir.

Car, Apple le reconnaît volontiers, il adorerait être copié. Prouver qu’exploiter une forêt de manière durable et rentable est possible à grande échelle pourrait en effet être une bonne incitation pour que d’autres acteurs marchent dans ses pas. 

Une fois encore, Apple espère être précurseur et prescripteur d’opinion parmi les géants de la tech, qui mènent tous déjà, à différents niveaux, des efforts pour réduire ou annuler leur impact carbone à l’échelle mondiale.

Agir sur ce qui ne peut pas être contrôlé

Ce nouveau projet s’inscrit dans la stratégie globale d’Apple. Le géant californien a commencé à réduire l’impact de la conception de ses appareils sur l’environnement en utilisant des matériaux recyclés, il a également fait en sorte d’optimiser la consommation énergétique de ses produits tout au long de leur vie. Il a aussi investi massivement – et tout récemment avec l’émission d’obligations vertes pour environ 4,7 milliards de dollars – dans les énergies renouvelables pour permettre à ses propres activités et à celles de ces fournisseurs d’être « zéro émission ».

Mais ces différents efforts ne permettent de réduire ou supprimer que 75% de ses émissions. Les 25 % restants sont ceux pour lesquels Apple n’a d’autres moyens que de les compenser. Difficile en effet de contrôler certains éléments de la chaîne de vie des iPhone et autres Mac, comme leur transport, les voyages des employés d’Apple pour visiter les usines ou venir au travail, ou encore la fabrication, puis l’utilisation des produits, etc. 

Pour ces points sur lesquels Apple n’a pas la main, le géant de Cupertino doit faire en sorte d’équilibrer, pour ne pas dire « retirer », les gaz à effet de serre produits. C’est pour s’attaquer à ces 25% que le Restore fund est lancé. En se concentrant sur les forêts exploitées, Apple entend produire un double effet positif.

D’une part s’assurer que des arbres sont correctement et systématiquement plantés pour remplacer ceux qui ont été abattus. Ce qui permettra de garantir une exploitation durable de ces sites dispersés dans le monde. D’autre part, fournir une matière première toujours très utilisée, le bois, que ce soit pour des constructions, du mobilier ou encore du papier. Sur ce dernier point, Apple précise d’ailleurs que depuis 2017, 100% des fibres de bois utilisées pour fabriquer ses emballages proviennent de sources raisonnées. Même le film qui recouvre les iPhone, par exemple, est désormais produit à partir de fibre de bois, assure l’entreprise.

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Pierre FONTAINE