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Apple : comment les iPhone sont devenus des géants de l’autonomie

Alors que les iPhone 13 Pro squattent les meilleures places de nos classements d’autonomie, nous avons décidé de replonger un peu dans le passé, quand les smartphones d’Apple étaient bien moins endurants. Et pour l’exercice, nous les opposons à leurs frères ennemis, les Galaxy S, évidemment.

Cette année, les iPhone ont bien des qualités, mais l’une d’entre elles les fait sortir du lot, il s’agit de leur autonomie. Si l’iPhone 13 mini ne fait pas d’étincelle, en grande partie parce que son boîtier tout petit l’empêche d’embarquer une batterie de bonne taille, les trois autres modèles progressent fortement.

Nous avons donc décidé de réaliser un petit exercice de mémoire, de replonger dans nos bases de résultats de tests. Une exploration du passé qui montre à la fois d’où sont partis les iPhone, et d’une certaine manière les smartphones en règle générale. Si nos tests ont évolué au fil du temps et ne nous permettent pas de remonter aux origines, à l’iPhone de 2007, ils nous offrent un regard qui porte jusqu’en 2013, et aux iPhone 5s et 5c. Soit le premier iPhone 64-bit et le dernier 32-bit.

Mais pour que ce voyage dans le temps ait un sens, il faut évidemment mettre les choses en perspective. Et quoi de mieux alors que de confronter les iPhone à leurs meilleurs ennemis, les Galaxy S, de Samsung. Même si les Galaxy S ne sont pas les rois de l’endurance, ils ont une plutôt bonne réputation dans le domaine – même si désormais des concurrents chinois ont secoué tout ça. Néanmoins, revenons en 2013, et c’est le Galaxy S4 qui affrontait l’iPhone 5s (et 5c).

Autonomie polyvalente, une longue progression

Si on se concentre sur l’autonomie polyvalente, qui reproduit des usages quotidiens (surf, mail, vidéo, etc.), on constate alors que, contrairement, à ce qu’on pouvait croire, l’iPhone 5s, et sa batterie de 1560 mAh, tenait plus longtemps que le smartphone de Samsung, et sa batterie bien plus conséquente de 2600 mAh. Quinze minutes, seulement, certes, mais l’iPhone avait la main. Le triomphe est toutefois de courte durée.

Si l’infographie ci-dessus ne s’affiche pas, cliquez ici.

Les choses basculent dès l’année suivante. Pour la première fois, Apple décline son smartphone en deux modèles, les iPhone 6 et 6 Plus, pour deux tailles d’écran (4,7 et 5,5 pouces), et deux tailles de batterie (1810 et 2915 mAh). Ils tiennent respectivement 5 h 45 et 6 h 41. Un progrès donc, mais pas suffisant pour continuer à faire mieux que les Galaxy S5, S5 mini et S5 Active. La distance se creuse, et on ne peut pas dire que ce soit parce que les iPhone ont des plus petites batteries. C’est le cas pour l’iPhone 6, mais le 6 Plus bénéficie de la plus grosse batterie de cette génération-là. Pour la bonne mesure, précisons qu’à l’époque, les smartphones de Samsung ont des dalles un peu plus petites.

Pour la génération suivante, en 2015, l’écart se maintient entre l’iPhone 6s Plus et les Galaxy S6 et S6 Edge, dont les tailles d’écran grossissent et les batteries aussi.

Samsung s’envole

Mais, la vraie accélération entre les deux gammes adverses va se faire l’année suivante, en 2016. Les Galaxy S7 franchissent pour la première fois la barre des 10 h d’autonomie, atteignent même 13 h 20 pour le S7 Edge.

Il faudra attendre un an de plus (2017) pour voir un iPhone franchir le cap des 10 h d’autonomie polyvalente. Un seul des trois smartphones proposés cette année-là par Apple franchira cette barre, ce sera l’iPhone X.

Mais il est intéressant de noter également que les autonomies des 8 et 8 Plus évoluent de manière positive et forte par rapport aux modèles précédents. L’iPhone 8, le moins endurant des trois modèles proposés, fait mieux que le 7 Plus l’année précédente, qui était le plus autonome. Il a pourtant une batterie bien plus petite (1 821 contre 2 900 mAh).

Comment expliquer ce changement ? Sans doute par une optimisation logicielle, iOS 11 contenait des améliorations en ce sens, mais aussi et surtout grâce à l’A11 Bionic. C’est en effet la première puce à intégrer une partie graphique spécialement développée par Apple, et non plus une version custom d’un GPU PowerVR d’Imagination Technologies.

Entre temps, cependant, les smartphones de Samsung ont pris le large en matière de taille d’écran et affichent systématiquement des batteries plus puissantes.

01net.com – Dans la guerre d’endurance qui l’oppose aux iPhone, le Galaxy S7 est le premier à passer le cap des dix heures d’autonomie polyvalente.

Arrêtons-nous un peu pour remarquer que les Galaxy S8, S9 et même S10 ne vont pas connaître de grandes évolutions de performances en matière d’autonomie. Le S7 Edge semble avoir défini un point culminant, à 13 h, qui ne sera pas égalé ou battu avant le Galaxy S10+ et sa batterie colossale pour l’époque : 4 100 mAh.

Entre temps, les iPhone ont, eux aussi, franchi la barre des dix heures d’autonomie. On l’a dit, le premier est l’iPhone X, mais pour la génération suivante, composée des XS, XS Max et XR, toute la gamme franchit le cap et offre des autonomies supérieures à 11 h. Le XR, qui se place en compromis du rapport qualité/prix, tout en offrant une belle taille d’écran, s’offre même le record de la génération avec 12 h… pour une batterie de 2 942 mAh.

Le point de bascule pour les iPhone

Tout va basculer avec la génération suivante. Nous sommes en 2019, et les iPhone 11, 11 Pro et 11 Pro Max bousculent soudainement la donne. Là où les iPhone de la génération précédente faisaient presque aussi bien que les Galaxy S9+, une génération jugée décevante en matière d’autonomie, il faut le préciser, les iPhone 11 prennent le large. Au point que l’iPhone 11, le moins endurant de la nouvelle gamme, est légèrement plus autonome que le plus endurant des Galaxy, le S10+, dont la batterie offre pourtant presque 1 000 mAh de plus.

Pour cette première génération Pro, les iPhone affichent 18 h 01 et 19 h 18 d’autonomie polyvalente. Soit a minima presque quatre heures de plus que le meilleur Galaxy S10.

01net.com – Lionel Morillon – L’iPhone 11 est le premier à marquer une progression conséquente de l’autonomie des smartphones d’Apple.

En 2020, le cru des Galaxy S20 n’est pas des meilleurs en autonomie, avec un plus bas à 10 h 27 pour le S20 et ses 4 000 mAh, et un sommet fixé à 13 h 33 par le S20 FE. La faute à des dalles 120 Hz un peu trop gourmandes, a priori, et à un passage à la 5G, peut-être.

De son côté, Apple a sorti cinq iPhone cette même année. L’iPhone SE de seconde génération, qui occupe l’entrée de gamme et porte toujours un design avec Touch ID en bas d’écran – celui de l’iPhone 8. Les quatre autres modèles composent la famille iPhone 12, avec pour la première fois un mini (5,4 pouces), deux modèles de 6,1 pouces (un Pro et un non Pro) et un Pro Max à 6,7 pouces.

Ce dernier modèle, alors qu’il embarque une batterie légèrement plus petite que le celle du 11 Pro Max, atteint des sommets d’autonomie : 19 h 59. L’iPhone mini, à cause de son format compact, est contraint à maintenir une batterie assez petite (2 226 mAh) et n’atteint « que » 15 h d’autonomie. Ce chiffre n’est pas tout à fait un hasard puisque c’est le seuil à partir duquel on peut estimer qu’un smartphone tiendra toute une journée si on ne le sollicite pas trop intensément.

Les iPhone 12 et 12 Pro tiennent, eux, un très honorable 17 h, loin devant les S20. À taille d’écran égale, 6,7 pouces, et avec une batterie légèrement plus petite, l’iPhone 12 Pro Max tient presque 8 h 20 de plus que le Galaxy S20+. Les efforts de développements matériels internes d’Apple semblent payer à plein. Le passage à une gravure en 5 nm pour l’A14 Bionic n’est pas un détail non plus.

Si l’infographie ci-dessus ne s’affiche pas, cliquez ici.

Une nouvelle étape

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. En 2021 également, les deux géants des smartphones ont mis à jour leurs gammes. Malgré des progrès de la part des Galaxy S21, la vague iPhone 13 semble sur ce point irrésistible. Tous les smartphones d’Apple sont en progression – même si celle du 13 mini est plus anecdotique en autonomie polyvalente.

Les progrès sont également répartis dans toute la gamme, même si les modèles Pro enregistrent la plus forte progression. Le 13 Pro Max se permet de ravir deux couronnes dans nos tests : celle de l’autonomie polyvalente et celle de l’autonomie en streaming vidéo.

Si le test d’autonomie polyvalente est à nos yeux celui qui est le plus représentatif et proche d’un usage quotidien classique, nous effectuons aussi un test d’autonomie en streaming vidéo.

Un domaine dans lequel les iPhone ont toujours été historiquement assez bons, au moins en comparaison avec les Galaxy S. Toutefois ce qui pouvait être jugé comme une légère domination a pris une nouvelle ampleur cette année, avec les nouveaux encodeurs/décodeurs vidéo de l’A15 Bionic, introduite dans les iPhone 13. Une fois encore, Apple joue de son avantage sur la maîtrise du matériel, et du logiciel.

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À l’exception du 13 mini, qui progresse faiblement par rapport au 12 mini, tous les nouveaux iPhone 13 explosent dans ce test. Pour faire simple, le moins bon des trois grands iPhone 13 fait presque aussi bien que le meilleur des iPhone 12 l’année dernière. Tandis que l’iPhone 13 Pro Max tient presque une journée en streaming vidéo… mettant ainsi plus de dix heures d’autonomie entre lui et le meilleur des Galaxy S21…

Qu’on le veuille, ou non, et sans que cela présage évidemment de l’avenir, de l’évolution des uns et des autres, les iPhone sont désormais des smartphones très endurants, parmi les meilleurs toutes catégories confondues.

Apple a su travailler à l’optimisation et l’intégration de ses puces, tout contrôlant l’arrivée d’une dalle 120 Hz pour ne pas amputer l’autonomie, au contraire même. Enfin, sans être aussi conséquentes que celles qu’on trouve dans les smartphones de Samsung, les batteries proposées désormais par les iPhone ne sont pas ridicules. Loin de là. Même si leur taille ne fait pas tout.

Ces résultats ne sont toutefois pas le fruit d’un coup de chance, mais d’un travail de longue haleine. Un vrai point positif qui peut justifier l’achat d’un iPhone plutôt que d’un smartphone concurrent. Cela rend presque confiant dans le fait qu’Apple va s’atteler aux derniers « défauts » des iPhone, on pense notamment à la partie photographique dont on disait du bien et un peu de mal ici.

Il faut toutefois avant de clore ce petit historique de la progression des autonomies des iPhone vous parler d’un troisième test que nous réalisons également sur tous les smartphones que nous recevons dans notre laboratoire : le test de communication. Il s’agit tout simplement de lancer un appel, de veiller à ce qu’il ne soit pas interrompu, et de voir au bout de combien de temps l’appareil rend les armes.

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En l’espèce, c’est le dernier pré carré des Galaxy S, et surtout un domaine où les iPhone n’ont jamais excellé. Même si le score de 14h42 d’appel téléphoniques non stop de l’iPhone 13 mini n’est pas bon – c’est le pire de cette génération, il vous permettra toutefois de dire pas mal de choses à votre correspondant…

Ce test historique, qui nous sert désormais surtout à déceler un éventuel problème, avec le modem 4G/5G notamment, ne semble pas vraiment intéresser Apple. Sans doute parce que le géant américain pense que les discussions téléphoniques ne sont pas le moyen principal pour communiquer aujourd’hui. Les messages et appels audio sur WhatsApp et les dizaines d’autres messageries instantanées ne semblent pas lui donner tort. Après tout, n’est-ce pas le credo de son App Store : « il y a une application pour ça ».

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Pierre FONTAINE