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Apple accélère son effort pour réduire sa dépendance aux usines chinoises

On savait qu’Apple voulait diversifier ses pays de production pour limiter sa dépendance à la Chine, on sait maintenant que la marque veut aller encore plus vite. Apple a en effet demandé à ses partenaires industriels d’accélérer sur la mise en place d’usines hors de Chine. Et l’Inde devrait être le grand gagnant de cette manœuvre.

Outre les tensions grandissantes entre les USA et la Chine, sa nécessité a été mise en exergue lors des fermetures d’usines liées à la politique zéro COVID du gouvernement de Xi Jinping. Entre les ouvriers bloqués sur sites et les exodes massifs pour éviter ces blocus, la production de nombreuses usines a été soit mise à mal, soit carrément arrêtée. Ce qui a entrainé des manques à produire majeurs : plusieurs millions d’iPhone ne sont pas sortis d’usine… et pourraient ne jamais être vendus puisqu’ils auront raté l’échéance de Noël.

Lire aussi : 15 millions d’iPhone en moins : entre pénurie et récession, les ventes de l’iPhone 14 pourraient s’effondrer (nov. 2022)

Lire aussi : iPhone : la Chine lève le confinement chez Foxconn, Apple perdait trop d’argent (Déc. 2022)

En réalisant cette dépendance au bon vouloir d’un unique pays – qui vire de plus en plus à l’autocratie, voire la dictature – Apple veut donc passer le turbo dans la création de ses nouveaux pôles de production. Le plus important d’entre-étant le sous-continent indien.

Apple veut que la moitié des iPhone soient produits en Inde

Les ambitions d’Apple pour l’Inde sont importantes. Très importantes : selon plusieurs analystes des chaînes de production, « les ambitions long terme d’Apple seraient de livrer entre 40% et 45% d’iPhone produits en Inde ». Un chiffre énorme, ne serait-ce qu’au regard de la production actuelle qui est non seulement en différé par rapport à la Chine, mais qui plus est en dessous des 10%. Apple veut décupler les capacités locales de production, ce qui est plus facile à dire qu’à faire : l’hétérogénéité indienne tranche avec la planification d’état à la chinoise. Renforcer ou construire des chaînes d’approvisionnement prend du temps.

Mais Apple n’a pas le choix. Le risque de hausses de barrières douanières de produits Made in China par le gouvernement américain est de plus en plus grand. Et Apple fait tout pour se préparer à cette éventualité : de la production de puces 4 nm de manière locale, grâce à la future usine de TSMC. Jusqu’à la diversification de la production des produits en cours. Qui touche non seulement les iPhone qu’Apple veut produire en Chine, que les Airpods et Mac qu’Apple produit de plus en plus en Thaïlande et au Vietnam.

Mais outre limiter sa dépendance à la Chine, Apple travaille aussi à réduire celle qu’elle entretien avec son principal partenaire : Foxconn.

Réduire aussi la dépendance à Foxconn

Connu sous le nom de Foxconn, Hon hai Precision est le plus important des assembleurs d’Apple. L’entreprise taïwanaise est une énorme machine de guerre industrielle employant 1,3 million de personnes. Et l’essentiel de ses usines est basées en Chine continentale – son patron et fondateur, Terry Gou est d’ailleurs un proche de Pékin qui a tenté (sans grand succès) d’être le « Trump » taïwanais. Le souci pour Apple est que Foxconn/Hon Hai est trop chinois dans la production. Et trop dominant dans sa chaîne de valeur : en 2019, son usine de Zhengzhou exportait à elle seule 32 pour 32 milliards de dollars de produits. Et toutes les entreprises chinoises de Foxconn représentent à elle seules 3,9% (en valeur) des exportations chinoises.

Lire aussi : La Chine confine 6 millions d’habitants après les émeutes chez Foxconn, la “ville de l’iPhone” (novembre 2022)

Voilà pourquoi Apple signe le plus possible avec d’autres partenaires comme Luxshare Precision ou Wingtech Technology pour les Chinois, ou encore le taïwanais Pegatron. Des acteurs plus petits, plus modestes, mais qui ont le savoir-faire nécessaire pour la production de qualité dont a besoin Apple. Et qui va permettre à l’américain de construire des alternatives en cas d’instabilités géopolitiques ou sanitaires.

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Source : Wall Street Journal


Votre opinion
  1. Ca m’étonne que ça ne soit pas déjà mis en place plus tôt.

    Par contre le passage : “qui vire de plus en plus à l’autocratie, voire la dictature”
    Heu…Ca ne date pas d’aujourd’hui que la chine est une dictature. Avec une économie libérale certes mais quand même.

    bientôt on va apprendre que la chine était une démocratie. 😀

Les commentaires sont fermés.