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Alcatel contraint de racheter Newbridge

Le constructeur français n’est pas parvenu à se positionner sur le marché de l’ATM. En achetant le canadien Newbridge, spécialiste des c?”urs de réseaux d’opérateurs de télécoms, il espère se rattraper. Une transaction, par échange d’actions, estimée à plus de 7 milliards de dollars.

Il y a quelques années pourtant, Alcatel affichait de grandes ambitions dans ce secteur et bénéficiait même du soutien du Cnet, inventeur de l’ATM. Il paie aujourd’hui le prix fort des ratés de ce développement. Ce rachat est l’aboutissement de longues négociations qui, au petit matin du 23 février, ont failli tourner court en raison du montant des indemnités de départ exigées par le patron de Newbridge, Terence Matthews, indique-t-on chez Alcatel.
Avec ce rachat, le groupe français espère relever deux défis : l’acquisition de compétences dans les réseaux de données et, surtout, l’affirmation de sa présence outre-Atlantique. Quant à Newbridge, qui était en mauvaise posture financière (faible progression du chiffre d’affaires, restructurations), l’absorption constitue pour elle une porte de sortie.
Jusqu’à présent, Alcatel, géant issu du monde de la voix, s’était surtout renforcé dans le domaine des données avec des offres pour entreprises. Avec Newbridge, le groupe s’arme pour le marché du c?”ur de réseau ATM des opérateurs, et récupère par la même occasion une large clientèle. Le canadien a en effet installé 17 000 n?”uds ATM dans le monde.
De plus, l’ATM dans le c?”ur du réseau est complémentaire de ses technologies d’accès xDSL (transmission de données et de la voix à haut débit sur câblage téléphonique classique) et LMDS (transmission hertzienne).
L’association permettra, à terme, de fournir une solution complète aux réseaux d’opérateurs de prochaine génération, lesquels devront être capables de gérer la qualité de service dans des infrastructures prévues pour le monde IP.
Le PDG d’Alcatel, Serge Tchuruk, va jusqu’à évoquer une ‘ fertilisation croisée technologique ‘ entre les produits. Quelques recoupements de gammes devront cependant être résolus. Newbridge dispose aussi d’une offre ADSL et, depuis le rachat fin 1999 de Stanford Telecom, de compétences en boucle locale radio. Alcatel tranchera en juin.
L’entreprise espère aussi s’ouvrir les portes des opérateurs américains, clients de Newbridge. C’était aussi l’un des buts avoués du rachat de l’équipementier télécoms DSC Communications en 1998, jugé, au passage, ‘ meilleure acquisition dAlcatel ‘ par Serge Tchuruk lui-même.
La réussite de l’opération n’est pourtant pas acquise. Il reste à intégrer harmonieusement les deux structures, en surmontant les différences culturelles existant entre un équipementier européen qui n’est pas né hier et une société canadienne plus jeune. Alcatel a, par exemple, dû assumer une ‘ fuite des cerveaux ‘ suite au rachat de la start-up Packet Engines.
Par rapport à des concurrents comme Lucent ou Cisco, le groupe français a racheté relativement peu de sociétés. Hormis celle de DSC, toutes les acquisitions portaient surtout sur des technologies :
#8226; Applied IT : division détection de fraude uniquement ;
? Packet Engines (décembre 1998) : routeurs Gigabit ;
? Xylan (mars 1999) : commutateurs de niveau 3 pour l’entreprise et les réseaux d’accès ;
? Assured Access (mars 1999) : accès distant ;
#8226; Internet Devices (juin 1999) : réseaux privés virtuels IP ;
? Genesys (septembre 1999) : couplage téléphonie et informatique.

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La rédaction