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Alain Stevens traque la preuve numérique

Sans planque ni filature terrain, le cyberdétective mène ses investigations sur le réseau, depuis son bureau. Pour découvrir ou prévenir toute malversation, l’essentiel de son travail est centré sur la sécurité informatique.

A l’instar de ses confrères, la mission d’Alain Stevens consiste à rechercher des informations, des indices ou des éléments de preuves. Mais parce que de plus en plus de personnes utilisent le réseau dans leur vie privée ou professionnelle, ce détective privé chasse la preuve numérique depuis son PC. Il recrute même ses clients via son site investigations-online.com. C’est à travers l’examen de codes source html, de sites et de courriers électroniques que ce fin limier du web mène ses enquêtes. “Le droit constituait le prolongement de ma formation initiale aux métiers de la banque. Utilisateur de bases de données sur Minitel, je suis venu à l’informatique. J’ai découvert les nombreuses possibilités qu’elle offre dans le travail quotidien du détective.” Alain Stevens peut être amené à rechercher un débiteur sur internet sur des bases de données, à analyser des courriers électroniques de menace ou de harcèlement, à examiner le disque dur d’une personne qui a fugué. “Lorsque je fais constater par huissier qu’un site internet a été plagié en comparant les codes sources, ou qu’une personne utilise sur un site de commerce en ligne des produits de façon illicite, il n’y a plus besoin d’aller sur le terrain.” Grâce à ses méthodes d’investigation, Alain Stevens réduit le coût et la durée des enquêtes. Pages cache, fichiers temporaires, cookies, contributions dans les forums : le web laisse des traces qui sont autant de pistes à explorer. “Ce qui est passionnant, explique-t-il, c’est d’innover, d’être en veille technologique. Il faut agir très vite car la preuve numérique est très volatile. Et surtout veiller en permanence à rester “du côté clair de la force”. Pour pouvoir être produite en justice, les pièces doivent bien sûr avoir été collectés par des moyens légaux.”Ce spécialiste du contre-espionnage numérique et de l’intelligence économique intervient de plus en plus dans un cadre préventif. Il propose désormais ses méthodes aux professionnels de l’investigation. “Le nombre d’affaires de cybercriminalité va s’accroître. A terme les services de l’Etat risquent d’être engorgés, il y a donc de la place pour les initiatives privées.” Alain Stevens utilise lui-même Linux et des services de navigation anonyme comme Anonymiser car il se méfie de son principal indic, le réseau ! Comme il dit, un peu de parano limite les risques !“Les particuliers, comme d’ailleurs beaucoup d’entreprises, sont loin de savoir ce qui se passe réellement lorsqu’ils allument leur ordinateurs et se connectent à internet.”

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Bertrand Bourgine