Passer au contenu

5G : quelles performances attendues pour les utilisateurs ?

Une norme temporaire vient d’être adoptée cette semaine pour accélérer l’arrivée du futur standard de téléphonie mobile. L’occasion de revenir sur les gains attendus de cette technologie pour le grand public.

Un premier jalon vers la 5G vient d’être posé. La réunion plénière du 3GPP, la coopération internationale qui fixe les standards de télécommunications, a approuvé ce 20 décembre la spécification 5G NR (New Radio) non standalone (non autonome). Une norme temporaire qui utilise la 4G pour gérer les interactions entre le mobile et la station de base, mais repose sur les antennes et la radio spécifiques à la future 5G.

Cette 5G non autonome a essentiellement pour objectif de permettre à des opérateurs américains comme Verizon de déployer au plus vite de l’internet fixe en s’appuyant sur le réseau hertzien dans les zones peu denses aux Etats-Unis. En attendant les suites de cette standardisation qui va se poursuivre jusqu’en 2019, nous disposons toutefois de suffisamment d’éléments pour détailler les performances qu’un utilisateur lambda pourra attendre de la 5G mobile.

Les performances techniques minimales

La 5G va permettre de multiplier par 10 le débit et la capacité par rapport à la 4G, et de réduire d’autant la latence. Mais ne rêvez pas trop ! Le grand public ne pourra pas bénéficier de toutes ces avancées simultanément car le réseau sera paramétré pour répondre différemment en fonction des applications sollicitées (voir encadré en bas).

Le principal bénéfice, outre de nouveaux usages, sera donc de bénéficier d’un débit amélioré. L’ITU a déterminé qu’une simple station de base devra fournir au minimum 20 Gbit/s en débit descendant et 10 Gbit/s en débit montant. Mais le réseau restera partagé. « On peut attendre des débits de l’ordre de 100 Mbit/s au minimum pour les utilisateurs », nous détaille Merouane Debbah, directeur de la R&D de Huawei France. Le débit montant, sera lui, au minimum, de 50 Mbit/s. « Les opérateurs pourront jouer cependant sur les paramètres pour allouer davantage aux utilisateurs et offrir ainsi du 1 Gbit/s ». Du côté de la latence, peu de chance d’accéder au 1 ms qui sera réservé à certains services critiques : les 10 ms devraient cependant être la norme, soit deux fois mieux tout de même que la 4G. Le grand public aura aussi l’assurance de continuer à recevoir le signal, même s’il se déplace à 500 km/h.

Une 5G à deux vitesses

On s’achemine probablement vers une 5G à deux vitesses. Une partie du territoire accédera bien aux chiffres déjà cités en s’appuyant sur la bande de fréquence 3,5 GHz qui devrait faire l’objet d’une couverture nationale. Mais les centres urbains denses seront privilégiés et bénéficieront des ondes millimétriques offrant des fréquences hautes ainsi qu’une très bonne largeur de spectre permettant d’atteindre des débits crêtes bien supérieurs. « Avec 100 MHz de largeur de spectre dédié et des ondes millimétriques, on peut espérer atteindre 4 à 5 Gbit/s », nous a confié Laurent Fournier, directeur général France de Qualcomm. Rien n’empêche ensuite d’imaginer dans un second temps aller jusqu’à 10 Gbit/s en utilisant davantage de largeur de spectre. La vitesse ne sera pas le seul bénéfice. « Ce débit dopé pour un utilisateur va permettre de libérer des ressources pour les autres et donc d’améliorer l’expérience moyenne de chacun », ajoute encore Laurent Fournier.

Présentation de Qualcomm sur la 5G au CES 2017.
Ethan Miller / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP – Présentation de Qualcomm sur la 5G au CES 2017.

Un lancement commercial analogue à la 4G

Il est facile d’imaginer des offres à la carte avec des forfaits d’entrée de gamme assurant 100 Mbit/s de débit minimal et des formules premium à 1, voire plusieurs Gbit/s. Exactement comme le fait déjà Orange pour la fibre. Autre option envisageable, des forfaits dédiés à des usages comme la vidéo ou la réalité virtuelle et augmentée. S’ils ne sont pas réservés à des éditeurs en particulier, cela ne devrait pas enfreindre la réglementation européenne sur la neutralité du net.

Il faudra aussi s’attendre à un lancement commercial calqué sur la 4G. Les premiers smartphones seront chers, c’est une certitude. Avec un écart de prix peut-être encore plus significatif que pour le précédent standard de téléphonie mobile. Quant au déploiement, il va se réaliser au compte-goutte avec quelques grandes villes couvertes dès 2019 comme le prévoit Orange, puis un lancement officiel en 2020 et un déploiement national qui s’étalera sur plusieurs années. Lors d’une expérimentation 5G organisée au mois de mars dernier, le directeur général adjoint des Opérations Techniques de Bouygues Telecom Yves Legrand s’était montré très prudent : « On en a encore pour longtemps avec la 4G. Le déploiement de la 5G devrait s’étaler jusqu’en 2030 et on ne peut pas dire aujourd’hui avec certitude que la 5G concernera la totalité du territoire ». Nous aurons été prévenus.

Les capacités clefs de la 5G.
IMT – Les capacités clefs de la 5G.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Amélie CHARNAY