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58 % des Français utilisent leur téléphone en conduisant

Appels, SMS, lecture d’e-mails, consultation des réseaux
sociaux… le mobile est devenu un élément central du quotidien. Et son utilisation au volant en « très forte
progression », constate la Prévention routière.

Au supermarché, au restaurant, dans le bus… Les Français utilisent leur mobile en tous lieux et toutes occasions. Et malgré les avertissements répétés, ils s’en servent de plus en plus au volant. Cette attitude est à l’origine d’un accident sur dix, rappelle l’association Prévention routière qui lance ce 15 novembre 2012 une campagne de sensibilisation.

Selon son dernier baromètre, 58 % des conducteurs interrogés en 2011 déclarent utiliser leur téléphone en conduisant, contre 23 % en 2004 et 19 % en 1999. Alors qu’ils étaient 80 % à considérer que le téléphone au volant pose un « véritable problème de sécurité » en 1999, ils ne sont plus que 51 % en 2011. « Le sentiment de dangerosité baisse, et plus les conducteurs font usage de leur portable, plus ce sentiment s’émousse, relève Jean-Yves Salaün, secrétaire général de la Prévention routière. Les conducteurs relèguent l’usage du téléphone à la sphère des risques mineurs ».

Environ 10 % des accidents corporels de la route sont imputables à l’utilisation du téléphone au volant, selon le bilan 2011 de la Sécurité routière, alors que les évolutions technologiques ont multiplié les usages qui « sollicitent davantage les capacités d’attention du conducteur ». Le code de la route prévoit un retrait de trois points du permis et une amende de 135 euros en cas d’utilisation d’un téléphone tenu en mains pendant la conduite (oreillette et kit mains-libres ne sont pas interdits), une infraction jugée équivalente au franchissement d’une ligne continue.

« Constamment connectés »

La Prévention routière constate surtout que l’utilisation du téléphone au volant est plus répandue chez les jeunes, « constamment connectés » : 76 % des 18-24 ans disent utiliser leur téléphone au volant en 2011, contre 44 % en 2004 et 30 % en 1999. Ils sont 74 % à dire qu’ils ne comprendraient pas que tout usage du téléphone en voiture, y compris avec oreillette, puisse être verbalisé.

Face à ces chiffres « préoccupants », la Prévention routière a lancé une campagne sur Internet intitulée « Au volant, je passe en mode voiture ». Sur le site, l’internaute se retrouve plongé au coeur d’un accident grave dont il devient le principal protagoniste car il aura consulté son téléphone en conduisant.

Réagissant à cette campagne, l’association 40 millions d’automobilistes, qui revendique 320 000 adhérents, se félicite de toute action pour lutter contre le téléphone tenu en mains au volant, mais « réaffirme son opposition à toute interdiction du kit mains-libres ». De leur côté, les constructeurs, conscients des risques, développent de plus en plus des packs multimédias incluant une liaison Bluetooth avec micro au plafond et reconnaissance vocale… Mais cela n’empêchera jamais la vigilance.

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Jordane Bertrand (AFP)