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400 000 références à la disposition des acheteurs

Pour sa stratégie e-business, Manutan s’appuie sur un catalogue électronique, des sites de commerce par pays, et des télécoms à base de VPN-IP.

Le Groupe Manutan, spécialiste de la distribution sur catalogue de petit matériel industriel, s’unifie autour de l’e-business. Figurant parmi les leaders européens sur ce marché, il s’adresse aux PME et aux grandes entreprises. En septembre 1999, le groupe décide de se positionner sur Internet, l’ouverture de nouveaux canaux de distribution devant constituer un facteur de croissance et affiner l’approche des clients.L’optimisation de la chaîne de valeur serait obtenue grâce à la réutilisation des outils par les différentes filiales. De janvier à mai 2000, la stratégie est élaborée, et les directeurs des filiales sont impliqués, avec le soutien de KPMG et de Gartner Consulting. De multiples business models sont passés en revue. Des huit stratégies potentielles, une seule est retenue. Mi-juillet 2000, les choix d’implémentation et le budget, de l’ordre de 45 millions de francs, sont arrêtés. La mise en place démarre, pilotée par dix consultants de KPMG, en collaboration avec les équipes internes.Premier élément clé, le c?”ur de l’architecture est constitué de la base de référencement des produits distribués, soit pas moins de quatre cent mille références. Content Europe effectue la capture des données et leur mise à jour, via un contrat d’ASP. Les informations sur les produits sont enrichies, dans le respect de la classification UN/SPSC et de la normalisation des caractéristiques UCEC. La base électronique servira à l’édition de catalogues, électroniques ou papier, à leur diffusion vers des places de marché, et à des applications d’e-procurement. L’implémentation s’est effectuée d’août 2000 à février 2001. Elle concerne la France, l’Angleterre, l’Allemagne, la Hollande, la Scandinavie, et la Belgique, pays qui représentent 80 % du chiffre d’affaires de Manutan.Second élément clé : les sites marchands. Bâtis autour de la plate-forme Enfinity, d’Intershop, ils commercialisent l’offre de chaque filiale (15 000 à 80 000 références par pays), ainsi que des catalogues personnalisés pour les grandes entreprises. Les sites ont été réalisés par l’agence interactive Babel@Stal, et sont hébergés par Europe-ASP.

Un hub XML pour interconnecter les plates-formes

Troisième composant : le hub XML. Cette solution d’EDI-EAI interconnecte les différents ERP du groupe, la base des produits et les plates-formes d’e-commerce.KPMG a préconisé la plate-forme TradeXpress, de Sonera, hébergée et paramétrée par Illicom, un spécialiste de l’EDI qui entame sa reconversion sous l’égide de XML. Le hub XML offre une communication transparente entre les filiales, les clients et les fournisseurs. Une fois le connecteur ad hoc développé, une entreprise partenaire ou cliente dialogue avec l’ensemble des filiales. Cette architecture s’arc-boute sur un réseau télécoms à base de VPN-IP, mis en place par KPNQwest. Cette technologie doit faciliter l’intégration des clients et des fournisseurs. Hormis les usages classiques des sites marchands, cette infrastructure autorise trois modes de fonctionnement. Si l’entreprise cliente possède sa propre gestion des achats (d’origine Ariba, Commerce One, Peregrine, SAP, i2 Technologies ou Oracle), Manutan peut exporter son catalogue produits vers ce client, qui conservera en interne ses processus de validation.

Des approches adaptées aux types de clients

Inconvénients : le client devra gérer le contenu. De plus, les logiciels d’e-procurement n’offrent souvent qu’une description pauvre des produits. Dans ce cas, Manutan peut héberger le catalogue. Le client constitue son panier d’achat sur le site, mais sa commande est ensuite réinjectée dans son système d’e-procurement, où elle redevient soumise aux procédures d’approbation classiques. Il bénéficie ainsi de la recherche avancée et de la documentation technique présentes sur le site.Une autre approche convient bien aux PME. Celles-ci ne disposent pas d’e-procurement, logiciel coûteux et long à mettre en place. Manutan hébergera donc la totalité des échanges et des processus de validation sur son site marchand. Fin septembre 2001, l’infrastructure sera opérationnelle pour l’ensemble du groupe. Les objectifs sont pragmatiques. En 2001, 3 % du chiffre d’affaires devraient provenir de l’e-business pour atteindre 20 % en 2003. “Grainger, l’équivalent américain de Manutan, est sur le Web depuis 1995. Moins de 10 % de ses revenus proviennent d’Internet “, analyse Patrick Delcourt, directeur de projet. Mais, du côté des gains de productivité, cette infrastructure trouve aussi sa justification.

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Jean-Pierre Blettner