Chaque année depuis avril 2015, Apple met à jour son MacBook, son ultraportable le plus compact. Mais chaque année, le processeur choisi, un Core m, d’Intel, peine à assurer le minimum de puissance qu’on est en droit d’attendre d’une machine à écrire du XXIe siècle.
Qu’on ne se méprenne pas, l’appellation n’est en rien insultante. La plupart des utilisateurs n’ont besoin que de surfer sur le Web, répondre à des mails, utiliser des outils de bureautique, écouter de la musique, trier, éditer et partager des photos et vidéos personnelles. Ce sont ces usages qui définissent ce qu’on peut attendre, a minima, d’un ultraportable comme le MacBook, qui joue la carte de la compacité et de l’autonomie.
Après une mise à jour 2016 qui tendait vers le mieux mais demeurait encore insuffisante, l’arrivée des puces Kaby Lake d’Intel donne de nouveaux espoirs. Cette cuvée 2017 doit donc répondre à une question simple : satisfait-elle aux exigences minimales d’une telle machine ? Par là-même, vaut-elle qu’on se détourne de ce bon vieux MacBook Air, un peu plus encombrant et lourd, doté d’une dalle vieillissante, mais plus puissant et bien moins coûteux ? Et si on souhaite forcer le trait davantage, ce MacBook apporte-t-il suffisamment d’atouts pour qu’on n’envisage pas plutôt d’adopter un iPad Pro ?
Compacité, design et ergonomie : duel MacBook vs iPad Pro
Depuis le PowerBook G4 12 pouces, ce format a toujours un pouvoir d’attraction fort dans le petit monde d’Apple. Si on peut lui préférer une dalle 13 pouces pour gagner un peu en confort d’utilisation au quotidien, la dalle Retina est très agréable et sa surface de travail offre un bon compromis vu les dimensions de l’appareil. La définition native de 2304×1440 pixels donne un équivalent 1280×800 pixels, par défaut. Pour gagner en surface d’affichage, elle peut être poussée à un équivalent 1440×900 pixels, soit ce que propose le MacBook Air 13 pouces, par exemple. Dans cette configuration, on peut juxtaposer deux documents ou deux fenêtres de navigateur en les ajustant un peu. Le dalle très lumineuse et joliment contrastée est une invitation à regarder des films ou à éditer de belles photos.
Petit note en passant, ces belles photos ne seront pas prises avec la webcam (480p), qui est au mieux honnête en pleine lumière et rapidement très désagréable en basses lumières : on se retrouve vite avec un visage bruité et marqué d’artefacts.
Le boîtier en aluminium du MacBook est identique à celui des deux moutures précédentes. On ne trouve donc qu’un seul port Thunderbolt 3 au format USB Type C. Un port magique universel qui sert donc aussi bien à recharger le MacBook qu’à brancher un périphérique. Mais c’est toujours aussi maigre.
Le design compact, fin (0,35 cm à son plus fin et 1,31 cm à son plus épais) et incroyablement réussi – surtout en gris sidéral, notre couleur préférée – est à ce prix.
Au jeu de la compacité, si on s’amuse à comparer ce MacBook avec l’iPad Pro 12,9 pouces, équipé de son clavier officiel, le Smart Keyboard, le portable s’avère un peu plus large et profond mais finalement moins épais et surtout plus léger.
Le facteur de forme du MacBook est bien plus « tout terrain » que l’iPad Pro. Il est facile de l’utiliser assis, sur ses genoux ou encore allongé, là où la tablette d’Apple est moins à l’aise. Mais ce sont surtout deux critères distincts qui font pencher la balance en faveur du MacBook.
- Le premier est son clavier. Il bénéficie d’une nouvelle itération des touches « papillon » encore plus agréable. La frappe courte (0,5 mm) et ferme – pour qui aime – incite aux pointes de vitesse et garantit un plaisir lors d’un marathon de saisie de texte ou de longues séances de chat.
- macOS est un meilleur système d’exploitation pour un portable nomade. Le mode plein écran, bien qu’imparfait, est bien plus agréable que le mode multitâche de l’iPad Pro. La facilité avec laquelle on passe d’un bureau ou d’un programme à une autre ajoute du poids dans la balance. Enfin, l’accès rapide aux fichiers apporte une touche finale.
Du point de vue de l’ergonomie, le MacBook remporte le duel. Et pour la puissance ?
Puissance et usages
En 2015, le MacBook revenu à la vie avec un Core m cadencé à 1,1 GHz nous avait fait tousser. En 2016, son successeur, équipé d’un nouveau Core m3 toujours cadencé à 1,1 GHz, faisait mieux en termes de puissance, mais ratait d’un souffle la qualification. Logiquement, l’arrivée de la génération Kaby Lake apporte son sursaut de puissance.
Selon les outils génériques et tests réalisés, de Geekbench à un encodage avec Handbrake, les pourcentages de gains de performances s’étalent d’un honnête 14,7% à un astronomique 201%…
Un dernier chiffre impressionnant qui s’explique par la capacité de la puce Intel à encoder/décoder certains formats de fichiers vidéos, 4K notamment. Mais au global, en usage quotidien, nous n’avons pas remarqué les quelques ralentissements qui survenaient parfois quand un grand nombre d’onglets étaient ouverts dans Chrome et Safari. La fluidité d’usage est donc bel et bien là. Evidemment, se lancer dans l’édition de photographies lourdes ou de fichiers vidéo 4K demeure une mauvaise idée. Ces tâches sont exécutées plus rapidement – le Core m3 1,2 GHz est plus à l’aise en décodage 4K qu’en encodage, logiquement – mais toujours pas suffisamment rapide pour que ce soit viable.
Mais comment le reprocher ? Le MacBook est une machine à écrire de luxe, adaptée à nos usages les plus courants d’humain connecté en ce début de XXIe siècle et c’est déjà une grande victoire.
Une victoire qui ne vous permettra pas de jouer à grand chose. En 1280×800, Tomb Raider n’affichait que 15,2 images par seconde. Autant dire qu’on est loin de pouvoir malmener Lara dans de bonnes conditions. Evidemment, des jeux indépendants, moins gourmands, tourneront sans doute, mais même pour vous dépanner, ce MacBook 2017 n’est de toute évidence pas une machine de jeu.
Notons également que les modules SSD retenus sont eux aussi plus performants que sur la génération précédente. 1312 Mo/s en lecture séquentielle contre 932,9 Mo/s et 1180 Mo/s contre 858 Mo/s en écriture. C’est donc mieux, vraiment mieux.
On ne peut toutefois s’empêcher de jeter un œil du côté de l’iPad Pro. Pour la comparaison, on utilise l’outil de bench trans-plates-formes Geekbench. Le résultat n’est à proprement parler pas surprenant, puisque le premier iPad Pro (12,9 pouces) était déjà plus puissant que le MacBook (5455 contre 4603 pour le MacBook). L’A10X Fusion, qui donne vie à la dernière tablette d’Apple, est un monstre de puissance et le prouve. La puce enterre son homologue né chez Intel, de la tête, des épaules et même du talon. Si le MacBook a pour lui l’ergonomie et le facteur de forme, l’iPad Pro a donc la puissance pour lui. Cela fait se demander ce qu’Apple attend pour proposer des ultraportables avec des puces maison…
Autonomie, encore en hausse
Au fil des itérations successives, le MacBook a fortement gagné en autonomie. La première génération ne franchissait pas la barre des sept heures, tandis que le modèle 2017 s’arrête au seuil de la huitième heure. Un gain important, essentiel même pour un ultraportable, qui le place légèrement en retrait des 8h30 du MacBook Air 2015, mais très légèrement en avant par rapport à l’iPad Pro 12,9 pouces de 2015.
Le Macbook 2017 tient donc bien la route et s’il tient moins longtemps que le Macbook Pro 2017 (8h55), bien plus gros, ou que la star du moment le Dell XPS 13 non tactile (12h07), il a n’a pas à rougir pour sa taille.
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