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26 000 signalements de contenus illicites transmis à la police

Le portail Internet-signalement.gouv.fr, ouvert désormais à tout type de contenus illicites en ligne, a enregistré en 6 mois le double d’alertes par rapport à 2008.

Pendant plusieurs années, le public ne pouvait adresser à la police judiciaire, par Internet, que des signalements de sites impliqués dans des faits de pédophilie et de pédo-pornographie. Depuis janvier dernier, la nouvelle version du service (voir notre vidéo), accessible sur internet-signalement.gouv.fr, est ouverte à tout type de crimes et délits : escroquerie, incitation à la haine raciale, etc. Résultat : le nombre de signalements a explosé, avec ce « portail officiel des contenus illicites de l’Internet ».

En six mois, la police, dont 01net. s’est procuré les chiffres officiels, a enregistré 26 222 signalements, quand, sur toute l’année 2008, elle en avait reçu près de 13 000. Selon la police, ce sont chaque semaine autour de 900 sites qui lui sont signalés. « C’est un gros travail, il y a beaucoup d’infractions diverses et il faut gérer le tout, explique le commissaire divisionnaire Christian Aghroum, chef de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC). Il est sûr qu’à terme, cela va poser un problème de personnel mais c’est la preuve de l’utilité du dispositif ».

Ce sont les escroqueries en ligne qui génèrent le plus de signalements, avec 43 % du total, devant les « atteintes sur les mineurs » (31 %). Les cas de spam, eux, ne sont pas traités par l’OCLCTIC, et sont redirigés vers la plate-forme dédiée, Signal Spam. La xénophobie représente 6 % des signalements.

3 500 cas transmis à des services d’enquête

Mais, en six mois, la police a eu une amère surprise : « Nous recevons de plus en plus d’alertes liées à des suicides, c’est-à-dire des gens qui nous signalent que, sur tel forum par exemple, un internaute prévient qu’il va se suicider, note Christian Aghroum. Nous en avons entre cinq ou six par mois. Or, notre plate-forme n’est pas appropriée, nous ne sommes pas là pour traiter des urgences ». Dans ce genre de situation, le meilleur réflexe consiste à composer le 17, soit le numéro d’urgence de la police ou de la gendarmerie.

Il reste que ces 26 000 signalements, qui donnent lieu à une fiche, ne mènent pas tous à une réaction des autorités de lutte contre la criminalité. Il existe beaucoup de doublons ou de cas déjà répertoriés par l’OCLCTIC. En fait, 3 500 fiches ont été transmises à des services d’enquête et sur ce nombre, 762 ont entraîné une action – une ouverture d’enquête ou un blocage du site – de la police nationale (190 cas), de la gendarmerie (21), des douanes (8) ou encore de la répression des fraudes (3) mais aussi de services étrangers, en passant par Interpol. C’est le cas pour 540 signalements pour les six premiers mois de 2009. Pour l’essentiel, cela concernait des cas de pédo-pornographie.

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Arnaud Devillard