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iPhone 7 Plus : que vaut son nouvel appareil photo ?

En attendant un test complet, voici une première prise en main et une première évaluation des modules photo de l’iPhone 7 Plus. Le résultat ne coulait pas de source…

Ceci n’est pas un test définitif des capacités de l’iPhone 7 Plus : les petites 24 heures passées avec le terminal haut de gamme d’Apple ne nous permettent pas de vous livrer un verdict définitif. Mais cela suffit néanmoins pour se faire une idée solide sur le potentiel d’un engin aux spécifications alléchantes : un grand angle 28 mm f/1.8 doublé d’une focale standard de 56 mm f/2.8 particulièrement adaptée aux portraits.

Si l’on se bornait à recracher la présentation de la keynote, l’iPhone 7 Plus est l’appareil parfait pour les photographes, un smartphone supérieur dans tous les domaines aux appareils existants. Le hic c’est que la réalité est toute autre. La surprise ? Nous ne nous attendions pas à être déçus…

Où sont les couleurs Apple ?

Si les iPhone n’ont plus la couronne de la qualité d’image pure comme en témoignent nos comparatifs 2015 et 2016 des meilleurs smartphones en photo, leurs performances globales – facilité d’utilisation, rapidité de lancement de l’application, autofocus, couleurs – leur permettaient de rester le mètre étalon.
Les couleurs étaient, par-dessus tout, leur point fort absolu. Tandis que les marques asiatiques avaient tendance à exagérer couleurs et détails, les iPhone proposaient des couleurs justes, au rendu chaud si caractéristique.

L’iPhone 7 trahit cette filiation et au premier visionnage des images sur un ordinateur on s’écrit : « Mais qu’ont-ils fait aux couleurs ?! ». Des représentants d’Apple nous avaient affirmé, lors de notre passage à San Francisco, avoir retravaillé le rendu logiciel. C’est bien le cas. Et c’est un fiasco : les détails, certes un peu mous sur l’iPhone 6s Plus sont désormais renforcés à la truelle, perdant au passage précision et lisibilité.
Les aplats ne sont plus aussi propres que par le passé et les couleurs… bon sang les couleurs ! Entre un taux de contraste trop renforcé et une forme de désaturation violente, TOUS les clichés qui sont sortis de notre terminal – un iPhone 7 Plus 256 Go tout neuf  – semblent sortir d’une pellicule des années 70.

Dire que nous sommes déçus est un euphémisme, d’autant que ce traitement des couleurs et des détails est le même quel que soit le module optique employé.

Problème logiciel

Difficile de comprendre ce qui s’est passé et ce ne sont pas les ingénieurs d’Apple, dont la discrétion est légendaire, qui vont nous éclairer.

Heureusement, une fonctionnalité est venue à notre aide : l’enregistrement en RAW. La mise à jour d’iOS 10 permet en effet à certaines applications de récupérer le négatif numérique, le fameux fichier RAW.
Nous avons donc utilisé l’application Lightroom Mobile pour récupérer le fichier .DNG contenant les précieuses informations non interprétées – RAW signifie « brut, cru » en anglais.

Le jeu en valait la chandelle : une fois le fichier récupéré dans Lightroom, celui-ci s’est affiché dans le logiciel sans l’interprétation Jpeg de l’iPhone. Et là, ô miracle, nous avons retrouvé des couleurs naturelles, une grande quantité de détails, bref, un vrai fichier de travail.

Certes, il manque de punch, mais c’est le cas de tous les fichiers RAW : tous les appareils photo, smartphones ou non, travaillent sur la base d’un fichier RAW doté d’imperfections techniques (manque de piqué, vignettage, etc.) que les logiciels internes corrigent. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le logiciel d’interprétation Jpeg de l’iPhone 7 travaille comme un sagouin.

La bonne nouvelle est que le défaut n’est que logiciel et qu’il pourrait être corrigé en une seule mise à jour. Si telle est la volonté d’Apple, bien sûr.

Equipé pour les portraits (en attendant le bokeh)

Fichier Jpeg développé sous Lightroom 6 CC
Fichier Jpeg développé sous Lightroom CC

Le second module caméra est équipé d’une focale dite standard, laquelle se prête à d’autres usages que le grand angle et notamment le portrait. Si la photo de détail reste possible, les capacités de proxi-photographie (on ne peut certainement pas parler de macro) sont assez limitées.

Sans égaler un téléobjectif – au-delà de 70 mm – l’équivalent 56 mm f/2.8 rend les photos de visages plus agréables, la légère compression des perspectives qu’implique une focale plus longue évitant que le sujet ne soit noyé dans l’image.

Comme on le voit sur ces portraits de test, le visage du sujet est plus présent et ce sans que l’on ait à se coller au sujet. Le seul moyen pour obtenir ce genre de cadrage avec le grand angle est de s’approcher très près : outre le caractère intrusif de la démarche, s’approcher d’un sujet avec un grand-angle c’est la garantie d’avoir un visage déformé notamment sur les bords de l’image.

Pour l’arrière-plan flou, on repassera, mais Apple a promis une mise à jour du système permettant d’obtenir, de manière logicielle, le fameux « effet bokeh » réservé jusqu’ici aux reflex et hybrides.

Face à l’iPhone 6s Plus

Si l’on compare les deux modules caméra grand angle de chacun des deux terminaux, on note que l’iPhone 7 fait plus ressortir les détails mais qu’il les détruit au passage, ce qui n’est pas de notre goût – un défaut qui se perçoit moins sur l’écran du smartphone que sur celui d’un écran d’ordinateur. L’iPhone 7 a donc été optimisé pour regarder les images sur son téléphone. Quant aux couleurs, comme on vous l’a dit plus haut, la désaturation de l’iPhone 7 lui fait produire des clichés plus fades et moins chaleureux.

Pour l’heure, capacités de portrait du second capteur de l’iPhone 7 mises à part, c’est bien l’iPhone 6s Plus qui produit les plus belles images. Une simple mise à jour/correctif pourrait corriger cela. Mais il faudrait qu’Apple reconnaisse qu’il y a bien un problème.

Il nous reste à décortiquer les détails en basses lumières, les variations de couleurs selon les éclairages, la plage dynamique et autres détails qui caractérisent un appareil photo. Mais tandis que nous pensions que le second capteur serait un argument supplémentaire de l’iPhone 7 par rapport à la concurrence, force est de constater qu’il est devenu – pour l’heure – son SEUL argument valable. Espérons qu’Apple corrige le tir rapidement.

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Adrian BRANCO