Passer au contenu

Faut-il enfin craquer pour un disque SSD ?

Après des débuts difficiles, les disques SSD, de plus en plus accessibles, semblent enfin donner des résultats dignes de confiance. Suffisamment pour faire le grand saut ? On vous dit tout.

Après de longues années de règne sans partage, les disques durs magnétiques ne sont plus seuls. Les disques SSD sont désormais solidement installés chez les revendeurs informatiques, et ils exploitent une toute autre technologie : le stockage de données au sein de puces de silicium, de la mémoire flash qui n’a plus rien à voir avec les plateaux magnétiques des disques durs traditionnels. Les premiers modèles de SSD ont d’abord enthousiasmé la presse informatique, avant de décevoir, car leur technologie n’était finalement pas au point (fiabilité des performances après de fortes sollicitations, durée de vie, capacité, etc.). Aujourd’hui, nous promet-on, tout est rentré dans l’ordre. La technologie est-elle désormais digne de confiance, peut-on se permettre d’acheter un SSD les yeux fermés, et surtout, faut-il le faire dès maintenant ?Évidemment, c’est le portefeuille des passionnés qui déterminera le succès des SSD. Et les prix évoluent très vite dans cette catégorie de produits. La production de mémoire flash augmente, la demande aussi, mais les puces stockent de plus en plus de données grâce à une finesse de gravure qui diminue régulièrement. Les tarifs baissent donc constamment depuis l’arrivée des premiers SSD, et il est aujourd’hui possible de se procurer un modèle d’entrée de gamme de 32 ou 40 Go sous la barre fatidique des 100 euros. Les tarifs montent en revanche très vite pour les SSD de capacité supérieure, et surtout pour les modèles haut de gamme, équipés de contrôleurs mémoire plus perfectionnés. Il est alors assez fréquent de dépasser les 1 000 euros pour des SSD haut de gamme de 512 Go de capacité, alors qu’un disque dur de 2 To coûte souvent moins de 150 euros…

Parfait pour les portables

Le prix actuel des SSD reste donc un handicap. Seuls les plus motivés seront susceptibles d’en acheter un, pour un tarif relativement raisonnable, c’est-à-dire inférieur à 300 euros pour un modèle de 128 ou 256 Go. Une seconde solution consiste à brancher deux petits modèles de 40 Go en Raid-0, pour environ 200 euros. Mais attention, certaines contraintes techniques sont encore bien présentes comme nous le verrons plus loin.Les SSD présentent d’autres avantages. Grâce à leur petite taille de 2,5 pouces, ils sont en mesure de remplacer un disque dur d’ordinateur portable. Plus rapides que ces derniers ? souvent particulièrement lents, car ils tournent pour la plupart à 5 400 rotations/min ? et en général moins gourmands, ils peuvent permettre de gagner en performances et en autonomie. De plus, comme ils ne disposent d’aucune partie mécanique, ils résisteront beaucoup mieux aux chocs, même violents.Nous avons tenté l’expérience sur notre machine de test, un portable HP Pavilion dm3-1160ef, muni d’un processeur à basse consommation Intel Pentium SU4100, de 4 Go de mémoire vive et d’un disque dur de 320 Go particulièrement rapide, à 7 200 tr/min. Le gain en performances et en autonomie est flagrant dans certains domaines : 20 s de moins pour démarrer Windows 7 avec le SSD TorqX que nous avons testé pour cet article. De même, la consommation passe de 12,4 W à 10,3 W au repos, et de 18,2 à 15,8 W en activité de lecture et d’écriture. L’autonomie a fait un bon impressionnant de 58 minutes dans notre test d’autonomie classique (lecture DivX en boucle, luminosité de l’écran à fond, Wi-Fi activé), qui profite ici directement de la baisse de consommation offerte par un SSD. L’avantage de cette technologie est donc particulièrement palpable avec les ordinateurs portables. Il faudra cependant, encore une fois, sacrifier plusieurs dizaines de gigaoctets en capacité de stockage.Mais les SSD ont un problème majeur que les fabricants ont encore beaucoup de mal à éradiquer aujourd’hui : la dégradation brutale des performances après plusieurs cycles d’écriture et d’effacement. Pour contourner la difficulté, il a fallu mettre au point une nouvelle technique, plus ou moins fiable selon les modèles, le Trim. Intégré dans le micrologiciel (firmware) de la plupart des SSD du marché, le Trim est aussi implémenté au sein de Windows 7. Il permet de tenir l’unité de stockage informée des données qui sont effacées par l’utilisateur. Le SSD peut alors rationaliser l’exploitation des cellules de mémoire flash, et préserver leurs performances au cours du temps.

Des problèmes non résolus

Le seul hic est que cette technologie est très dépendante du firmware de chaque modèle de SSD. Aujourd’hui encore, on observe des ratés majeurs, comme sur le RealSSD C300 de Crucial, dont la fonction Trim se révèle gravement défectueuse. Le fabricant, après avoir lancé la commercialisation du disque, travaille désormais sur un firmware corrigé pour pallier ce problème de performance. La même mésaventure est arrivée à Intel, sur ses premiers SSD X25-M. Bref, pas de quoi rassurer le consommateur à la recherche d’une solution de stockage performante et fiable ! Autre souci, le Trim fonctionne moins bien lorsque le SSD est saturé. L’idéal serait de laisser toujours 20 % d’espace libre pour que le système fonctionne au mieux de ses capacités. Un comble, pour des produits dont le coût par gigaoctet est extrêmement élevé. Et sur ce point, aucune solution n’est actuellement en vue. Notez par ailleurs que jusqu’à il y a peu, le Trim ne fonctionnait pas sur deux disques SSD disposés en Raid-0. Intel a très récemment sorti de nouveaux pilotes permettant à ses contrôleurs Sata ICH10 et ICH11 de gérer le Trim en Raid-0. Ceux qui utilisent des chipsets tiers, trop anciens ou de la concurrence (AMD), devront encore attendre pour installer deux SSD en Raid dans leur PC…Vous l’aurez compris, à moins de posséder le bon système d’exploitation, la bonne carte mère et un SSD qui gère bien la fonction Trim, il est urgent d’attendre avant d’adopter cette technologie ? pourtant prometteuse ? dans son ordinateur. À l’exception des portables qui profiteront directement de ces unités de stockage solides, performantes et économes en énergie, autant préférer un disque dur magnétique très haut de gamme ? comme le Velociraptor 600 Go ? toujours moins cher et dont la technologie est, elle, parfaitement maîtrisée.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Bruno Cormier