Test du XMG NEO 15 : un PC portable gamer puissant mais un écran trop moyen

La marque Schenker Technologies est connue dans le monde du PC européen pour proposer des PC portables à composer soi-même et, en particulier, des monstres pour le jeu vidéo. Le Neo 15 est l'une des meilleures ventes de la marque, dans sa gamme XMG. Il y a plusieurs semaines, nous avons composé une configuration pas trop chère, qui doit pouvoir nous permettre d'encaisser la charge des AAA actuels et à venir.
L'avis de 01net.com
Schenker Technologies XMG Neo 15
- + La dalle Full HD à 240 Hz
- + Le clavier très agréable
- + La robustesse du boîtier
- + Le poids assez contenu
- + L'évolutivité
- - La luminosité de l'écran décevante
- - Les couleurs ne sont pas justes
- - La chauffe !
- - Le bruit un peu trop élevé
3,5
Note publiée le 11/12/2020Performances
Mobilité
Affichage
Confort d'utilisation
Appréciation générale
Le NEO 15 est du nombre et a été ajouté au catalogue à la rentrée 2020, équipé des processeurs Intel dernier cri et des GeForce RTX Super de Nvidia. Vous avez bien lu, oui, « des processeurs et des GPU ». Sur le site de XMG, vous avez le choix et le prix de départ est à 1830 euros environ.
Suivant votre budget et vos envies, plusieurs CPU et GPU sont disponibles. Bien entendu, pour éviter tout déséquilibre ou problème de thermie, un panel est prédéfini par l'assembleur et des associations ne sont pas possibles pour éviter de vous retrouver avec un énorme processeur et un tout petit GPU. Et vice-versa.

Nous considérons que, pour bien jouer pendant les deux à trois ans à venir, il faut actuellement dépenser aux alentours de 2 300 euros pour avoir un PC portable robuste, un minimum évolutif et qui ne fait pas trop de concessions.
Nous nous sommes donc amusés à concocter une machine qui rentre dans ce budget, il y a de cela quelque temps, et nous avons passé pas mal de temps en sa compagnie.

Ce qu'on aime chez XMG c'est le côté simple mais efficace des boîtiers. Pas de LED dans tous les sens, de lignes extravagantes ni de couleurs à la limite du bon goût. La marque d'assemblage allemande a l'habitude de faire appel à des châssis conçus par le fabricant taïwanais Clevo principalement, c'est le cas pour le NEO 15. Le revêtement noir est de bonne facture, l'ensemble de la carlingue allie à la fois du magnésium, de l'alliage d'aluminium et du plastique dans une relative harmonie.
Ce PC portable 15,6 pouces est 15% plus fin que la plupart de ses concurrents du moment (2,75 cm) et son poids est très correct (2,17 kg) pour une machine de son calibre. Bon, on ne peut pas en dire autant du chargeur : il pèse plus de 875 grammes et ne passe pas inaperçu. Vous pourrez toutefois vous permettre de l'oublier à la maison pour une journée de travail. Car, on ne dirait pas comme ça, mais la batterie en a sous les cellules.
Le NEO nous a agréablement surpris en matière d'autonomie. Il consomme 28 watts en moyenne, au repos, contre 191 watts en jeu. Donc, tant que vous ne jouez pas sur batterie, la machine restera éveillée presque 7 heures en streaming vidéo. Et un peu plus plus de 7 h 50 en utilisation dite polyvalente, avec l'écran à luminosité réduite mais lisible et le Wi-Fi connecté. Il a y encore deux ans, il aurait été impensable d'obtenir de telles autonomies sur des PC portables de ce genre.
Branchez-y tout ce que vous voulez
Continuons de faire le tour de la machine. La connectique est variée, comme souvent sur les boîtiers Clevo. On trouve, à l'arrière et c'est génial, la prise d'alimentation, la sortie vidéo HDMI 2.0b, une prise USB Type-C compatible Thunderbolt 3 et, enfin, le port réseau pour des connexions à la box, en filaire, c'est bien celle que les gamers préfèrent.
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Pour les connexions sans-fil, hors de question de faire l'impasse sur le Wi-Fi 6 que nous aimons tant et qui commencer à être de plus en plus implanté dans les boxes des opérateurs. Le Bluetooth 5.0 s'est aussi invité à la fête.

Pour gommer un maximum d'épaisseur des bords supérieurs et latéraux autour de sa dalle 15,6 pouces mate Full HD, le NEO voit sa webcam, son micro intégré et son capteur de luminosité déportés sur le bas de l'écran, dont la bande en plastique est plus épaisse.
Ce n'est pas le meilleur emplacement pour faciliter le cadrage lors de visioconférence de qualité, et, si vous souhaitez vous servir de ce PC portable comme outil de streaming principal, il faudra vous équiper - de toute manière - d'un vrai module caméra dédié.
Un clavier surprenant, un grand touchpad pas très utile
Comme toutes les machines actuelles (ou presque), le NEO 15 embarque un clavier entièrement rétroéclairé. Il est doté d'un pavé numérique et les flèches directionnelles sont assez accessibles, c'est bien. Il n'y a toutefois pas de touches de raccourci dédiées aux jeux vidéo ou personnalisables pour le lancement rapide de programmes, sachez-le.
En bonne machine de gaming, il est possible de faire varier les couleurs par touche ou zone suivant vos envies (compatible avec Aura, d'Asus). Les touches sont animées par un mécanisme optomécanique qui combine la réactivité des switchs dits optiques, le ressenti offert par un clavier mécanique et le tout, en silence. C'est assez bluffant, tant pour le jeu que pour la frappe au kilomètre. Il nous a toutefois fallu un petit moment pour l'apprivoiser.
On note aussi que le revêtement noir mat à tendance à marquer. Si vous avez des ongles un peu longs, vous aurez de belles stries blanches sur les touches au bout de quelques heures. Mais, pas d'inquiétude, en un coup de chiffon très légèrement humide, elles disparaissent.
Quant au touchpad, il prend de la place, sans doute un peu trop pour une machine vouée à être pilotée à l'aide d'une souris gaming externe la plupart du temps. Mais, ne vous inquiétez pas, il n'empiète pas sur les plates-bandes des reposes-paumes. Vos mains peuvent rester tranquillement sur l'espace qui leur est alloué sans risquer de l'effleurer. Il demeure tout de même à porter de pouces ou de doigts, le cas échéant et il est possible de le couper complètement. Quoi qu'il en soit, il fait correctement son travail et est compatible avec toutes les manipulations multi-doigts de Microsoft/Windows 10.
Moi, mon écran Full HD, il monte jusqu'à 240 Hz !
Le NEO de notre composition un taux de rafraîchissement colossal. Voilà pourquoi nous avons privilégié le Full HD et non le 1440p sur notre unité de test, c'était le seul moyen d'avoir une dalle qui grimpe à 240 Hz (contre 165 Hz en WQHD). Comme nous voulions une machine pour jouer à tout mais, principalement, aux jeux de tir à la première personne compétitifs (ou solo) sans oublier les titres en monde ouvert où il faut être réactif et à l'affut de tous les dangers (WoW Shadowlands, Cyberpunk 2077, etc.), nous n'avons pas hésité à sacrifier quelques pixels pour avoir plus de répondant derrière la dalle.

Sur le versant technique, c'est un peu la douche froide. On sent que la rapidité a pris le pas sur la qualité. La luminosité ne monte pas très haut. La moyenne globale est de 274 cd/m2, c'est très faible pour une machine de ce prix. La seule pointe honorable mesurée s'élève à 308 cd/m2 au centre.
Le taux de contraste est tout juste correct pour de l'IPS : 1036:1. Il y a une grosse déformation en haut à droite de la dalle, et des valeurs assez disparates sur tout le reste de la surface. L'homogénéité en prend donc un coup et s'approche de la zone orange avec une valeur de 0,04. On rappelle qu'en la matière, si la valeur est à zéro pile ou au-delà, c'est très mauvais.
La colorimétrie ? Ce n'est guère mieux. Nous avons relevé un Delta E de 5,41. C'est médiocre comme en témoigne le nuancier ci-dessus, peu de couleurs sont vraiment respectées (à gauche la couleur mesurée, à droite la teinte juste). Sachez toutefois que l'espace colorimétrique sRGB est rempli à 95% environ.
Pour la retouche photo, il faut faire un recalibrage, surtout sur les gris. Dans les jeux, c'est déjà moins gênant sauf si vous jouez à des titres où il y a beaucoup d'ombres et de dégradés lumineux ternes.

Notre configuration met du Core à l'ouvrage et se défend Super bien
Nous le disions en introduction, nous avons fait notre marché sur le configurateur de XMG, comme n'importe lequel des clients de la marque. Au moment où nous avons commandé notre machine, la marque allemande ne proposait pas encore l'Intel Core i7-10875H, ce qui explique que nous n'ayons « que » le Core i7-10750H et ses 6 cœurs/12 threads (2,3 GHz en mode normal /5,1 GHz en Turbo Max).
Dorénavant, c'est le 10875H qui est proposé par défaut sur la machine, avec 8 cœurs et 16 threads (mais 300 MHz de moins en mode normal et 100 de moins en mode Turbo Max.). Si vous voulez une RTX 2070 Super, comme nous, vous devrez accepter de mettre la main au portefeuille (+200 euros) car, de base, c'est une RTX 2070 version 2 qui est proposée.
Nous avons agrémenté notre carte mère de 16 Go de mémoire DDR4 et nous avons dû nous contenter de 500 Go de SSD (EVO 970 Plus de Samsung) pour rester dans le budget.


Sur le papier, notre machine est équilibrée, on passe à la pratique avec PC Mark, 3D Mark, nos jeux références (The Division, Rise of the Tomb Raider, Dirt 3, etc.) et nos autres outils de tests usuels.
Pour faire tourner toutes les applis classiques, aucun problème. Pour exécuter les programmes spécialisés de retouches ou de montages vidéo, c'est aussi carton plein. Nous avons toutefois noté quelques petites faiblesses inhabituelles sur certains tests. C'est sûrement à cause des pilotes Intel/Nvidia qui ne devaient pas arriver à se mettre d'accord sur qui du contrôleur graphique intégré au Core i7 ou de la RTX devait assurer certaines tâches. Les derniers pilotes de décembre devraient avoir corriger le tir mais nous n'avons pas pu le vérifier.

Vous adorez un titre de stratégie (comme StarCraft II ou Total War : Warhammer II) qui mise beaucoup sur la puissance de calcul du CPU pour tourner correctement, là encore, c'est du... gâteau. Le Core i7 passe en mode Turbo sur un ou plusieurs cœurs et se charge d'alimenter le GPU. Vous n'allez pas être déçu, promis.
Sur les titres les plus anciens ou les jeux de tir dont les moteurs 3D sont optimisés aux petits oignons (CS : GO, Fortnite, Overwatch, Valorant, etc.), on oscille entre 100 et 300 images par seconde, avec les options graphiques à fond, en Full HD. Si vous abaissez les détails et la définition en 900p, vous resterez à plus de 150 images constamment.
Sur les titres déjà plus récents, en niveau de détails Haut, les valeurs dépassent les 100 ips de moyenne. En niveau Très Haut/Ultra, on passe sous cette barre mais les débits demeurent compris entre 70 et 85 ips, de quoi assurer de la fluidité et de la jouabilité tout le temps.
Confronté aux scores marqués par ses pairs passés entre nos mains ces derniers mois, le NEO 15 se positionne dans la moyenne haute. En Full HD, il tient tête au Gigabyte AERO 15 OLED XB par exemple, il surclasse le Dell Alienware m15 R2 ou le très nomade Zephyrus G14 d'Asus.

Il vous faut plus de puissance ? Vous pourrez overclocker certains composants à la volée. Il suffit d'appuyer sur le bouton en forme de compteur à côté de la touche de mise en marche. Suivant les applications ou les jeux, vous pourrez gagner, en moyenne, entre 5 et 8 images par seconde (15 maximum). Mais vous risquez d'énerver la ventilation davantage et faire grimper d'un cran supplémentaire le mercure. Le jeu, pour le coup, n'en vaut pas la chandelle.
Chaud, le NEO, chaud !
En revanche, le refroidissement du Neo ne sait pas ce que « discrétion » veut dire. Il a bien du mal à se contenir lorsqu'on sollicite la machinerie et il a tendance à évacuer les calories d'une drôle de manière.
Les deux ventilateurs s'énervent très vite si vous lancez un jeu. Ils donnent de la voix constamment (43 dB relevés, un espace de bureau un peu animé en somme) et le sifflement peut être assez aigu. Les moments de répit ne surviennent que lorsqu'on change de carte dans CS:GO ou lorsque les cinématiques qui n'utilisent pas le moteur du jeu, dans WoW, s'enclenchent.
Des éclats de voix que nous pourrions leur pardonner si seulement la machine ne se transformait pas en générateur de chaleur. On en ressent beaucoup sous la 2/3 de la machine (61,5°C relevés au niveau de l'aération centrale), les reposes-paumes (34 à 37°C) et sur le clavier. Mais pas partout dans son cas. Les touches ZQSD sont mises à l'abri et c'est heureux car c'est là que les doigts se positionnent pour se déplacer dans les jeux.

Il a tout de même une bonne nouvelle dans tout cela : malgré la chauffe ressentie et l'énervement de la ventilation, l'efficacité est au rendez-vous. Le processeur parvient à maintenir tous ses coeurs à pleine vitesse en cas de lourdes sollicitation (81°C max.). Pareil pour le GPU. Il reste efficace, peu importe le scénario qu'on lui propose, et la puce 3D reste dans des fourchettes de température très acceptables (70 à 78°C).
Fiche technique Schenker Technologies XMG Neo 15
Processeur | Intel Core i7-10750H |
Mémoire vive (RAM) | 16 Go |
Capacité de stockage principal | 500 Go |
Taille d'écran | 15.6 " |
Puce graphique | Nvidia GeForce RTX 2070 SUPER |
Les plus
- + La dalle Full HD à 240 Hz
- + Le clavier très agréable
- + La robustesse du boîtier
- + Le poids assez contenu
- + L'évolutivité
Les moins
- - La luminosité de l'écran décevante
- - Les couleurs ne sont pas justes
- - La chauffe !
- - Le bruit un peu trop élevé
Le verdict du test
Schenker Technologies XMG Neo 15
La chauffe ressentie partout sur la machine est aussi un élément qui nous dérange assez et fait chuter la note des Performances. Mais si avoir les mains au chaud et un écran plus rapide que bon ne sont pas de nature à vous arrêter, foncez. Le clavier est top, les performances en jeu aussi. La connectique à l'arrière, on adore. Et la possibilité de pouvoir faire évoluer la mémoire et le stockage de la machine est un vrai plus.
Enfin, XMG suit ses produits de près et met fréquemment à disposition des nouveaux BIOS pour les cartes mères et GPU, si nécessaire. Sans oublier les mises à jour appropriées pour les autres composants (audio, Wi-Fi), ce qui est très appréciable de la part d'un assembleur.